Bégard – Accompagnement à domicile : Le regroupement des structures est-elle une solution ?

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Date de l'évènement: 
Jeudi, 14 Novembre, 2019

Jeudi 14 novembre, les membres du conseil d'administration du CCE(1), c’est-à-dire les maires des communes de l'ancien territoire du Pays de Bégard et le CCAS(2), ont répondu à l'appel de la présidente, Maryvonne Le Berre, pour soutenir les personnels qui ont protesté contre leurs conditions de travail, qui, selon Cinderella Bernard, "sont déplorables, avec des prix de carburant à la hausse, des frais de déplacement qui ne sont pas...

...  tous pris en considération, des temps d'intervention limités qui ne leur permet pas d'avoir l'accompagnement humain qu'ils souhaiteraient, ce qui entraine derrière des difficultés de recrutement puisque c'est un métier complètement dévalorisé par rapport à ce qu'il est au réel".

Alors qu'il était prévu il y a plus d'un an que le CCE rejoigne une structure regroupant le SECAD(3) de Belle-Isle-en-Terre, le SAMAD(4) de Bourbriac, le CSP(5) de Guingamp, la structure ADSEVEL de Guingamp qui couvre le champ des personnes en situation de handicap, la non résolution d'un problème de prime "d'usage" a laissé le CCE en marge de cette fusion aujourd'hui accomplie sous le terme ASAD(6) Argoat  [NDLR : Voir Isolé, le CCE de Bégard va droit dans le mur, sauf si...].

Cinderella Bernard se félicite que cette fusion ne se soit pas faite et elle demande un délai – un moratoire pour repousser une décision du Conseil Départemental qui pourrait être préjudiciable au fonctionnement en l'état du CCE. "Depuis que les fusions sont engagées, je demande un moratoire parce que les premiers signaux nous alertent sur le fait que les déficits se creusent dans les structures déjà fusionnées et il semble que ce ne soit pas une réponse adaptée aux problématiques rencontrées". En séance du conseil départemental du lundi 12 novembre, elle a demandé qu'un point soit fait sur le sujet, "et on a eu un point d'étape qui ne ressemble à rien, qui est creux, vide, des belles phrases, mais aucune analyse précise des structures qui ont fusionné, de leur évolution, de ce que les fusions impliquent, de ce que sont leurs effets".

Pour elle, ce moratoire est nécessaire pour qu'une analyse soit faite, "car une structure comme celle de Bégard pourrait très bien fonctionner s'il n'y avait pas cette concurrence dans le territoire", de la part des mutuelles qui orientent les personnes vers d'autres structures dès lors qu'elles sont hospitalisées et l'Asad Argoat "qui chasse sur notre terrain". "Je continue de dénoncer que le département finance la concurrence entre les services à domicile, et ça, c'est dramatique" poursuit la conseillère départementale pour qui les fusions n'étaient pas voulues pour améliorer les conditions de travail des salariés, mais "pour viser un équilibre budgétaire, faire des économies sur l'organisation du travail", alors que, selon l'élue, "ça ne règle pas les problèmes, ça creuse les déficits dans la plupart des structures – Guingamp est déficitaire de 600.000€ et Tijikour [NDLR : le pôle santé de Vieux-Marché] n'a toujours pas sorti la tête de l'eau, bien au contraire - et que de surcroit, au niveau de l'organisation du travail, c'est plus compliqué".

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Notes - (1) CCE : Comité Cantonal d'Entraide – (2) CCAS : Centre Communal d'Action Sociale - (3) SECAD : SECAD : SErvice Communautaire d'Accompagnement à Domicile – (4) SAMAD : Service d'Aide au Maintien à Domicile – (5) CSP : Comité de Service à la Personne - (6) ASAD : Association Accompagnement et Soins A Domicile

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