Élections Cantonales : Gérard Le Caër s'explique

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Date de l'évènement: 
Lundi, 2 Février, 2015

Lundi 2 février (2015), Gérard Le Caër, le maire de Bégard, mais surtout en la circonstance, le cinquième vice-président du Conseil Général, a tenu à préciser clairement les raisons de son désistement ...

... pour les prochaines élections départementales, comme il l'avait déjà évoqué lors de vœux 2015 de la commune (NDLR : Article ICI). "Hier, notre groupe de gauche s'est réuni pour officialiser le binôme, ou plutôt le quatuor qui va partir en campagne des élections départementales dans peu de temps maintenant puisque ça commence le 22 et ça se termine le 29 mars", expose-t-il.

De nouvelles modalités…

Il précise qu'il s'agit bien d'un binôme, d'un binôme mixte, un homme et une femme donc, avec autant de pouvoirs conférés à l'un et à l'autre. "L'homme aura son suppléant et je dis bien suppléant, pas remplaçant, et la femme sa suppléante. S'il arrive malheur à l'élu(e) départemental(e), c'est son(sa) suppléant(e) qui prend le relais, sans élection". Pour ce scrutin, le canton, au sens circonscription électorale et non pas découpage territorial, est étendu. "Notre canton de Bégard qui avait jusque-là sept communes se retrouve maintenant à vingt-trois communes, de Tonquedec à Quemper-Guezennec, en passant par Coatascorn, Trégonneau ou Pontrieux; Plus de 20.000 habitants et 16.000 électeurs et Bégard devient le chef-lieu de canton au vu de sa démographie" explique Gérard Le Caër. Sur le département Costarmoricain, c'est ainsi 27 cantons qui sont redéfinis au lieu de 52 précédemment. Avec 27 quatuors et au final 54 Conseillers départementaux, soit deux de plus qu'actuellement.

Les raisons du désistement …

Selon Gérard Le Caër, la raison essentielle de son désistement, c'est très précisément cette nouvelle configuration mise en place par le gouvernement actuel et qui consiste à refaire de grands cantons. "Ce nouveau canton, c'est Bégard, Centre Trégor et Pontrieux expose l'élu sortant, et on se retrouve avec deux poids lourds sur le même territoire, c’est-à-dire moi-même et Vincent Le Meaux. Moi, j'ai bientôt 60 ans, lui en a 37 et à côté et il faut un binôme à parité homme-femme; Aussi, je me suis rendu compte que si nous voulions militer pour l'Union de la Gauche, ce que je cherche à faire sur notre territoire Costarmoricain et notamment sur ce nouveau grand canton, il fallait qu'on soit capable d'être en mesure de créer une alliance de gauche, en faisant abstraction de ce qui ce passe au niveau national. À partir de ce moment, j'ai décidé de laisser ma place à Cinderella Bernard (PCF) qui va donc être associée à Vincent Le Meaux (PS) qui est en même temps, le premier fédéral du PS Costarmoricain. Des jeunes gens donc, 36 et 37 ans". Pour Gérard Le Caër, "ce n'est pas du sacrifice, c'est passer le témoin à une équipe que je considère comme étant solide".

Pour constituer le quatuor, un agriculteur du côté de Tonquedec, Joël Philippe (47 ans) sera le suppléant de Vincent Le Meaux et la suppléante de Cinderella Bernard sera Maryvonne Le Berre, l'ancien maire de Kermoroc'h, présidente du Comité Cantonal d'entraide du Pays de Bégard et vice-présidente du club départemental des ainés ruraux. "Pour ce qui est de l'âge, Maryvonne, c'est la sagesse" ajoute le Conseiller sortant.

Gérard Le Caër précise que c'est lui qui a fait la démarche vers Vincent Le Meaux : "Je travaille avec lui depuis sept ans, sur des politiques dont nous sommes vraiment fiers. Je suis complètement avec l'équipe de la gauche Costarmoricaine qui a fait un bon travail dans une période rendue difficile depuis trois ans, très franchement et on a envie, avec Vincent, de prouver qu'il est possible de s'entendre et d'arrêter de se tirer des coups dans les pieds".

"Il va falloir mener une campagne sérieuse, faire de la pédagogie"

S'il ne se dit pas inquiet pour le département, quoique..., Gérard Le Caër craint que la droite passe au niveau national… "et ici, cela peut même être tendu. Il va falloir mener une campagne sérieuse, mettre le pied dans toutes les communes" déclare-t-il. "Pour la campagne électorale que l'on va faire – je dis 'on' car je vais aider les jeunes, mais je n'irai pas débroussailler – il faudra faire de la politique mais aussi expliquer les choses aux gens qui n'y comprennent rien avec ce nouveau territoire cantonal et cet autre hypothétique territoire lié à la réforme territoriale, lequel n'a rien à voir avec la circonscription électorale". Selon Gérard Le Caër, tout cela interpelle, y compris certains élus et il faudra que les candidats fassent preuve de pédagogie pour éviter qu'il y ait une forte abstention pour cause de non compréhension ou de confusion. Poursuivant sur cet axe politique, il déclare : "Pour ces élections, on passe d'un canton de 9.000 habitants à un canton de 24.000 habitants, de sept communes à vingt-trois communes et ce genre de montage n'a jamais été fait dans l'histoire de la République. J'ai trouvé cela un peu Ubuesque au départ mais je fais partie de ceux qui disent qu'à partir du moment où la loi a été votée et le décret appliqué, il faut regarder devant et donner les meilleurs moyens de triompher à l'Union de la Gauche".  "Au niveau du département, poursuit-il, il faut porter haut et fort les valeurs que nous défendons : sport, culture, jeunesse, éducation populaire; Il faut au moins un minima garder, sans sanctuariser ce qui est mis en place, et pouvoir le développer". Il indique que sur le Département Costarmoricain, il y a cinq à six alliances PC-PS. "Ce sont des alliances qui, sauf Tsunami, sont à mon sens gagnantes. Elles permettraient de recréer un groupe PC et amis aux cotés de nos amis socialistes de gauche afin de préserver ces valeurs auxquelles nous tenons beaucoup". Plus concrètement, il déclare avoir présenté la semaine dernière le budget de la commission de la Citoyenneté, lequel s'élève à plus de 50 millions d'euros, dont 37,5 pour les collèges et le reste pour la culture, le sport, le soutien des emplois associatifs, "450 dans le département". "Voilà ce que sont nos vecteurs de gauche".

Interrogé sur les forces en présence, Gérard Le Caër avoue que selon lui, que cette campagne démarre bizarrement, sans doute à cause des changements apportés : "Le FN annonce qu'il y aurait des candidats partout … mais je n'ai rien entendu de concret localement. Ce n'est pas impossible ! Chez les Verts, je n'ai rien entendu non plus et selon ce que l'on peut lire, il n'est pas question pour la droite de laisser un siège vide… L'UMP n'entendrait pas et cela se comprend aisément, laisser une chaise vide… Peut-être qu'un vieux cheval, s'il était appelé, reviendrait…". "Ce n'est pas trop positif, résume-t-il, mais c'est la démocratie et j'espère qu'en face il y en aura d'autres afin qu'il puisse y avoir un débat".

En résumé, pour le maire de Bégard, il va falloir mener une campagne à la fois politique auprès des gens, des victimes de l'austérité et à la fois pédagogique. "Il faudra expliquer le nouveau découpage et les nouvelles modalités, faire comprendre que c'est un quatuor qui est à élire, qu'aucun de ses membres ne peut être barré sur le bulletin…".

Pédagogie… le maître mot ! Comprendre les nouvelles règles, le nouveau découpage, lire les programmes, aller voter… Sans s'étendre sur ces programmes que ne manqueront pas de présenter, avec force détails, les candidats à l'élection départementale, le Conseiller Général sortant donne des pistes : "au niveau des investissements, les premiers seront toujours au service de la reconstruction/restructuration des collèges, peut-être un peu moins de routes et après, on le sait, ce qui va coûter de plus de plus cher, chez le chapître des solidarités; En 2015, le budget des solidarités - handicap, personnes vieillissantes, RSA… - est de 257 millions d'euros".

Quand, en conclusion, on lui demande si son mandat de Conseiller Général ne va pas lui manquer, il affirme que non : "Je m'y suis préparé et être à la tête d'une commune de 5.000 habitants, il y a de quoi s'occuper; Et puis très franchement, j'ai des petits enfants, une femme qui va bientôt prendre sa retraite et qui en a marre de me voir tourner à 70 heures par semaine. Elle aimerait que je revienne aux 35 heures… comme les autres en somme".

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