Réforme territoriale – Ras le bol des élus

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Date de l'évènement: 
Jeudi, 13 Juin, 2013

Jeudi 13 juin (2013), juste avant le Conseil Communautaire, les élus du Pays de Bégard ont tenu à faire un point public ...

... quant au projet de réforme territoriale. "On n'avait pas prévu de faire cette conférence de presse, mais suite à certains articles parus dans Ouest France et dans L'Echo, nous avons tenu à faire un point" présente Vincent Clec'h, adjoint au maire de Bégard en charge du projet de réforme territoriale. "Par ces articles, nous avons vu les porteurs du projet du grand Guingamp, et notamment Jean David, président de la communauté de communes du Pays de Belle-Isle-en-Terre et Aimé Dagorn, président de Guingamp Communauté, pressentir l'échec de leur projet de fusion à cinq et nous mettre cet échec sur le dos". (NDLR : Dans l'article du 30 mai d'Ouest France, il est en effet écrit : « On sait que, pour l'heure, quatre des cinq communautés de communes sont plutôt favorables. Seule celle de Bégard se fait tirer l'oreille : elle aurait préféré se marier avec la communauté de communes du Centre-Trégor. Une option qui n'a pas été retenue par le préfet »). "Nous rendre responsables de cet échec, c'est un peu fort! Dire qu'il y 4 inter-communautés favorables à cette fusion, c'est une contre vérité, continue Vincent Clec'h, et j'ai plus le sentiment que ce sont quatre présidents, plutôt que les communes, qui sont pour ce projet". Il cite en exemple Pontrieux où deux communes ont voté favorablement alors que les cinq autres - dont Pontrieux - et la communauté de commune de Pontrieux, n'ont pas voté.

Pour Guingamp, le projet initial était l'agglomération de Guingamp avec 50.000 habitants autour d'une nouvelle commune de Guingamp forte de 15.000 habitants et constituée de la fusion de Guingamp avec les communes limitrophes que sont Ploumagoar, Grâces, Plouisy, Pabu et Saint-Agathon.

« Si on veut manger avec la même grande cuillère que les autres, puisque c'est de cela qu'il s'agit, il faut au moins être au niveau de la Ligue 1 » a dit l'un des défenseurs du projet du Grand Guingamp dans l'article de Ouest France cité supra. "Pour jouer en première, rebondit Vincent Clec'h, il faut une équipe de gens motivés et tournés vers le même objectif. C'est loin d'être le cas, notamment du côté de Guingamp puisqu'à ce jour, Aimé Dagorn n'a l'aval que de deux communes sur les 6 (Plouisy et Guingamp), Ploumagoar, la plus importante ayant dit non, Grâce, Saint-Agathon et Pabu s'étant opposées à ce projet". Il rappelle par ailleurs, qu'à l'issu de la 1ère consultation du Préfet en fin 2012, 26 communes sur 37 étaient défavorables à Guingamp, sachant qu'au sein de Guingamp Communauté, 5 communes étaient défavorables pour une commune favorable et que le conseil communautaire n'avait pas été appelé à se prononcer (NDLR : Depuis, Plouisy s'est rapprochée du projet). "Alors, comment peut-on imputer seulement à Bégard le blocage du projet dont le principal instigateur, président de Guingamp Communauté, ne parvient pas à avoir le soutien des communes membres et qu'il n'avait à l'époque, même pas soumis le vote à son Conseil Communautaire" interroge Vincent Clec'h.

Le maire de Pédernec, dont le Conseil a voté contre le projet de Guingamp intervient et précise : "Il est dit par ailleurs dans l'article que l'option, le contre-projet présenté par Pays de Bégard, la fusion de Pays de Bégard avec Centre Trégor, n'avait pas été retenu par le Préfet. C'est faux! Le projet n'a pas été rejeté, il est dans les cartons. Il n'est certes pas dans le schéma mais on demande à ce qu'il soit inscrit et à moins que le préfet n'ait donné à Guingamp des infos que n'avons pas, ce qui serait grave, ils ne pouvaient pas écrire que notre projet n'était pas retenu". "Je ne crois pas que le Préfet ait pu livrer de telles informations sans nous en faire part, ajoute Gérard Le Caër, le maire de Bégard, nous l'avons rencontré et c'est quelqu'un de respectable".

"En résumé, dit le maire de Bégard, on est contre l'inter-communauté forcée et on est pour la libre coopération intercommunale; C'est pour cela que nous avons monté notre projet avec Centre Trégor avec qui nous partageons déjà de nombreuses choses ensemble et avec qui nous avons une longue histoire commune. Nous voulons que la démocratie soit respectée. Or là, on nous force, on nous oblige alors que sur le fond, le projet Guingamp n'est pas vraiment identifié. Ainsi, on ne sait pas ce que sera la fiscalité. Sur la forme c'est détestable. Insister et persévérer à vouloir nous mettre tous dans ce périmètre Guingampais alors qu'on a voté trois fois contre, on ne comprend pas cette insistance et la volonté de vouloir nous faire porter la responsabilité de l'échec. Sur Guingamp il serait bon que chacun balaie devant sa porte avant de venir nous traiter de ruraux un peu attardés comme j'ai pu l'entendre". Apparemment, le dialogue ne passe pas, mais c'est normal dit Vincent Clec'h : "Le dialogue? Il n'y en a pas eu. Ils ne sont jamais venus nous voir. Jamais! S'ils l'avaient fait, nous aurions trouvé des solutions. Ils auraient pu faire leur projet à trois. Nous ne nous serions pas opposés à ce que les communes de Squiffiec et Trégonneau les rejoignent par la suite. Si telle est leur volonté, nous ne nous y opposons pas d'ailleurs après la création de Pays de Bégard – Centre Trégor". Concernant Squiffiec et Trégonneau, il semblerait que l'enjeu pour Guingamp soit celui de la continuité géographique. En effet, pour qu'une communauté de commune puisse se rapprocher d'une autre, elles doivent être contiguës. Or, ce qui sépare la communauté de Pontrieux de celle de Guingamp, ce sont ces deux communes du Pays de Bégard.

"On m'a traité de conservateur, dit Gérard Le Caër, et je ne partage bien sûr pas ce jugement. On ne dit pas non au projet de Guingamp, Si Guingamp veut fonctionner avec d'autres communes, c'est tout à fait légitime. En revanche, il ne faut pas nous l'imposer. Nous, on ne  veut rien imposer à d'autres communes. On a un projet avec des communes avec qui on travaille depuis longtemps. Certes, nous ne ferons pas de gare multimodale, ni de grande salle culturelle, mais on veut rester une collectivité à taille humaine au service de la population et ne pas nous mettre à la place des communes. Quand on regarde le document de Guingamp, grand nombre de compétences partent à la communauté. Dans ce projet, si Bégard est assez grand pour qu'il lui reste un certain nombre de compétences, que va-t-il rester aux communes plus petites? La voirie? Les chiens errants?".

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