La Tannerie, un espace à la dimension de "Surfaces et mesures"

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Date de l'évènement: 
Samedi, 26 Juillet, 2014

Samedi 26 juillet (2014), pour sa troisième année consécutive, La Tannerie a verni son exposition estivale d'art contemporain : "Surfaces et mesures". Comme l'indique  ...

... son intitulé, il est question cette fois-ci, de surfaces et… de mesures. Si, comme l'écrit Erwan Le Bourdonnec, le trésorier de l'association ADER (Art Design Espace Roudour) qui a effectué l'accrochage des œuvres,  "la mesure désigne un étalon, une grandeur prise comme terme de comparaison pour évaluer la durée, l'étendue, la quantité, le poids…", il n'existe pas de mesures pour évaluer les œuvres exposées tant elles interpellent le visiteur, par ce qu'elles sont ou par la démarche de l'artiste qui a conduit à faire ce qu'elles sont. Ainsi, le magnifique patron de haute-couture de Stéphanie Coudert - "pensé en un seul morceau, ce qui fait que l'on n'est plus dans la logique du vêtement avec un devant, un dos, des manches, une encolure…" explique Erwan Le Bourdonnec lors de la présentation de l'exposition - interpelle par sa forme aux contours tellement étranges, improbables qu'il est difficile de l'imaginer ensuite couvrir un corps en un vêtement magnifique, et c'est pourtant ce qui est démontré dans le livret de l'exposition, ou encore ce mètre enrouleur vierge de toutes inscriptions d'Evariste Richer qui est de loin l'objet le plus décryptable, représentatif de la "dé-mesure", comme pourrait dire Bauduin, autre artiste de l'exposition, pour qui le sujet de la mesure est devenu fondamental, ou encore ces épures de Claude Courtecuisse qui utilise l'axonométrie pour représenter des objets dans leur vrai grandeur et transformer deux surfaces planes en objets en trois dimensions, ou encore le travail de Guillaume Linard Osorio sur la sensibilité à la couleur, "qui dit que les Inuits ont sept façons de nommer les blancs, que les indiens d'Amazonie ont un incroyable vocabulaire pour décrire les nuances de verts… et lui, comme il est des Yvelines, il a une sensibilité particulière au gris…" explique le trésorier d'ADER… Mais la star de l'exposition en ce soir de vernissage fût sans conteste le "Prototype N°2 de patinoire artistique" de Régis Perray, qui a permis aux visiteurs téméraires et déchaussés de s'exercer au patinage. Les patins sont fournis.

Les artistes invités sont Bauduin, né en 1943 à Plougoumelen (56), il vit et travaille en Bretagne depuis 2003, Brian Block, né en 1966 à Boston, il vit et travaille à New York, Stéphanie Coudert, née en 1975, élevée à Téhéran, Bagdad puis Versailles, elle vit et travaille à Paris, Claude Courtecuisse, né à Paris en 1937, il vit et travaille à Paris, Guillaume Linard Osorio, né en 1978 à Montereau (77), il vit et travaille à Paris, Régis Perray, né en 1970 à Nantes, il vit et travaille à Nantes, Evariste Richer, né en 1969 à Montpellier, il vit et travaille à Paris, Eric Stephany, né en 1970 en Afrique, après Berlin et New-York, il vit et travaille à Paris" et Anne-Charlotte Yver, née en 1987 à Saint-Mandé, elle vit et travaille à Paris.

À trois exceptions près, Bégard est donc devenu pour tout l'été de La Tannerie, une banlieue de Paris, mais à bien y regarder, sachant que ces artistes ont aussi travaillé, exposé, défilé aux États-Unis, au Japon, au Moyen-Orient, à New-York, à Londres, Pékin, Varsovie, Ekaterinburg (Russie), Asmara (Erythrée), Madagascar, San Francisco… Bégard est "commune du monde" et c'est une expérience pour tous ces artistes riches en projets et en devenir artistique. "Surfaces et mesures" sera aussi une expérience pour les visiteurs car, des trois saisons estivales de La Tannerie, c'est sans doute l'exposition la plus profonde et la plus difficilement décryptable, ce qui est, s'agissant de surfaces et de mesures, le paradoxe même de l'évènement.

Pratique : La Tannerie – 29, rue du Roudour – 22140 Bégard – Du mercredi au dimanche, de 14h30 à 19h jusqu'au 21 septembre 2014.

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