Commémoration de la victoire Française – L'UFAC confie son drapeau

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Date de l'évènement: 
Mardi, 11 Novembre, 2014

Mardi 11 novembre (2014) – Après la célébration le premier août dernier du centième anniversaire de la déclaration de guerre par les allemands (NDLR : Article ICI), en ce jour maussade ...

... de novembre, c'était la quatre-vingt-seizième commémoration de la victoire française. Au départ de la mairie, ce sont près de cent-trente personnes, élus, corps constitués et citoyens qui ont suivi la fanfare jusqu'au monument aux morts où le maire, Gérard le Caër et Hervé Le Gall, conseiller municipal, ont déposé une gerbe en mémoire des victimes de la guerre 14-18. Après lecture par le maire du message de Kader Arif, Secrétaire d'État auprès du Ministre de la Défense chargé des anciens combattants et de la Mémoire (NDLR : Message intégral ICI), une vingtaine d'élèves de CM2 et quelques-uns de classes plus petites, accompagnés de quatre des professeurs de Baloré, ont déposé une rose en honneur de leurs lointains ainés dont ils connaissent l'histoire grâce aux travaux menés en classe autour de ce désastreux évènement que fût la guerre 14-18.

Dissolution du comité local de l'UFAC

Après la minute de silence, la sonnerie aux morts, la Marseillaise, le Colonel Jean Guerniou, Président du Comité local de l'Union Fédérale des Anciens Combattants (UFAC), a pris la parole pour annoncer la dissolution de la section locale. Il remercie Yves Toudic, ancien porte-drapeau du comité, présent à la cérémonie, et avec beaucoup d'émotion, il explique les raisons de cette dissolution : "elles sont doubles: d'abord la diminution inexorable du nombre des adhérents et ensuite, mon souhait d'être en forme pour que cette disparition se fasse dans les meilleures conditions". Il brosse alors un rapide historique du Comité, rappelant alors que L'UFAC est certainement l'une des plus anciennes associations de Bégard. "Sans doute créée en 1921-1922 – je n'ai pu retrouver l'origine de sa création, ni dans les archives de Bégard ni à la préfecture de Guingamp ou de Saint-Brieuc – ce sont donc des brides de souvenirs venant de  mon père qui fut président jusqu'en 1940, qui fondent ce que je vais vous dire : en 1914, tout le monde s'attendait à une guerre courte mais très rapidement le gouvernement s'est rendu compte qu'elle serait longue. Aussi, dès 1916, les premiers blessés ont été renvoyés dans leurs foyers, en priorité les chefs d'entreprises pour faire redémarrer l'économie, et les ouvriers pour accroître les capacités des usines d'armement. En rentrant dans leurs foyers, les premiers soldats libérés ont pu découvrir l'ampleur des désastres,  le nombre considérable de veuves et d'orphelins, les exploitations arrêtées et l'absence de loi en faveur des victimes. Aussi ces soldats libérés commencèrent à se regrouper pour aider les démunis et c'est ainsi que localement à Bégard, mon beau père, avec quelques autres anciens combattants fut le créateur de l'UFAC de Bégard". Ensuite, explique Jean Guerniou, ce fût l'avocat René Cassin qui créa nationalement l'UFAC dont les statuts furent déposés une fois la guerre terminée. "Mon beau-père sera le président de l'UFAC jusqu'en 1940. Sur ordre de l'armée allemande, l'UFAC sera dissoute pendant l'occupation mais en 1945, l'association des prisonniers de guerre libérés est créée et ce n'est qu'en 1947, à son retour de la guerre, que Vincent Bézu reconstitue l'UFAC de Bégard avec la réunion des anciens de 14-18 et ceux de 39-45. Ainsi peut-on dire que la quasi-totalité des anciens combattants a fait partie de l'UFAC" conclut le Colonel Jean Guerniou.

Avec la dissolution prononcée ce jour, on peut donc dire qu'une page de l'histoire Bégarroise est tournée et pour marquer symboliquement cet instant, le président du comité dissout remet le drapeau des anciens combattants de l'UFAC au Maire, "afin que vous et vos successeurs en soyez la garde en souvenir de tous les anciens qui ont quitté leur foyer pour venir se battre pour leur patrie". "Nous ne manquerons pas, mon Colonel, d'être fidèles à ces valeurs que vous venez d'énoncer ici.  Soyez-en assuré, ce drapeau continuera à être présent lors de nos différentes cérémonies", déclare Gérard Le Caër qui remet alors le drapeau de l'UFAC à Jean-Paul Landos, adhérent du Comité local de la FNACA, lequel avait déjà porté ce drapeau les années passées.

"Il faut oser la fraternité"

De retour en mairie et avant de partager un vin d'honneur puis de se rendre à Trézélan où une gerbe sera déposée sur le monument aux morts (NDLR : Ce monument a la particularité de se trouver dans l'église), Gérard Le Caër adresse à l'assemblée un appel à la tolérance : "Comme d'habitude, vous avez répondu massivement à notre invitation à commémorer la fin de la première guerre mondiale […] C'était un conflit que l'on espérait court et ce ne fût pas le cas. Il dura 4 ans. Ce fût aussi un conflit brutal, de nature nouvelle avec l'apparition de gaz de combat, de chars d'assaut, d'avions de combat, de mitrailleuses". Il rappelle alors cette journée du 22 août 1914 qui vit mourir 27.000 jeunes français; "27.000 jeunes qui tombèrent au combat ce seul jour ! Ce sinistre exemple doit nous conduire à réfléchir, à militer pour la paix et à nous rappeler que cette paix est très fragile et que les bonnes vertus se perdent souvent au profit de l'intérêt. Restons vigilants dans ce monde actuellement très agité, afin d'éviter de nouvelles hécatombes". Pour le Maire, cette récurrente commémoration est un appel "au refus de repli sur soi". "C'est aussi un appel à la coopération qui ne peut exister que dans la fraternité, seul ciment capable de faire tenir un monde si peu solide. Ce monde, il nous faut le sauvegarder dans la tolérance et le respect de l'autre. Nous devons y consacrer beaucoup d'efforts car, sinon, il est à craindre que nous et les générations à venir vivront des drames peut-être pires encore que ceux que nous évoquons aujourd'hui. Ce n'est pas souhaitable; Il ne faut pas être fataliste et avec force et volonté partagées, l'inimaginable peut devenir possible".

Dans l'esprit du Maire, l'inimaginable est sans conteste la paix. "Il faut oser la fraternité" lance Gérard Le Caër qui précise que cette leçon d'instruction civique s'adresse tout particulièrement aux élèves de CM2 de l'école Baloré qu'il remercie, ainsi que leurs professeurs, pour leur présence à cette cérémonie. "Ils seront les citoyens de  demain et ce moment est très important car on ne peut se positionner sur son avenir et le préparer qu'en ayant connaissance, au présent, du passé, de l'histoire, du temps qui passe". Le Maire remercie ensuite les corps constitués - pompiers, gendarmes - les représentants des associations commémoratives, les porte-drapeaux, les musiciens, "et tout simplement les citoyennes et les citoyens qui ont à cœur de ne pas oublier". "Merci aux nombreux élus qui m'entourent, j'en ai rarement vu autant et c'est la preuve que notre ville prend au sérieux de tels moments".

Enfin, Gérard Le Caër revient sur la dissolution du comité local de l'UFAC, "victime du temps qui passe et des disparitions progressives des combattants" et il conclut en remerciant publiquement le Colonel Jean Guerniou du don financier qu'il a fait au Comité Communal d'Action Social du fait de la dissolution de l'association. "Merci de votre lucidité dans cette prise de décision" conclut le Maire.

 

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