Pays de Bégard / Saint-Laurent – Hommage aux sacrifiés de Kergoula

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Date de l'évènement: 
Dimanche, 9 Août, 2020

Dimanche 09 Août (2020) – Une fois encore, comme chaque année au début de ce mois, nombreux ont été les élus du Pays de Bégard et les citoyens à se rendre devant la stèle érigée en souvenir des victimes de Kergoula. "C'est ici que quelques soldats allemands en déroute ont décidé de votre vie ; C'est ici qu'elle s'est achevée, un 6 août 1944, dans notre commune, lors d'un week-end qui devait être festif" rappelle Annie Le Gall, la Maire ...

... de Saint-Laurent. Ils s'appelaient Yves Cazoulat, Roger Dubernard, André Raoult, Jean Bivic, André et Roger Hamon ; Ils avaient été arrêtés par la gestapo à Plouha, transportés à Saint-Laurent attachés aux ailes de camions allemands, puis torturés et exécutés à cet endroit même après avoir dû creuser leurs tombes.

"Aujourd'hui, pour notre génération et celle des jeunes, nous avons le devoir de continuer à transmettre et nous battre pour les valeurs au nom desquelles nos ainés se sont sacrifiés" poursuit la Maire en rendant hommage aux militaires tombés au combat ou fait prisonniers et aux civils, "pourchassés, déportés, victimes de l'antisémitisme, du racisme,  parce qu'ils étaient juifs, communistes, noirs, tziganes, francs-maçons, homosexuels, handicapés... ou opposés à l'occupation allemande sur notre territoire".

Elle rappelle par ailleurs qu'en ces temps, l'ennemi de la France n'était pas seulement l'occupant : "Il y avait aussi les collaborateurs, ces français qui avaient choisi de pactiser avec les nazis pour servir leurs desseins, ces français qui crurent, par opportunisme, que l'heure d'une France rance et vassale avait sonné ; Ces français qui réglaient leurs comptes". Elle rend donc hommage à la grandeur de celles et ceux qui ont fait le choix de la Résistance, "ceux qui n'ont jamais renoncé à leurs idéaux malgré la torture, la faim, les combats sanglants" mais aussi aux anciens qui ont construit l'Europe au sortir de la guerre, "cette union libre des peuples pour éloigner le nationalisme", ceux à qui nous devons "la pleine liberté de penser, de conscience et d'expression, la liberté d'association, de réunion et de de manifestation, le respect de la personne humaine, l'égalité absolue de tous  les citoyens devant la loi, l'instauration d'une véritable démocratie économique et sociale avec le droit à l'école, au travail, au repos, à la sécurité sociale et le droit à la retraite".

Le député Yannick Kerlogot, s'est dit "très touché d'une telle mobilisation". Il déclare que le devoir de mémoire était "une obligation morale de se souvenir des évènements tragiques et de leurs victimes", et il félicite Annie Le Gall d'avoir élargi l'intérêt de la mobilisation en rappelant les enjeux d'aujourd'hui en les portant à l'échelle de la planète. "Nous sommes d'une génération qui n'a pas connu la guerre. Pour autant, cela nous oblige et nous devons reconsidérer cet ancien ennemi qu'était l'Allemagne et il est essentiel de se rappeler combien le binôme France-Allemagne, au sein d'une Europe qui a toujours besoin d'être plus solidaire, est essentiel" et de conclure : "Sans trahir ceux qui sont morts pour la France, nous devons aujourd'hui nous projeter, avec ce devoir d'une transmission auprès de la jeunesse, mais aussi avec une vision globale planétaire dans laquelle toute l'Europe à sa place, pour rappeler les valeurs de liberté et de respect de l'homme que nous défendons".

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