Bégard – Retraités communaux : quatre d'un coup pour l'EHPAD !

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Date de l'évènement: 
Vendredi, 3 Mars, 2017

Vendredi 3 mars (2017), il y avait foule, ou du moins une assistance fournie - parents, amis, collègues, élus - pour fêter les départs à la retraite de six employés municipaux, honorés par le maire Gérard Le Caër, accompagné de nombreux conseillers, par Jean-Claude Dauphin, le directeur de l'EHPAD et ...

... par Marie-Louise Daniel, l'adjointe à la vie sociale. Après avoir salué Odile Pastol, la présidente honoraire de l'Amicale des Employés Territoriaux, "qui a su trouver de nouvelles personnes pour prendre en charge l'Amicale", le maire passe la parole aux co-présidentes de ladite structure qui souhaitent une bonne retraite à chacun des néo-retraités et qui émettent le vœu de "les garder au sein de l'association, de nombreuses années, afin de profiter des sorties et des activités qu'offre l'Amicale des Employés Territoriaux de Bégard".

Marie-Louise Daniel rappelle ensuite le parcours professionnel de chacune des retraitées de la résidence Kreiz-Ker. Elles sont Jacqueline Colas, Marie-Annick Cathou, Yolande Rousseau et Joëlle Riou. Le directeur de l'EHPAD, Jean-Claude Dauphin, intervient ensuite avec un discours dont il a le secret, en posant comme préambule "la difficulté, en quelques minutes, de mettre en avant les qualités humaines et professionnelles d'une quadrette performante et complémentaire". Il tentera toutefois l'exercice, "en douze points... gagnants", annonce-t-il, en faisant "quelques aller-retours sur l'adaptation perpétuelle des professionnels pour répondre à l'évolution de l'établissement depuis son ouverture jusqu'à ce jour". C'est en 1977 que fut inauguré le foyer-logement pour personnes âgées. A cette époque, la moyenne d'âge d'entrée des résidents était de 67 ans…, "et de nos jours, c'est plutôt à 87 ans que l'on vient solliciter les services de la résidence. Vous pensez très certainement, comme moi, que c'était une autre époque. Que d'évolutions !". Un an après cette inauguration, en mai 1978, Yolande Rousseau prenait ses fonctions au sein de l'établissement, "comme cuisinière, adjointe au chef, et à cette époque, les patates locales, bien cuisinées au beurre, avaient bonne place dans les menus… mais attention à l'embonpoint" plaisante le directeur qui précise que depuis, les principes culinaires se sont modernisés, allant même jusqu'à la personnalisation des menus. A propos de Marie-Annick Cathou, le directeur de l'EHPAD louera "sa capacité d'adaptation en intégrant, à 56 ans, un nouveau métier dans une équipe, avec, en plus, des petites jeunes". "Que du bon… Jamais de ronchon" poursuit Jean-Claude Dauphin à propos de cette auxiliaire de vie "dévouée et vaillante" avant de se tourner vers "Ladie Joëlle". Il parle de Joëlle Riou qui aurait mérité ce sobriquet pour avoir suivi des études au collège de Belle-Isle-en-Terre… "mais dans l'enceinte du château… S'il vous plait !". De 1974 à 1980, Ladie Joëlle travaille dans un bar-hôtel-restaurant avant de rebondir dans le prêt à porter, explique le directeur ; "Elle a donc quelques points de couture à son actif et la devise de Jojo, c'est : Toujours bien habillée, même sous la douche !". C'est en 1982 qu'elle entre au Comité d'Entraide de Bégard ; "Elle y découvre le métier d'aide à la personne, un métier d'écoute et de savoir-faire" dit Jean-Claude Dauphin avant de revenir à la restauration pour saluer Jacqueline Colas, "en service de salle, toujours aux petits soins pour les résidents et qui a œuvré pour que les repas soient pour eux un temps de plaisir".

"Pendant toutes ces années, vous avez fait preuve d'un grand professionnalisme, avec toute la passion nécessaire pour bien servir, déclare-t-il ; C'est une belle preuve d'un indispensable service public et vous pouvez vraiment mettre un grand coup de poing dans le programme des candidats à la présidentielle, qui souhaitent le mettre à mal" puis de conclure : "Le cercle des retraités de notre collectivité s'agrandit… le phénomène s'amplifie ; Le robinet est ouvert depuis 1977 et de très nombreux recrutements, depuis l'ouverture de l'établissement, laissent présager un flot continu pour les décennies à venir ; Mais quatre d'un coup, cela reste quand même exceptionnel", en lançant un clin d'œil à deux de ses collègues, "nées en 56, qui ont fait valoir leur droit à la retraite et qui du coup, me laissent sur le carreau". Jean-Claude Dauphin, le directeur de l'EHPAD, est de 1956 !

C'est à Gérard Le Caër que revient ensuite le privilège d'honorer Yves-François Pastol et Annick Colas. Né en 1956, le premier est entré au service de la collectivité en 1995 comme remplaçant à la commune et au CCAS. Il entre aux services techniques en mars 98 et il est titularisé en 1999 avec une spécialité : la plomberie. "Vingt et un (21) ans passés au sein de la collectivité, résume le maire ; Discret, parfois grognon… ou bougon… mais précieux et disponible" et de conclure : "Bonne retraite…  Macgyver". La deuxième, du restaurant scolaire de Baloré, "est la plus âgée des natifs de 56 ici présents". Elle est née le 7 janvier 1956 à Pabu et s'est mariée le 12 mars 1967 avec Alain Colas, actuel conseiller municipal. Elle a intégré la collectivité en mai 1989 en qualité d'auxiliaire des services, puis en mai 1990, elle est embauchée au service de l'enfance pour la restauration et l'entretien des locaux scolaires, à temps non complet. Titularisée en 1994 (le 1er décembre) elle passe sur un temps complet puis devient adjoint technique de première classe. "Annick, c'est 27 ans au service de la collectivité, au service enfance… au service des enfants, déclare Gérard Le Caër ; Une petite dame énergique et déterminée dont je retiendrai le sourire permanent, la joie de vivre, la bonne humeur, son implication envers les autres, son humanité, sa gentillesse inébranlable".

En conclusion, et s'adressant aux six récipiendaires des hommages rendus à leur carrière, le maire se lance dans un discours plus engagé : "Ce sont des services durs, difficiles, à l'EHPAD, à l'école, aux services techniques… Physiquement épuisants". Il confirme que les départs seront remplacés, poste pour poste, "car c'est encore possible cette année ; Mais pour combien de temps encore ?" s'interroge-t-il. "L'avenir est sombre et incertain… Il y aurait trop de fonctionnaires, selon certains oiseaux de mauvais augure ; Trop de fonctionnaires dans les collectivités, dans l'éducation nationale, dans les hôpitaux, les cliniques et j'en passe. Ce discours est pour moi inacceptable… comme d'entendre que les fonctionnaires sont des bons à rien… Rassurez-vous, ce n'est pas un avis partagé ici et je me battrai, avec mes collègues, contre ce discours injuste ; Au quotidien, nous sommes au service de la population, engagés et investis dans des missions locales riches et variées. Je continuerai aussi à me battre contre l'allongement du départ à la retraite ; C'est un véritable scandale, quand on sait le nombre de jeunes sans emploi, ou en emploi précaire, dans l'impossibilité de construire une vie pérenne, de booster l'économie" puis d'affirmer : "Le service public à toute sa place dans notre société".

Et c'est sur cette "minute de rébellion" que le maire est passé du chapitre des discours au chapitre des remises de cadeaux et au pot de convivialité.

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