De l'ère révolue des cantonniers à celle des playmobils (Galerie)

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Date de l'évènement: 
Samedi, 1 Octobre, 2016

Samedi 1er octobre (2016) – La semaine passée, nous avions déjà présenté les nouveaux services techniques sis route de Trévoureg, grâce à une pré-visite réservée aux élus (NDLR : Voir article ICI) ; Mais ce samedi, élus départementaux – Vincent Le Meaux et Cinderella Bernard - et locaux, ...

... Pascal Conan, le directeur de la Fondation Bon Sauveur, représentants des associations et de la paroisse et personnels municipaux, soit près de 150 personnes, ont pu assister à l'inauguration officielle des services techniques de la ville, lesquels portent désormais le nom d'Alphonse Guépin(1), unanimement adopté en séance du conseil le jeudi 28 septembre (NDLR : Voir article ICI).

Tout d'abord, à 11h, comme pour toute inauguration qui se respecte, il y eut coupage de ruban tricolore. C'est le maire, Gérard Le Caër, qui tenait les ciseaux et qui a ensuite revêtu le costume de guide pour une visite des locaux et des équipements, aidé en cela par les agents du service technique. Comme toute inauguration qui se respecte, il y eut ensuite les discours !

De l'ère révolue des cantonniers à celle des playmobils

Le premier discours a été celui d'Alain Samson, l'ingénieur principal en charge des services techniques de la ville : "Trente-deux ans de fonction publique territoriale et vingt-cinq ans en tant que responsable des services techniques à Bégard m'amènent à aller à l'essentiel et en sachant qu'il s'agit là de mon premier discours, j'essayerai d'être bref et concis". Et il le fut, en résumant l'évolution de la structure qui a commencé à se construire en 1985 : "A l'époque, il n'y avait que quatre agents ; On les appelait cantonniers ; Ils surveillaient essentiellement l'état de nos routes, c’est-à-dire le remblaiement des nids de poules et le curage des fossés ; Ils effectuaient aussi le balayage de la ville et l'entretien des cimetières ; Comme équipements, ils avaient un camion, une tractopelle et une 4L".

Puis, à cette date a commencé une forte évolution de la ville qui a vu la création de nombreux équipements et bâtiments communaux et il fallut progressivement étoffer l'équipe et ses moyens : "A mon arrivée en 90, poursuit Alain Samson, nous étions déjà quatorze. Nous étions dans le bâtiment situé au carrefour des sans-culottes et les embauches allaient commencer : un menuisier, un plombier, un électricien… Le service des espaces verts est né et une première tondeuse autoportée digne de ce nom a été achetée. Nous avions toujours un camion, une tractopelle mais la 4L ayant rendu l'âme, nous nous sommes équipés de véhicules du type camionnette ; Enfin, lassés de jouer les équilibristes pour installer les décorations de Noël, nous avons fait l'acquisition d'une nacelle et ce fut une décision novatrice de la part de nos élus". C'était en 1993 !  C'est à ce moment-là qu'une charte graphique a été créée afin que les véhicules municipaux soient reconnaissables, de même que les agents, en rouge et en vert… "Certaines de nos collègues les appelaient et les appellent toujours d'ailleurs, soit dit en passant, les playmobils".

Dans le même temps, dans les locaux des Sans-Culottes, la création de vestiaires, d'une salle de réunion, d'un bureau a permis d'améliorer les conditions de travail des agents. La création de nouvelles structures communales a ensuite nécessité l'embauche d'autres techniciens : maçons, serruriers, ferronniers et l'acquisition de nouveaux véhicules. "Il faut y voir la volonté de nos élus pour un développement permanent de la régie, c’est-à-dire la réalisation des travaux par des agents du service public au service du public" en déduit le directeur des services techniques qui poursuit : "Dans les années 2010, l'effectif est passé à une vingtaine d'agents titulaires et apprentis que nous mettons un point d'honneur à accepter quasi systématiquement lorsque la place dans le service sollicité n'est pas déjà occupée par l'un d'entre eux". Sont aussi accueillis des gens, appelés TIG, "qui ont un peu dérapé à un moment de leur vie" et qui se voient chargés de travaux d'intérêt général. "Ils viennent aux services techniques pour quelques heures, quelques jours pour s'affranchir de la peine à laquelle ils ont été condamnés" explique Alain Samson.

Le service s'étant structuré, Éric Bourven alors technicien, est devenu l'adjoint du directeur des services techniques de la ville. Il gère en direct les services techniques forts désormais d'un effectif de 26 agents.

Mais alors, que fait maintenant Alain Samson ?

On pourrait alors se demander : mais lui, le directeur… que fait-il maintenant ? Alain Samson pose lui-même la question, avec autant de dérision que d'humour vengeur : "C'est une question que j'ai vu trainer sur un blog Bégarrois, blog que je ne vous invite d'ailleurs pas à aller visiter, où mensonges et diffamations se disputent la première place et dont la médiocrité vous décevrait". Il ne donne pas l'adresse dudit blog mais il explique, s'il le fallait : "Mon rôle est bien sûr de gérer ce service et surtout de gérer un budget annuel d'environ 1 million en investissements, de 575.000€ en fonctionnement et de monter de nombreux dossiers de travaux pour les entreprises, de la maîtrise d'œuvre à la réalisation, et cela en étroite collaboration avec les élus…", avant de conclure : "Je suis heureux et fier d'être le responsable des services techniques de Bégard, heureux et fier de travailler avec les élus que je remercie pour la réalisation de ces nouveaux locaux, et heureux et fier des collègues avec lesquels je travaille. Sans eux, sans le sens du travail en commun et du service public que nous avons tous, tout ne serait qu'illusion".

"Prenez soin de votre outil de travail !"

Vincent Clec'h, le premier adjoint en charge des travaux et de la voirie, intervient ensuite : "Vous avez bien compris les raisons pour lesquelles nous nous sommes lancés dans cette aventure : l'évolution des missions et la forte volonté qu'est la nôtre de privilégier une régie municipale au niveau des services techniques ; C'est pourquoi, nous avons construit ce beau bâtiment sur un terrain de 14.000m2, appartenant à la ville et remis à disposition par Daniel Clec'h qui l'exploitait avant".  Mais pour le premier adjoint, "quand vous connaissez les anciens services techniques…", la raison est aussi la honte que les élus en avaient.

Il rappelle ensuite que le projet a été élaboré en 2010 en concertation avec les agents qui ont été appelés à formuler leurs attentes en rapport avec leur corps de métier. Une consultation pour un architecte a retenu Daniel Leloup de Guingamp, "spécialisé dans ce type de bâtiment". Arbitrages ayant été faits en matière de besoins et de capacités financières, le projet a été bouclé en 2013 et la consultation pour le choix des entreprises a été lancée. "Au total, 23 entreprises ont travaillé sur ce projet, 23 entreprises locales, un tissu artisanal local auquel nous avons donné du travail !". Débutés en 2013… les travaux se sont étendus sur plusieurs exercices "afin d'étaler les investissements sur plusieurs années budgétaires et ne pas occulter les capacités financières de la commune".  Au total - terrassement, bâtiment, et espaces extérieurs - le coût de cette réalisation a été de 1,1 millions d'euros. "Le chantier a été suivi, semaine après semaine par Hervé Le Gall et certaines réalisations -  revêtements de murs, espaces verts, aménagement intérieurs, patio, alarmes intrusion, local lavage - ont été réalisés par les services techniques eux-mêmes". Le résultat, c'est un bâtiment de 1.200m2, avec deux parties : "une partie de vie – bureaux, sanitaires, vestiaires, local sèche-linge, pôle d'accueil, patio – et une partie, 850 m2, d'ateliers, de stockage, de garages… et d'autres aménagements extérieurs tels que cuve de récupération des eaux de pluie pour le lavage des véhicules, aire de lavage, aires de stockage de granulats, cuve à carburant enterrée et je l'espère, dans quelques temps, des serres…". Pour Vincent Clec'h, c'est un bâtiment fonctionnel, esthétique, qui répond aux besoins des agents et qui améliore leurs conditions de travail, aussi conclura-t-il sur une exhortation adressée à ces derniers : "Prenez soin de votre outil de travail !".

Mais que fait le Maire ?

"Vous vous rendez compte que maintenant, en tant que maire, je n'ai plus grand-chose à faire. Je me suis mis aux 35 heures du coup" intervient ensuite Gérard Le Caër en s'inscrivant dans le ton ironique initié par Alain Samson à propos du blog Bégarrois "diffamatoire" que ce dernier a évoqué supra. "C'est un jour de fierté, poursuit le maire avec sérieux cette fois en parlant des services techniques Alphonse Guépin(1) ; Certains m'ont dit : c'est du luxe, d'autres : c'est Versailles… Moi, je dis que non ! C'est ce qu'il nous faut à ce moment de ce siècle pour bien préparer l'avenir et il y a du travail : 15 hectares d'espaces verts, 23.000m2 de bâtiments communaux… tous les jours, il y a un truc qui lâche… en plus du travail généré par l'évolution des missions".

"Un million cent mille… reprend le maire, et cela ne nous a pas empêchés de faire les travaux de la rue Saint-Nicolas (300.000€), de démarrer dans deux semaines les travaux de la place du centre pour 1 million d'euros, et tout cela, sans augmenter les taux d'imposition". Il remercie ensuite Alain Samson, "avec lequel je travaille maintenant depuis bientôt 30 ans. Il est plus aux 70 heures qu'au 35 heures, comme quoi, les fonctionnaires, ça travaille… Contrairement aux allégations qui tentent de ternir leur image !". Ailleurs et ici ! Ce sera sa conclusion, comme un appel, une sorte de "Bonjour au respect !".

Portes-ouvertes et repas

Durant l'après-midi, environ 250 personnes ont pu visiter les services techniques, conduits par les agents et les élus. Le soir, c'est l'ensemble des personnels de la commune - services techniques, écoles, services sociaux, services administratifs - qui étaient invités à un repas cochon grillé. La table avait été mise dans les aires de stationnement pour 200 convives, employés, conjoints ou conjointes, et élus. Il se dit que cela s'est terminé assez tard ! En tout cas, l'utilisation circonstancielle de ce bel espace, abrité, ça donne des idées pour d'autres manifestations !

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Note : (1) Alphonse Guépin, né en 1850, a été l'architecte en chef du Département des côtes-du-Nord et de la ville de Saint-Brieuc jusqu'en 1978 – A Saint-Brieuc, il a construit le grand Séminaire, rue de la gare (aujourd'hui détruit), le lycée des Cordeliers (Anatole Le Braz aujourd'hui) et le Palais de Justice (Source Wikipédia ICI). Il a été l'architecte de l'église Saint-Rivoal de Trézélan (Source internet ICI et  ICI)

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