Conseil Communautaire - Définitivement "Non" à Guingamp

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Date de l'évènement: 
Mardi, 2 Juillet, 2013

Mardi 2 Juillet (2013), dans la salle des fêtes de Squiffiec, s'est tenu le Conseil Communautaire sous la présidence de Jean Ribaut.

Hormis quelques autres points (Suite ICI), figurait à l'ordre du jour la délibération et le vote de la Communauté de Communes du Pays de Bégard vis-à-vis du projet de périmètre proposé par le Préfet des Côtes d'Armor, lequel périmètre définirait un nouveau territoire issu de la fusion de Guingamp Communauté, de la communauté de Belle-Isle-en-Terre, de la communauté de Bourbriac, de Pontrieux Communauté et de la communauté du Pays de Bégard. Fort logiquement, ce vote intervient après que les conseillers municipaux de chacune des sept communes de l'EPCI se soient prononcés, même si cette logique ne semble pas avoir été celle de Guingamp Communauté qui a mis au vote le projet de territoire sans que toutes les communes aient voté. Certes, le vote des EPCI est consultatif, mais avec 14 voix pour, 9 voix contre et 7 abstentions, les conseils des communes correspondantes n'ayant pas encore été consultés, qu'en serait-il du vote de Guingamp Communauté en faveur du nouveau territoire si les conseillers de Grâces et de Pabu s'étaient prononcés et si les abstentions s'étaient alors transformées en votes contre?

Mais revenons au Pays de bégard… Avant de procéder au vote, chacun des représentants des communes du Pays de Bégard a tenu à exprimer, une dernière fois, son opinion. Pour Squiffiec et Trégonneau, les deux seules communes favorables à une fusion du Pays de Bégard avec Guingamp, ou exactement favorable à ce que leur commune rejoigne les rangs de Guingamp, les données sont claires. Pour Yvon Le Moigne, le maire de Squiffiec,  "Cela fait 30 ans que je traine mes guêtres sur la scène politique et c'est sans doute le dossier le plus interrogatif que j'ai pu rencontrer". Il explique ensuite que son Conseil a voté plusieurs fois en faveur de la fusion avec Guingamp, même si ce ne fût pas à l'unanimité. "Cela n'a jamais été et ne sera jamais une volonté de m'écarter de la communauté de communes de Bégard, précise Yvon Le Moigne. "Nous avons d'ailleurs pris une délibération de précaution précisant que si ce projet de Guingamp ne se faisait pas, nous voulions que la communauté de Communes du Pays de Bégard, soit, à minima, maintenue dans sa totale intégrité. On s'y sent bien, cela fait 30 ans qu'on y est et ce sont les circonstances d'un processus géographique nouveau qui nous a fait prendre cette décision de rejoindre Guingamp". "Nous sommes dans une culture Guingampaise, poursuit-il, et nous sentons que demain, l'axe Nord-sud sur lequel nous nous trouvons, sur la D8, entre les producteurs de primeurs de la côte et la plate-forme multimodale de Kérizac, pourrait être de nature à développer une activité économique dans les 15 ans à venir. Enfin, d'un point de vue personnel, je reste persuadé qu'il y a une limite à l'argument de proximité; Il y a un juste milieu à trouver avec une vision géopolitique plus large. D'un côté à l'ouest nous avons un LTA en puissance qui commence à discuter avec Morlaix,  à l'est, nous avons le binôme Saint-Brieuc-Lamballe… alors quid de la lisibilité du bassin de Guingamp?". Puis en conclusion de son intervention, il insiste : "Demain, si Pabu, Grâces et d'autres communes après La Chapelle-Neuve font que le projet "Guingamp" tombe à l'eau, il y a sur Squiffiec un souhait ferme de maintenir la communauté de Communes du Pays de Bégard. Je voudrais que chacun comprenne ici qu'il n'est pas question d'une quelconque scission avec des gens avec qui j'ai bossé de façon très positive depuis plus de 30 ans". Pour Jean Ribaut, le maire de Trégonneau, l'argumentaire est plus concis : "Nous sommes encore plus proches de Guingamp. Notre bassin de vie est tourné vers Guingamp" et il cite pour exemple le défaut d'inscription d'enfants de Trégonneau à la maison de la Petite Enfance et la quasi absence de participation des jeunes de la commune aux activités de la M.J.C du Pays de Bégard. Pour Pédernec, Jean-Paul Le Goff précise que son Conseil a voté à l'unanimité contre le projet de rapprochement avec Guingamp  (cf. Article ICI). Yves Chesnot, pour Saint-Laurent rappelle qu'il est faveur d'un rapprochement avec Centre-Trégor "Pour Saint-Laurent, le bassin de vie est bien Bégard mais c'est un fait de démocratie qui nous fait refuser Guingamp. Que va représenter une commune comme Saint-Laurent dans un espace aussi grand. Finalement, les projets vont être amenés par les techniciens, et nous ne serons là que pour entériner ce qui nous aura été, la plupart du temps, imposé". Pour Maryvonne Le Berre, l'édile de Kermoroc'h, "Le Conseil a voté à l'unanimité contre le projet de Guingamp. L'expérience nous a montré que Guingamp n'avait rien à faire des petites communes comme Kermoroc'h" (NDLR : La maire fait référence à une subvention de Guingamp pour la salle polyvalente, non versée en final pour motifs, semble-t-il, fallacieux). A Landébaëron, comme à Kermoroc'h, le maire Daniel Cloarec précise que son Conseil a voté à l'unanimité contre le projet de Guingamp. Enfin, Gérard Le Caër, le maire de Bégard, rappelle que le conseil a lui aussi voté à l'unanimité contre le projet de Guingamp (cf. Article ICI). "J'ai un peu peur, lors des grandes messes, qu'il y ait une sous-représentativité des petites communes et que beaucoup de projets filent sur Guingamp. Donc nous entendons poursuivre et développer un projet à dimension humaine avec Centre-Trégor. Par ailleurs, faire ce grand Pays de Guingamp, cela rapporte quoi? Cela ne rapporte rien! Il n'y a pas de sous. Et s'il y en a, ce ne sera pas pour les petites communes et je crains leur disparition à terme". Il précise que cette position n'est pas une position bornée, d'autant qu'un travail d'ouverture avec Centre Trégor est engagé. "Enfin, je suis persuadé qu'à un autre étage, la création d'un Pays réunissant le Trégor, le Goëlo, l'Argoat, pourrait permettre de traiter des vraies questions de ce niveau-là, telles que le transport, la santé, l'université. Ça, c'est pertinent à un niveau de Pays de 200.000 habitants, comme l'est le traitement du social, le fonctionnement au quotidien sur des structures de 10 à 15.000 habitants". En conclusion, Gérard Le Caër précise que la position du Préfet sera connue en Septembre et il ajoute : "Il y a des communes très 'courageuses' : si pour le 24 juillet, la commune n'a pas délibéré, le projet est acté. Aussi, certains attendent tranquillement que le 24 juillet arrive, ne voulant pas porter le débat au sein de leur Conseil. Ce n'est pas très démocratique et ce n'est pas très glorieux pour ces gens-là!". Vincent Clec'h, avant qu'il soit procédé au vote, tient à remercier le Président Ribaut d'avoir porté à l'ordre du jour le vote pour le projet de Guingamp, après que toutes les communes aient voté. "Ce n'est pas partout le cas" ironise-t-il. Compte tenu de ce qui précède, c'est fort logiquement par 18 voix contre et 6 voix pour, que la communauté de Communes du Pays de Bégard rejette le projet de territoire avec Guingamp et contrairement aux dires d'un certain "Job Klaken" qui alimente une rubrique "humoristique" d'un média hebdomadaire, il n'y eut pas de "zumba" dans les débats. Pas plus que de jogging fluo d'ailleurs.

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