GP3A – MJC – Les 50 ans de la « Ruche à idées » (Galerie)

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Date de l'évènement: 
Vendredi, 8 Juin, 2018

Vendredi 8 juin (2018), dès 18h, ont commencé les trois jours de festivités préparées par la M.J.C(1) du Pays de Bégard, avec l'aide de Gwallspered, à l'occasion de ses 50 ans. Comme il se doit, ce fut d'abord le temps des discours devant un parterre de personnalités – dont le sous-préfet Frédéric Lavigne, la Conseillère Régionale Mona Bras, la Conseillère ...

... Départementale Cinderella Bernard, l'adjointe à la culture Cécile Boëté, le président de la M.J.C, Nicolas Galli - quelques membres du Conseil d'Administration, la directrice Julie Tircot, l'équipe d'animation, la présidente de l'association Gwallspered partenaire de l'évènement, Anna Turc'h, alias Poupette, et quelques citoyens du Pays de Bégard.

En introduction du programme des réjouissances, Nicolas Galli, a décrit la M.J.C comme étant "une véritable institution forte de ses valeurs, qui a su s'imposer comme un acteur incontournable de la politique enfance-jeunesse et culturel du Canton". Il a rappelé que la M.J.C était une association loi 1901, créée en mai 1968, "une petite association pleine d'ambition qui n'a cessé de se renouveler, d'innover, de proposer une maison ouverte à chaque citoyen sans exception, un lieu bâti sur les valeurs du vivre ensemble, de la mixité et de la tolérance". Cinquante ans après, ces valeurs sont toujours effectives et le Président se fait fort de participer à la poursuite de la mission : "Apporter à la jeunesse une société sans exclusion, ouverte sur le monde" et de conclure : "C'est ce que nous allons vous démontrer durant tout ce week-end que l'on veut festif, fait de souvenirs et de rencontres"... multigénérationnelles aurait-il pu ajouter.

Bien entendu, dans cette salle où il y a quelques mois fut rendu un dernier hommage au maire défunt, il n'oublia pas d'évoquer Gérard Le Caër dans ses remerciements à l'équipe de la M.J.C – "bien à fond sur ce coup" – aux bénévoles – "sans qui toutes ces choses ne pourraient pas émerger" – au Conseil d'administration – "d'autres bénévoles, qui donnent de leur temps pour accompagner les équipes, aller sur les territoires à la rencontre des élus, des personnes importantes pour l'asso" – aux adhérents – "on approche la barre des 1.000" -  GP3A(2) – "pour son soutien indéfectible" - la commune de Bégard – "qui nous soutient sans cesse" - au SMICTOM, à la commune de Pédernec pour sa participation à l'accueil de loisirs, au Département, à la Région, à la Caisse d'Allocations Familiales, "aux jeunes qui sont notre avenir"... et clôtura ses remerciements en ayant  "une pensée particulière pour une personne qui adorait venir ici, qui a participé à l'élaboration de ce projet, une personne sans qui cette MJC ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui, une personne qui a toujours défendu l'éducation populaire à Bégard et ailleurs... un grand merci à Gérard . S'il nous voit, merci à lui".

Pour Cécile Boëté, ce bâtiment créé sous la mandature de François Clec'h pour être dédié aux jeunes et à la culture, fut une "grande innovation pour l'époque". Elle rappelle que depuis, la commune n'a cessé d'accompagner la M.J.C et que le dernier investissement fait, il y a quelques mois, a permis de revoir les éclairages scéniques, d'installer un grand écran rétractable et de refaire les plafonds [NDLR : Voir La salle des fêtes s'est refait une beauté]. "Il y a dix ans, déclare l'ajointe à la culture, Gérard Le Caër rappelait que la MJC était une grosse machine, connue et reconnue, qui participe à l'aménagement du territoire. Il la qualifiait de « ruche à idées ». Il aurait forcement été heureux de fêter ce demi-siècle ; Une partie de sa vie personnelle et professionnelle était liée à la MJC et c'est vrai pour beaucoup d'entre nous. Nous avons, pour la plupart, fréquenté ce lieu en tant qu'adhérents enfant, ado puis adulte, puis parfois animateur et parfois même membre du Conseil d'Administration".

Selon elle, l'objectif d'une MJC, "c'est la responsabilisation du citoyen pour qu'il soit autonome". Elle rappelle trois grandes étapes qui ont marqué l'institution quinquagénaire :  les premières actions menées au service de la culture - le cinéma dans les années 70 - la création de l'association Tro Kanton Bear (TKB) dans les années 80 pour diffuser l'art contemporain dans les 7 communes du canton, la fusion de la MJC de Bégard avec TKB pour former, en 2002, la MJC du Pays de Bégard. Mais la culture vue par la MJC, c'est aussi la programmation et la diffusion de spectacles vivants avec de nombreux partenaires tels que le Comité d'Entreprise de la Fondation Bon Sauveur, l'ODDC (Office Départemental de Développement Culturel) qui deviendra Itinéraire Bis – "feu Itinéraire Bis" précise l'élue - les Fédérations -  Départementale et Régionale - des MJC. "Que de spectacles vus dans la salle de spectacle du Bon Sauveur – Mouloudji, Paul Personne... – que de spectacles vus dans les salles de la MJC – mais aussi les concerts à la ferme comme à Landébaëron, mais aussi les actions menées au Palacret avec le collectif comme le désormais intournable « Palacret, fais-moi peur » [NDLR : Voir (2017) Soirée Halloween, porte ouverte sur les enfers… & (2016) Plus de trois cents personnes pour sauver le Palacret ! &  (2015) Le Palacret insolite… du temps de la Commanderie], les expositions et nombre d'actions culturelles organisées par la MJC, avec toujours pour objectif, de positionner la culture comme vecteur de lien social" se souvient Cécile Boëté qui qualifie la MJC "d'incontournable dans le paysage culturel, de la jeunesse et de l'enfance du nouveau territoire de GP3A".   Elle remercie la MJC "de faire partie de notre vie ; Merci pour les rencontres qui s'y sont faites, les fortes amitiés qui y sont nées, pour tous les instants de bonheur partagé... et j'en profite pour dire toute l'affection, l'attachement que j'ai pour cette maison".

Plus politique – c'est devenu sa marque de fabrique – Cinderella Bernard considère la MJC comme étant "un lieu d'apprentissage de la vie en société dans toutes ses composantes, à cet âge particulier où l'on se construit des souvenirs pour toute une vie, car on peut s'y épanouir, de l'enfance à l'adolescence, et encore à l'âge adulte". Elle note que certains y reviennent par la suite, "pour construire ensemble une société plus juste et plus solidaire". Comme Cécile Boëté, elle considère la MJC comme étant un outil formidable pour le territoire - "qui se veut ouvert sur le monde" – "outil qui permet de maintenir notre jeunesse en mouvement par l'art, la culture, les débats" et elle souligne que cet outil ne peut exister sans l'appui de collectivités publiques. "A l'heure où les restrictions budgétaires imposées par les gouvernements successifs contraignent les collectivités territoriales, nous devons nous assurer que l'éducation populaire reste une priorité dans les actions qui sont menées en faveur de la jeunesse. Il serait trop facile de s'en éloigner parce que les effets de vos actions ne sont pas chiffrables. Or, nul doute que les bienfaits pour l'évolution de notre société sont remarquables" et de conclure en déclarant que l'éducation populaire, "c'est placer l'humain au cœur de l'action" ; "Les MJC sont aujourd'hui des remparts à toutes les politiques d'austérité qui portent des coups durs aux moins chanceux d'entre nous. Elles permettent de se construire les armes intellectuelles indispensables pour ne pas se laisser convaincre par des discours de haine et d'exclusion. Elles démontrent cette volonté forte et transgénérationnelle de porter sur notre territoire des valeurs humanistes, de vivre ensemble, des moments de bonheur, loin de toutes considérations culturelles, cultuelles ou idéologiques".

Pour ne pas redire ce qui a déjà été dit, Mona Bras résume la MJC en une maison – "la maison qui accueille, qui sécurise" – la jeunesse – "la jeunesse, c'est l'avenir, et quand une société ne peut plus se projeter dans l'avenir, elle est déjà bien malade et bien atteinte dans ses fondements" – et la culture : "Partager ses racines avec la jeunesse universelle est une mission de service public que vous accomplissez là depuis 50 ans avec des modulations et des enjeux qui ont changé", puis elle déclare : "A voir l'ancrage territorial de cette MJC à Bégard - commune rurale – qui draine très au-delà de son périmètre habituel, on a envie de dire : vivez encore 50 ans comme cela". Elle cite Einstein qui aurait dit : «Tous les jeunes passent au moins 15 années de leur vie à l'école et on ne leur apprend jamais deux choses essentielles : l'estime de soi et l'amour » et de conclure : "Dans les MJC, vous êtes dans cette démarche".

"Cela fait 5 fois que je rentre dans cette salle, intervient le sous-préfet Frédéric Lavigne, pour des moments joyeux et d'autres moins, et c'est la preuve que c'est un endroit qui vit". Il dit savoir qu'il y a eu des hauts et des bas durant les 50 premières années de la MJC, que "ça n'a pas été un long fleuve tranquille", que les jeunes de 68 ne sont pas les jeunes de 2018 et qu'indéniablement, la structure se doit de s'adapter à cette évolution. "Quand je parle avec ma fille, j'ai l'impression d'être un dinosaure... Les générations Y qui sont arrivées derrière moi vivent sous d'autres modes de fonctionnement que nous et cela nous interroge tous quand on peut aider à transmettre certaines valeurs" Pour lui, la grande vertu, c'est de se construire ensemble ; "La dimension du collectif, du vivre ensemble est quand même aujourd'hui très relative et ce travail mené vous permet néanmoins de développer vos activités. Vous construisez cette solide société dont nous avons besoin" et de citer à son tour, en choisissant Antoine de Rivarol :« L'avenir ne se prévoit pas, il se prépare ».

Comme le soulignera Nicolas Galli, entre la Conseillère Départementale et le Sous-Préfet, "c'était une jolie battle de citations... Une punchline... Ça aurait été rigolo de faire cela sur scène". D'ailleurs, la Conseillère Départementale avait cité Mandela ! Ambiance détendue donc que ce temps des citations... pardon, des discours ... et d'ailleurs, pour mettre un terme à ce temps et avant d'aller visiter l'exposition des 50 ans de la MJC – exposition commentée par le comédien Erwan Hemeury qui a revisité la MJC d'une façon complètement décalée et humoristique - c'est Anna Turluche, alias Anna Turc'h, alias Poupette, la présidente de l'association Gwallspered très impliquée dans l'évènement – qui livre à la fois un sentiment tout personnel – "Je pense que les jeunes de 68 et ceux de 2018 restent les mêmes. Un jeune, ça reste un jeune... Il a envie de découvrir le monde, de découvrir les autres, de découvrir ce qu'ont vécu les autres, pour envisager ce qu'il doit vivre lui. Peu importe les technologies, les moyens techniques, peu importe les richesses, un jeune reste un jeune, peu importe les époques" – et un témoignage en parlant du cancre qu'elle était et des cancres qu'étaient ses cousins : "La MJC leur a permis de mettre en valeur leurs propres compétences et tous ces cancres notoires qu'étaient mes cousins et qui fréquentaient la MJC de Bégard, ont passé leur BAFA et sont devenus des gens extraordinaires ; C'est parce que mes cousins fréquentaient la MJC que moi-même, j'ai réussi à me construire en tant que cancre notoire en me disant : mince on peut être mauvaise élève et s'impliquer dans la vie".

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Notes de la rédaction...

Après la visite de l'exposition des 50 ans de la MJC, le graff réalisé par Guillaume, avec l'aide de Florian Boscher - l'animateur jeunesse - et d'un graffeur, qui orne désormais le fronton de la MJC, il y a eu le cocktail et une représentation, très sympa d'ailleurs, des élèves de l'école de théâtre.

Le samedi, sous un temps incertain, se sont déroulées les portes-ouvertes de la MJC, la kermesse et le soir, à partir de 19h30, la soirée concert. Nous y avons découvert les jeunes Cavannais « Balck Waves » : des compos rock sophistiquées, la très belle voix rock de Baptiste et le courage de Romain le batteur, atteint d'une otite ce soir-là, ce qui n'est pas génial pour un musicien. Peut-être que choisir un nom de groupe qui n'existe pas déjà (The Black Waves) pourrait être une démarche à faire pour les prochaines scènes, car il y en aura. Nous y avons ensuite réentendu Safara qui ont déjà fait la Java dans les Bois – très chouette moment teinté de Suds en accord avec les valeurs universelles de la MJC – puis le duo Kristenn & Alem qui ont scotché le public sur le devant de la scène ! Jamais rien entendu de pareil ! C'était GENIAL ! Et l'analyse que nous avions utilisée pour notre article d'annonce était on ne plus adaptée à ce que nous avons vu et entendu : « Un OVNI. Un truc inédit, inclassable. Deux mecs sur scène, a capella, qui rappent, slamment, chantent, assènent des mots, un flow, une énergie hallucinante et définitivement jubilatoire. Un zeste de human beatbox pour aller avec et c'est parti pour un set excessif et déjanté » (Source : www.tourismebretagne.com) ; Nous ne pourrions pas dire plus, ni mieux, sinon que ces deux gars... eh bien... les instruments... ils les ont avalés ! Nous l'avions dit... il ne fallait pas rater ce truc ! Et nous avions raison.

A propos d'avaler... C'est Poupette qui tenait la cuisine... Pardon Poupette... la cantine ! Et de l'avis général, le tajine au poulet aux citrons confits était délicieux ! Ca sentait très bon !

Nous ne sommes pas restés pour la suite du concert avec Roots Atao et Stand High Patrol qui s'est semble-t-il terminé très tard... Nous le regrettons, mais nous étions à court de batterie pour filmer et photographier, et une fois rentré, une fois les appareils vidés, il était 1h30 et... plus le jus !

Le dimanche, les plus jeunes ont eu droit à un très joli et poétique spectacle, et à "entendre" le silence pendant les quarante minutes des tribulations sablonneuses et musicales de Tir'bouchon, le petit poisson, nous pouvons affirmer que les enfants ont été enchantés. Ils ont ensuite pris un gouter dont les bénéfices sont allés tout droit au soutien des migrants via le collectif de soutien.

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Vivement l'année prochaine pour les 51 ans ! Ben quoi, ça se fête aussi ! Et puis, il faudra bien un jour souffler les cinquante bougies qui ont été oubliées ce week-end... Et le gâteau alors...

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Notes – (1) M.J.C : Maison des Jeunes et de la Culture – (2) GP3A : Guingamp Paimpol Armor Argoat Agglomération -

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