GPA – A l'issue d'un marathon, Vincent Le Meaux repart pour 6 ans à la tête de l'Agglo

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Date de l'évènement: 
Jeudi, 16 Juillet, 2020

Jeudi 16 juillet (2020), c'est avec une certaine appréhension que nous nous sommes rendus au Conseil d'Agglomération qui s'est tenu dans l'espace économique du Roudourou, non pas à cause de la Covid-19 – toutes les précautions avaient été prises – non pas parce qu'il s'agissait de la première séance plénière depuis plus de 4 mois, mais plutôt ...

... parce qu'il s'agissait d'un conseil d'installation de l'exécutif de GPA(1) et que la précédente session ayant eu le même but, le 9 janvier 2017, avait duré plus de 6 heures et demi. Et nous avions raison de redouter ce conseil : commencé à 18h, il s'est terminé par la photo finale de l'exécutif à 01h50, soit presque 8h de réunion ! Mais bon, l'exécutif est en place et il le sera cette fois pour 6 ans ; Cela lui laissera le temps d'imaginer et de mettre en place le vote électronique pour la session d'installation de 2026.

Dans une configuration adaptée aux circonstances sanitaires, 88 conseillers, provenant des 57 communes du territoire, dont 42 nouveaux conseillers, dont 19 nouveaux maires, ont été appelés à se prononcer sur la constitution de l'exécutif de l'Agglomération, qui, finalement, comprendra 25 membres, un (1) président, 10 vice-présidents en charges de commission, 5 autres vice-présidents et 9 conseillers délégués.

Candidats à la présidence : Vincent Le Meaux et Jacques Mangold

Pendant presque 7h30, la session ne sera qu'un enfilement d'élections et la première d'entre elles, conduite par le doyen des 88 délégués, Gilbert Burlot, maire de Senven-Léhart, était l'élection du Président. Deux candidats se sont présentés : Vincent Le Meaux, maire de Plouëc-du-Trieux et président sortant, et Jacques Mangold, maire de Plouézec.

. Yvon Le Moigne avalise la candidature de Vincent Le Meaux

Yvon Le Moigne, maire de Squiffiec, au nom du groupe Républicain, Centriste et Marcheur, annonce qu'il n'y aura pas de candidature de la part du groupe pour lequel il prend la parole ; "Nous avons pris la mesure des résultats des élections municipales du Pays de Guingamp et vite appréhendé le rapport des forces politiques sur notre territoire, éteignant toute velléité de conquête du pouvoir pour un quelconque représentant de nos familles politiques". Il rassure néanmoins l'assemblée : "Nous aurions pu adopter une posture d'opposant voulant se démarquer à chaque instant de la majorité en place, mais il n'en est rien, il n'en sera rien" et il fait le choix "d'adopter une stratégie plus positive, plus constructive et plus responsable".

De l'observation du mandat communautaire qui s'achève, il retire un bilan "plus qu'honorable". Il cite la mise en œuvre de nombreux projets collectifs, l'affirmation d'une identité territoriale connue et reconnue autour de valeurs partagées, le développement d'une culture de dialogue social, la volonté affirmée de créer un climat de confiance et de respect, et au regard de tout cela, il prend acte de la candidature de Vincent Le Meaux "que nous avalisons sans tomber dans un consensus mou, ni mettre notre liberté d'expression sous le boisseau. Il n'est nullement question de faire allégeance dans une forme de vassalité, ni de brader nos valeurs ; Il s'agit de rester vigilants et de nous faire mutuellement confiance dans le cadre d'un échange clair, transparent et respectueux des idées et des hommes".

. Jacques Mangold milite pour un fonctionnement différent de l'Agglo

"Vous pouvez constater, puisque je suis candidat, que je ne suis pas dans la mouvance énoncée par Yvon Le Moigne", intervient ensuite le maire de Plouézec qui ne désire pas porter le débat sur la place politique, mais seulement sur la place de GPA. Il se fait donc le porte-parole d'un certain nombre de collègues "qui ont remarqué des manques dans cette agglomération". S'étant opposé à la création de GPA en 2017, comme 8 des 9 conseillers de l'ancienne intercommunalité de Paimpol-Goëlo, il tient à rassurer :  "On pourrait se demander pourquoi je suis candidat à sa présidence. Mais contrairement à ce que peuvent penser certains, je suis assez proche de l'intercommunalité" et de citer son action en 92 qui a conduit à la création de la communauté d'agglomération briochine, au sein de laquelle il était président de la commission des grands équipements. "Je ne suis donc pas opposé à l'intercommunalité".

Ce qui le chagrine, c'est l'éloignement de GPA par rapport à sa commune et plus globalement, par rapport à de nombreuses communes du territoire. "Cet éloignement me fait dire qu'il y a certainement des choses à améliorer sur cette agglo". Il concède que des choses ont été faites, que des projets structurants ont été mis en place – "avec le budget dont dispose l'Agglomération, le contraire eut été étonnant" – mais selon lui, "il ne faut pas mesurer les choses à ce qui a été fait mais plutôt à la plus-value apportée par l'agglomération, comparée à ce qu'aurait pu faire la somme des communes seules ou en partenariat sur leur territoire".

Il regrette par ailleurs la façon dont les décisions sont prises, "souvent avec un manque de connaissance des dossiers à notre niveau d'élus de base". Pour cela il milite pour une organisation de l'Agglomération moins pyramidale, pour une déconcentration des décisions auprès des 7 territoires se rapportant aux anciennes intercommunalités. "Il suffirait pour cela que l'agglo désigne un vice-président chargé de chacun de ces territoires, qui serait à égalité avec les 7 vice-présidents de la colonne vertébrale de GPA, lesquels auraient la compétence en matière de grandes orientations de développement. On aurait là une proximité territoriale en matière de gestion, surtout si ces territoires locaux avaient un budget propre pour effectuer des investissements de proximité" et de conclure sur ce point : "Les conseillers municipaux trouveraient sur ces investissements la raison d'être de leur utilité auprès de la population".

S'il ne se fait pas d'illusion sur le résultat de l'élection, il souhaite néanmoins que l'exécutif y réfléchisse et peut-être fasse évoluer les choses. Pour lui, 3 choses sont à faire sur l'agglomération : "améliorer le communication et l'information et utiliser toutes les techniques nouvelles pour ce faire", "créer une cellule spécifique pour aider les maires dans leurs demandes de subventions et les informer des possibilités offertes en la matière pour financer leurs projets", "revoir la manière dont est représentée l'agglomération auprès d'un certain nombre de syndicats", notamment par un accompagnement de l'administration auprès de ces délégués intercommunaux, "afin qu'ils puissent choisir leurs votes en toute connaissance de cause". De ses remarques et propositions, il espère en conclusion, "que le futur président en tiendra un peu compte. Ce sera au moins une victoire sur le reste".

. Jean-Yves de Chaisemartin souhaite un renforcement des liens avec le Département

S'il se dit fier de ce qui a été accompli ces 3 dernières années - "car rapprocher des territoires ayant des cultures et des fonctionnements différents, c'était un défi immense" - et fier d'avoir été l'un des premiers initiateurs - "avec Bernard Hamon, compagnon d'infortune électorale" - Jean-Yves de Chaisemartin regrette toutefois, en qualité de Vice-président du Département, d'avoir eu peu de relations avec Vincent Le Meaux. "J'espère qu'elles pourront se renforcer, car avec les agglos, il y a aussi les départements, qui ont joué un rôle important dans la crise que l'on vient de traverser et que l'on traverse toujours, et ce lien avec le département, je souhaite qu'il se renforce".

"Je parle en tant qu'homme libre car je n'ai désormais plus d'attache avec un exécutif municipal, ni avec des organismes politiques," poursuit-il. Il en aura d'ailleurs plus - d'attache - avec l'exécutif départemental dont il est l'un des vice-présidents, puisque plus tard dans la soirée, il a annoncé ne pas se représenter au Conseil Départemental à l'issue de son mandat en juin 2021. "Ça me permet de porter une mise en garde vis-à-vis du texte lu par Yvon Le Moigne". Selon lui, il y a entendu 2 notions qu'il faut savoir écarter "avec virulence" des travaux de l'agglomération : "Cette assemblée est un lieu de concorde, c'est un lieu où on fait de la politique avec le cœur et donc pas pour un groupe, ni dans une logique de rapport de force" ; Il souhaite que Vincent Le Meaux, qu'il soutient - comme il l'avait, de son propre aveu, soutenu lors de la précédente élection - veillera à ce que les travaux ne servent pas des intérêts individuels ou d'égo, pas plus que ceux de groupes politiques. "Notre parti politique, c'est GPA et il y a largement à faire pour ne pas s'occuper d'autres instances" et d'affirmer, en conclusion, son soutien "certain, absolu et sans condition" à la candidature du président sortant, "en laquelle j'ai toute confiance".

. Vincent Le Meaux affiche une volonté de partage de l'action communautaire

Quelques jours avant le Conseil, dans un courrier adressé à l'ensemble des conseillers communautaires, Vincent Le Meaux avait déjà fait part de sa volonté de se représenter à la présidence de cet EPCI(2) "singulier, dynamique, tourné vers l'avenir", qu'est GPA. Singulier, "car ancré dans sa ruralité intérieure et littorale tout en assumant des pôles urbains maillant son territoire". Pour le président sortant, le territoire "regorge de forces, d’atouts, « de pépites » qui font de nos villes et communes, de notre côte et de nos campagnes, un authentique condensé de Bretagne". Dynamique, "car ouvert sur de nombreux champs d’intervention" et de citer l’économie agroalimentaire, maritime mais aussi le tourisme, la culture et les loisirs, la nature et la biodiversité, les enjeux environnementaux et paysagers… Tourné vers l’avenir, "car nous ne nous sommes jamais enfermés dans les regrets ou le renoncement" et bien au contraire selon lui : "les sujets des transitions économiques, sociales et écologiques sont au centre de la construction de notre projet de territoire adopté en 2019. Nous avons désormais à le concrétiser dans un projet de mandature 2020/2026 pour préparer les enjeux des futures générations à l'horizon 2030".

Il a entendu les remarques de Jacques Mangold, mais sans doute n'avait-il pas attendu ce conseil pour se faire, d'autant qu'il y répond pour l'essentiel dans son courrier de candidature. Ainsi, il faudra, selon lui, "améliorer l’organisation et le fonctionnement de l’Agglomération, les faire évoluer, consolider certains aspects et à l’inverse changer d’option si nécessaire ", mais aussi améliorer "la communication et l'information à l'endroit des élus municipaux et des citoyens" ainsi que les liens de proximité communes/agglomération, "comme un nouvel acte de territorialisation de la gouvernance communautaire ou bien encore comme la clarification des compétences et des liens financiers au sein du bloc local".

Reformulé autrement lors de son intervention en séance, il milite pour une gouvernance et des responsabilités partagées autour d'un certain nombre de principes. Ainsi, "il y a une fonction essentielle à maintenir : c'est la fonction financière avec une nécessité de réinterroger nos politiques publiques". Il annonce la création d'une dimension nouvelle, "une commission du service communautaire qui aura pour vocation de discuter sur les capacités de mutualisation avec les communes, d'ingénierie à offrir aux communes et également d'organiser la communication institutionnelle".

Le candidat à la présidence de l'Agglo pointe ensuite les thématiques qui lui semblent essentielles : "l'économie comme étant un sujet majeur au titre des grands projets d'aménagement et de développement du territoire, avec une dimension européenne, et les stratégies sur la biodiversité, avec notamment  la question du bien-être de nos populations, du développement humain et social, avec une alimentation de meilleure qualité et la prise en compte des énergies que sont l'eau, le vent, le soleil, l'air".

En conclusion, il déclare : "C'est une construction qui se poursuit au travers de ma candidature ; Sûrement pas un acte tutélaire sur les communes ; Sûrement pas un acte tutélaire sur un bureau ; C'est une volonté de partager, dans la transparence et le travail, l'action communautaire de GPA".

Avec 73 voix pour lui, 8 pour Jacques Mangold, 1 bulletin nul et 5 bulletins blancs, Vincent Le Meaux est réélu président De Guingamp Paimpol Agglomération.

Un exécutif de 25 élus

Vont suivre les élections des 10 vice-présidents responsables de commissions, de 5 autres vice-présidents et des 9 conseillers délégués.

En qualité de Vice-présidente en charge d'une commission, la première proposition du président vise Claudine Guillou, la maire de Bourbriac pour la commission du développement humain et social. Dans le précédent mandat, elle était déjà la 1ère vice-présidente. La 2ème commission est celle du développement économique, de l'ouverture et des grands projets et Philippe Le Goff, le maire de Guingamp, est pressenti. La 3ème sera celle des ressources humaines et du dialogue social, avec Yvon Le Moigne, maire de Squiffiec, qui en assurait la charge lors du précédent mandat. La 4ème - la commission des nouvelles dynamiques territoriales - serait conduite par Josette Connan, maire de Lanleff et présidente de l'Office de Tourisme. Avec Jacky Gouault, élu de Paimpol, à sa tête, le président souhaite une commission en charge de la planification territoriale, de l'habitat, de l'urbanisme, du logement, de la revitalisation des bourgs et des mobilités. Vincent Clec'h, maire de Bégard, est proposé pour la commission des finances et de l'évaluation des politiques publiques ; Il en assurait déjà la présidence lors du mandat passé. La commission du service public communautaire - "qui n'existait pas auparavant" précise le président - en charge de l'ingénierie, de la commande publique, de la communication institutionnelle, pourrait être présidée par Samuel Le Gaouyat, maire de Pontrieux. Pour la commission "technique" en charge de la voirie et du traitement et de la collecte des déchets, Claude Lozac'h, maire de Lohuec, est proposé. Christian Prigent, maire de Plougonver, pourrait s'occuper d'une commission "déterminante", celle des stratégies pour la biodiversité, "qui allie à la fois agroalimentaire, agriculture, production énergétique".

"J'ai pu capter l'intérêt qu'avaient les territoires à intégrer le bureau, mais pas forcément de manière désorganisée, pour un titre ou une fonction, mais pour une volonté de poursuivre le travail opéré" poursuit Vincent Le Meaux qui donne alors une liste de conseillers pour des fonctions de Vice-président sans présidence de commission [NDLR : les 5 premiers de la liste qui suit] , et d'autres, pour des fonctions de Conseillers Délégués. "Aussi je souhaiterais travailler avec..." et de nommer : Elisabeth Puillandre (St Agathon),  Yannick Le Bars (Lanloup), Dominique Pariscoat (Tréglamus), Jean-Pierre Giuntini (Coadout), Richard Vibert (Ploubazlanec), Christian Coail (Saint-Servais) - "qui a une fonction toute particulière dans notre fonctionnement interne ouisqu'il est rapporteur général du budget et je souhaite qu'il le reste" – précise le président - Guy Connan (Ploézal), Virginie Doyen (Loc-Envel), Yannick  Echevest (Ploumagoar), Cyril Jobic (Calanhel), Yannick Le Goff (Grâces), Joseph Lintanf (Callac), Hervé Rannou (Pédernec) et Marie-Thérèse Scolan (Pont-Melvez).

Y compris Richard Vibert qui dut se "battre" contre Jean-Yves De Chaisemartin qui s'est porté candidat à la fonction de vice-président - "on est dans un lieu de concorde et pour la construire, il faut avoir une personnalité qui la permette" a t'il argumenté – tous les conseillers proposés à des fonctions de vice-président en charge d'une commission, de vice-président et de conseiller délégué ont été élus.

Indemnités des élus

Sans doute était-il tard pour que le point suivant de l'ordre du jour soit débattu par les Conseillers – cela faisait 7h28' qu'ils élisaient – ou plus simplement, sans doute qu'il n'en nécessitait pas... Toujours est-il que c'est à l'unanimité des 88 conseillers que les indemnités brutes mensuelles sont ainsi fixées : 3.800€ pour le président, 1.360€ pour chacun des  10 vice-présidents en charge de la présidence d'une commission, 1.000€ pour chacun des 5 autres vice-présidents et 800€ pour chacun des 9 conseillers délégués. S'il y avait d'autres conseillers à être missionnés, une enveloppe de 1.180€ pour l'année est réservée. Par ailleurs, comme le rappelle Vincent Le Meaux : "Les conseillers communautaires titulaires et suppléants bénéficient du remboursement des frais kilométriques".

Pour rappel, les indemnités brutes mensuelles votées en janvier 2017 lors de la constitution de l'Agglomération, étaient de 3.000€ pour le président, 1.372,92€ pour chacun des 15 vice-présidents et 650,13€ pour les 9 Délégués. Les frais kilométriques des Conseillers hors exécutif, étaient aussi pris en charge.

Représentativité du Pays de Bégard au sein de GPA

A titre de conclusion, nous indiquons que les titulaires d'un siège au Conseil d'Agglomération au sein de l'ancienne intercommunalité du Pays de Bégard, sont les suivants : Vincent Clec'h, Cécile Boëté, Eric Le Floch et Gildas Hervé pour Bégard, Marie-Yannick Prigent pour Kermoroc'h, Sébastien Tondereau pour Landébaëron, Hervé Rannou pour Pédernec, Annie Le Gall pour Saint-Laurent, Yvon Le Moigne pour Squiffiec et Stéphanie Caradec-Bocher pour Trégonneau.

Parmi eux, Vincent Clec'h est vice-président aux finances et Hervé Rannou est Conseiller Délégué

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Notes : (1) GPA : Guingamp Paimpol Agglomération – (2) EPCI : Etablissement Public de Coopération Intercommunale

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