Bégard – Journée de la Résistance : le SNU pour transmettre les valeurs

Lundi 27 mai (2019), au lendemain d'une élection qui a vu le Rassemblement National passer en tête à Bégard, la commémoration de la journée de la Résistance suivie par nombre de citoyens, d'élus - y compris de communes avoisinantes et du député Yannick Kerlogot – et de 21 porte-drapeaux avait une saveur de paradoxe, notamment...

...  lorsque le maître de cérémonie, Pierre Martin, a remercié les personnes présentes en déclarant:  "Cela fait plaisir de voir qu'il y a encore des gens en France qui pensent à la Patrie d'une autre façon, qui pensent que les 6 millions de morts dans les camps ne sont pas un détail de l'histoire...". Après le dépôt des gerbes au monument aux morts, il a lu le message de l'ANACR [NDLR : Message intégral ICI], qui déplore que "73 ans après la victoire du 8 mai 1945 des peuples et des armées alliées sur la barbarie du nazisme et du fascisme, le monde contemporain connait toujours la guerre, l'oppression, le racisme, les discriminations, les épurations ethniques, les persécutions religieuses, le terrorisme barbare [...], le sous-développement social et culturel de populations entières qui les jette sur la route de l'émigration", et qui, au regard des scrutins intervenus ces 20 dernières années en Europe, constate le retour des idées populistes : "Les héritiers des idéologies criminelles vaincues en 1945 relèvent la tête, paradent dans les rues, font l'apologie publique de ceux qui se firent les acteurs ou complices de crimes fascistes, racistes et nazi et – pire - retrouvent une audience à la faveur des crises que connaissent nos sociétés et le monde".

De retour en mairie, Pierre Martin remercie la municipalité qui a permis la célébration de cette date bien avant qu'elle devienne officielle. "La commune de Bégard est une commune qui affiche des idées patriotiques", ajoute-t-il, citant pour exemple les nominations des infrastructures communales telles que la rue de la Résistance, la rue Jean le Porchiou, la place du 8 mai, la stèle Louis Stéphan, la place du 17 mars et la salle Jean Moulin...

Le député Yannick Kerlogot qui prend ensuite la parole, rappelle que cette journée nationale de la Résistance a été instaurée le 27 mai 2013, à l'initiative de l'Assemblée Nationale. "La journée nationale de la Résistance est l'occasion d'une réflexion sur les valeurs de la Résistance et celles portées par le programme du Conseil National de la Résistance ; C'est important de les citer : le courage, la défense de la République, le souci constant de la justice, de la solidarité, de la tolérance et du respect de tous". Pour lui, cette journée permet également de rappeler aux jeunes générations, "l'engagement des hommes et des femmes qui se sont levés contre l'occupant nazi et le régime collaborationniste de Vichy".

A propos des résultats des élections, il apporte un éclairage plus politique et évoque un projet qu'il considère d'autant plus essentiel qu'il participe, avec 141 autres parlementaires, à son élaboration : le service national universel. Actuellement expérimenté dans 13 départements [NDLR : Dont le Morbihan], ce service sera généralisé à l'ensemble des départements l'an prochain. "L'idée est de faire en 2026 au plus tard que les 800.000 jeunes sortis de 3ème soient convoqués, rassemblés, dans le cadre d'un séjour collectif de 15 jours pour justement porter les valeurs de l'engagement, les valeurs de la République à travers divers modules de formation, d'initiation, de sensibilisation" explique le Député ; Dans ce séjour seront également développés les enjeux de la transition écologique". Ce séjour est animé par des corps de l'armée, de l'éducation nationale et de l'éducation populaire, les jeunes convoqués l'étant sur un autre département que celui de résidence. "Nous avons une mission, un vrai devoir de s'assurer que nos jeunes ont à la fois mesuré les valeurs de la République, les enjeux qui les attendent autour de la transition écologique par exemple et les pages d'histoire comme celle qui nous réunit aujourd'hui", conclut Yannick Kerlogot.

Changeant quelque peu le protocole, le maire, Vincent Clec'h, annonce qu'il ne fera pas de discours et remercie l'ensemble des participants avant de les convier à un vin d'honneur.