Bégard – Hommage à Louis Stéphan – Un peuple qui oublie son passé est appelé à le revivre

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Date de l'évènement: 
Dimanche, 5 Août, 2018

Dimanche 5 aout (2018) – Il y a 74 ans, jour pour jour, à Hent Meur, vers 16h, le jeune Bégarrois, Louis Stéphan, 15 ans, tombait, une balle dans la tête, tirée par un gradé allemand aux commandes d'un convoi en déroute - le colonel Klemke - sous prétexte qu'il portait une arme. Louis Stéphan était armé d'un pistolet à amorces ! P'tit Louis s'amusait avec ses copains ; Il voulait juste...

...  aller se baigner.

Chaque année, ce triste moment de l'histoire de la commune est rappelé à la mémoire de chacun. Des gerbes sont déposées sur la stèle sise au lieu-dit de Krec'h-Ker et un hommage lui est rendu, non pas parce qu'il a été héroïque – il s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment - mais parce qu'il a été victime de la barbarie d'une armée en fuite portée par des idéologies racistes et xénophobes. Cette commémoration annuelle est donc un moment pour se souvenir et quelque part, se réveiller : "Nous devons être vigilants, veiller collectivement au respect des lois de notre république, garantir notre démocratie, œuvrer pour la liberté, l'égalité, la fraternité, tout en veillant au maintien de la paix dans notre pays" à déclaré Jean-Yves Jaguin, l'adjoint à la citoyenneté. Cet hommage, c'est l'occasion de se souvenir de Louis Stéphan mais aussi "de tous ceux qui résistèrent au péril de leur vie pour nous redonner une liberté confisquée" continue l'adjoint. Ils méritent notre profond respect et nous avons le devoir, au nom des valeurs républicaines que nous partageons, de ne pas laisser sombrer dans l'oubli des faits historiques de cette importance".

Comme il l'a fait quelques instants auparavant au monument de Kergoula [NDLR : Voir En souvenir des six martyrs de Kergoula], Pierre Martin, le président de l'ANACR, a évoqué les dangers qui se cachent derrière l'oubli de notre histoire – qui, comme chacun le sait, se répète – et dans les idéologies négationnistes. "Quelques grands de ce monde rappellent souvent dans leurs discours qu'un peuple qui oublie son passé est appelé à le revivre" déclare Pierre Martin et pour lui, l'oubli est un vecteur de négationnisme et il est donc de notre devoir de lutter contre ces "falsificateurs de l'histoire qui peuvent convaincre certains et les conduire vers les extrémismes", les dérives fascistes, qui pointent leur nez actuellement dans des gouvernements européens, tel que le gouvernement italien "où le ministre de l'intérieur, Mattéo Salvini a encouragé des actes odieux de racisme, ce qui nous ramène plus de 80 ans en arrière avec la montée du fascisme et l'arrivée de Mussolini".

Pour conclure, Pierre Martin rappelle qu'en plus de P'tit louis, 15 ans, Roger Pierres, 20 ans, fut tué à Kernilien et Jean Quellec, 19 ans, à Nostang sur le front de Lorient. Avec l'accord de la municipalité et des associations patriotiques, il annonce qu'une plaque en leur mémoire sera apposée dans un lieu à déterminer.

Un américain à Bégard...

Enfin, après avoir procédé, sur demande du Préfet, à la remise d'un diplôme à Maël Le Gall, pour ses dix années de présence aux commémorations patriotiques en qualité de porte-drapeauMaël Le Gall est le plus jeune des porte-drapeaux – le président de l'ANACR a présenté un invité américain mais aussi breton et Paimpolais d'adoption, Richard Beerong. Depuis 18 ans, ce professeur de français classique et moderne à l'université de Kent dans l'Ohio, s'est pris de passion pour Pierre Loti – ce qui explique ses venues nombreuses sur Paimpol – et pour la seconde guerre mondiale et les témoignages sur la façon dont fut vécue cette période dans la région de Paimpol, ce qui explique sa venue à cette commémoration du souvenir. Des témoignages qu'il a recueillis, il en a fait un film de deux heures, qui, après l'avoir été récemment à Paimpol, sera projeté à Plounez dans quelques jours pour célébrer la libération de Paimpol.

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