Rythmes scolaires : "cela se fera au bénéfice de l'enfant…"

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Date de l'évènement: 
Vendredi, 29 Août, 2014

Vendredi 29 août (2014), le maire Gérard Le Caër accompagné de Cinderella Bernard, l'adjointe à l'éducation, ont fait un point ...

... sur la mise en place de la réforme des rythmes scolaires dans les écoles de Baloré et de Trézélan pour cette rentrée 2014-2015. "Je trouve que nous avons fait un travail que je qualifie de considérable, très fouillé, très profond, qui colle vraiment à la chronobiologie et à l'équilibre du gamin", se félicite le maire en introduction et qui poursuit : "vous avez vu que notre ministre Hamon, qui n'est plus ministre… a assoupli considérablement les rythmes scolaires en proposant que cette mise en place se fasse sur une demi-journée, le vendredi après-midi. Beaucoup ont sauté sur l'occasion, y compris dans des communes pas loin d'ici" (NDLR : le maire fait référence à Pluzunet où le maire, sans concertation, a imposé le vendredi après-midi arguant de facilités contractuelles et d'économies). On a ainsi complétement dénaturé et vidé de son sens la réforme qui n'en avait pas beaucoup déjà de mon point de vue, mais là, c'est devenu du n'importe quoi".

"Ce qui est certain, c'est que les enfants seront encadrés"

Cinderella Bernard, appelée à expliquer ce "travail considérable", précise alors, "que les choses sont écrites, mais que ça bouge tous les jours", ce qui fera dire au maire qu'en vingt-sept ans de rentrée sur Trézélan, il n'en avait pas vu une seule qui ressemble à une autre : "Une rentrée est multifactorielle et on n'est pas sûr de pouvoir assumer et assurer tout ce qui est écrit. Ce qui est certain toutefois, c'est que les enfants seront encadrés et que nous allons proposer des activités élaborées en amont". Pas d'improvisation donc ! En fait, précise l'adjointe à l'éducation, "si les horaires sont fixés, les contenus des activités proposées et la constitution des groupes peuvent encore changer". Élaboré avec l'aide d'Hélène Jouannet Reisenbursch, la coordinatrice du centre de gestion employée par l'ensemble des communes du Pays de Bégard, le projet pour Bégard a été conçu "dans le respect du projet éducatif du territoire en renforçant des activités plus culturelles que sportives". "On a fait avec nos réalités financières face à la surenchère des animateurs qui pouvaient intervenir", poursuit Cinderella Bernard. Ainsi, un certain nombre d'animateurs ont été rencontrés cet été afin de déterminer lesquels pouvaient intervenir sur les TAP (NDLR : Temps d'Activités Périscolaires), de même que la M.J.C et sa nouvelle directrice depuis le 1er juillet, Réjane Guiguen. Il en ressort que pour la première période (NDLR : une période, c'est un demi-trimestre, de vacances scolaires à vacances scolaires), donc du mardi 2 septembre aux vacances de la Toussaint, pour l'école élémentaire Baloré, il y aura quatre groupes pour des activités d'une durée de 1h20, de 14h40 à 16h, le lundi, mardi, jeudi et vendredi, avec des animateurs communaux (NDLR : ils sont au nombre de 5, dont trois ont été recrutés spécialement et dont un est dédié à Trézélan) et des animateurs extérieurs en danse, chant, gouren peut-être, marionnettes et musique. Ces activités se dérouleront dans la salle Jean- Moulin, la maison des associations, la bibliothèque et la salle de musique pour Bégard Baloré, salle des animations et les salles de classes non utilisées pour Trézélan. "On n'est pas dans les classes des enseignants, précise Cinderella Bernard, c'est leur outil de travail et l'on comprend qu'ils ne veuillent pas le mettre au service des activités périscolaires". Pour Trézélan, les TAP auront lieu les lundis et jeudis.

Apparemment, beaucoup de soins ont été apportés à l'élaboration de ce projet. Ainsi, confie l'adjointe à l'éducation, "en concertation avec l'équipe pédagogique, l'attention a été portée sur les rythmes de l'enfant dans la constitution des groupes. On commence donc par les élèves les plus âgés, CM1 et CM2 en début de semaine et on termine par les CP en fin de semaine, sachant que pour eux la semaine d'apprentissage peut paraître lourde". "De même, ajoute-t-elle, on s'est rendu compte cet été qu'il était difficile de trouver la ressource en animateur de façon pérenne; Comme il y a surenchère – certains nous disent oui, puis non ensuite car ils sont plus payés ailleurs – on s'est dit qu'il fallait que l'on assure une équipe d'animation communale qui soit compétente, formée, motivée". Se sont d'ores et déjà impliqués dans ce transfert de savoirs auprès des agents communaux, Serge Falézan – association C'hoariou Treger - pour les jeux breton, l'association PlenumOrganum qui propose une mallette pédagogique autour de l'orgue et l'association "Les petits débrouillards" à l'échelle du territoire.

Une équipe de "TAPistes" de 5 personnes plus une coordinatrice

Les "TAPistes" se plait à dire le maire, ce sont 5 personnes dont trois nouvelles qui ont été recrutées cet été dans le cadre de contrat d'avenir, de contrat CAE et de contrat CDD pour renfort temporaire d'activité. Il s'agit de Mégane Bézirard, 21 ans, titulaire d'un BAFA, d'Enrick Bozza, 30 ans qui partira en formation BAFA en Octobre et d'Angélique Denoual, 31 ans, titulaire d'un CAP petite enfance et d'un BAFA et qui sera affectée à l'école de Trézélan. Tous trois ont été recrutés cet été et tous trois donc prendront en charge la gestion des TAP, mais pas seulement : "On s'est attaché à une certaine notion de polyvalence" explique le maire rappelant qu'il s'agit de postes à 35h. Aussi, en plus de gérer les TAP, ces personnes seront affectées à la surveillance des récréations, au service de restauration du midi et au nettoyage des locaux.

Les deux autres "TAPistes" étaient déjà en poste à la mairie : Mélanie Trémel, 32 ans, qui travaille pour la commune depuis janvier 2009 et Nina Le Baher, 27 ans, responsable de la garderie depuis 2007. La première a suivi une première session BAFA en juin. Elle fera son stage de 100 heures puis engagera la deuxième session de formation. La seconde a débuté sa formation BAFA en juin 2013 et elle est diplômée depuis juillet dernier.

Enfin, l'encadrement de ces agents et d'une façon plus générale, la coordination des actions d'un service de l'enfance, fort désormais d'un effectif de 25 collaborateurs, est assuré par Véronique Roussel. Elle en avait déjà la charge et pour satisfaire aux obligations de la réforme, eu égard à l'importance du nombre des élèves, elle suit une formation BAFD (Brevet d'Aptitude aux Fonctions de Directeur) depuis juin dernier.

En résumé, trois recrutements et deux aménagements de poste; Vingt-cinq agents en tout pour le service de l'enfance; "C'est un gros service maintenant, équivalent aux services techniques et qui a nécessité une refonte complète" note le maire qui rappelle que ce service gère trois écoles, deux restaurants et deux garderies.

Concernant les classes de maternelle, point de TAP, mais des temps calmes. Là aussi, le personnel municipal s'est impliqué. Les ATSEM ont été formés et ce sont eux qui assureront la gestion de ces temps calmes;  Elles (ou ils) prendront en charge les enfants de chaque classe, tous les jours pendant 3 quarts d'heure pour la sieste ou pour des animations sous forme de jeux calmes.

"On a hâte d'être sur le terrain"

"C'est une bonne opportunité qui me donne la possibilité de me projeter sur une année complète. C'est toujours intéressant, donc je suis plutôt motivé et j'ai hâte que cela commence" déclare Enrick Bozza, l'un des nouveaux arrivants. L'adjointe à l'éducation, Cinderella Bernard, partage aussi cette hâte : "On est prêt maintenant à dégainer, on a hâte les uns et les autres d'être sur le terrain car on en a assez des choses qui ne cessent de bouger entre l'inspection académique, les collèges des instits, à tous les niveaux".

Le coût de la mise en place est désormais estimé – "je dis bien estimé" précise le maire – à 80.000€. Pour la première année, la commune bénéficie d'un fond d'amorçage estimé à 45.000€. "Sans augmentation de la fiscalité locale, ce sont des investissements qui ne se feront pas et on ne va pas contribuer, comme nous l'espérions, à lutter contre le chômage" ajoute le maire qui complète cette note politique en déclarant : "puisque l'on a été mis dans l'obligation de mettre ce dispositif en place, je souhaite qu'il porte ses fruits, qu'il soit bénéfique aux enfants. Si on a fait tout cela pour rien ou pour avoir des enfants plus fatigués et auxquels on n'apporte rien de mieux, ce ne valait pas le coup". Il attend de la part des agents une réelle implication auprès des enfants, "ce qui fera le bonheur des familles". "Tout ce que l'on recherche, c'est l'égalité des chances, comme l'a dit la nouvelle ministre qui a déclaré rechercher l'égalité des chances et j'espère que cette réforme va le prouver mais j'ai encore un doute parce que selon les communes, selon les territoires, c'est pas les mêmes choses qui sont proposées". En effet, explique-t-il, "de rien à la garderie ou aux activités élaborées comme ici… je ne suis pas sûr que l'on concourt à aller vers l'égalité des chances au niveau national". Ce qu'il souhaite, c'est d'y arriver et que l'enfant y trouve équilibre, bonheur et surtout respect de sa chronobiologie, "ce qui n'est pas le cas du regroupement sur le vendredi après-midi où là, on s'en TAP(e)…" ose le maire qui conclut : "Décaler la rentrée au 1er septembre et autoriser le regroupement sur le vendredi en dénaturant l'esprit de la réforme, voilà ce qu'aura réussi à faire le Ministre Hamon en 4 mois !".

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