Conseil Municipal – Épineux problème de boulangerie…

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Date de l'évènement: 
Mercredi, 13 Mai, 2015

Ce qui fit débat lors du conseil municipal du mercredi 13 mai dernier (2015), ce ne fûrent pas les décisions modificatives du budget, ni l'éclairage public, ni le remplacement de l'épareuse, ni ...

... l'acquisition d'un aspirateur industriel pour la salle des fêtes… Non, ce qui fit débat, c'est l'aménagement du bâtiment sis au 23 de la rue de Guingamp, bâtiment dont le rachat a été voté le 7 mars 2013 (NDLR : Voir chapitre "Autres points..." de l'article ICI) et dont le maire avait déclaré à l'époque : "après restauration et agrandissement éventuel, cet immeuble pourra accueillir un commerce… notamment !". Qu'il y eut débat sur le sujet, ce n'était pas une surprise puisque lors du dernier conseil (NDLR : Voir article ICI), Marie-Christine David avait déjà voulu dire le désaccord de la minorité alors que le sujet n'était pas inscrit à l'ordre du jour. Inscrit cette fois-ci en tête de l'ordre du jour, il fallut néanmoins attendre l'arrivée de Yannick Le Kerneau, le chef de file de ladite minorité, pour en débattre, d'autant qu'il était porteur de la voix de Marie-Christine David absente pour ce Conseil. Pour lancer le sujet, le maire, Jean-Paul Le Goff rappelle tout d'abord la genèse de cette acquisition : "C'était des locaux qui se dégradaient, les ardoises glissaient et tombaient sur le trottoir. On a donc fait une proposition d'achat à un juge de Tarbes qui avait la gestion de la liquidation judiciaire dont ce bien-là faisait partie". Suite au vote favorable des élus municipaux, le bâtiment a été acquis pour 20.000€ et la toiture a été refaite pour 13.000€. Avec les frais d'actes, en l'état actuel, le bâtiment a coûté 35.000€. "Nous avons été sollicités par un candidat à l'installation pour une visite des locaux communaux disponibles pour la création d'une boulangerie, poursuit le maire, et suite à la visite, il a signifié son intérêt sur ce local sur une base de 800-900€ de loyer mensuel si la commune pouvait refaire la partie logement au-dessus et aménager le rez-de-chaussée en partie fabrication et partie commerce pour ouvrir une boulangerie-pâtisserie". Une évaluation des travaux a été faite pour 94.206€ comprenant 4.640€ en option (parois alimentaires), sachant que les aménagements professionnels sont réalisés par le candidat à l'installation. Les travaux seraient financés par un emprunt sur 15 ans dont la mensualité serait de 750€ pour 120.000€ empruntés ou de 812€ pour 130.000€ empruntés.

La commission travaux qui s'est réunie samedi dernier propose que le loyer mensuel soit alors fixé à 850€ pour le logement et le local afin de couvrir le remboursement de l'emprunt, la taxe foncière, l'assurance et la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, de solliciter des subventions auprès du programme LEADER et du Contrat Région-Pays de Guingamp, de faire baisser la durée de l'emprunt si les travaux s'avéraient être inférieurs à l'estimation faite et d'aller voir l'ancien boulanger, qui a fermé boutique il y a quelques mois, avant le Conseil, pour savoir s'il a des candidats à la reprise et d'engager les travaux si ce n'est pas le cas.

"Après notre visite à Jean-Paul Thomas pour lui expliquer la situation, explique Jean-Paul Le Goff, il est repassé me voir dans la semaine qui a suivi pour me dire que suite à l'information que nous lui avions transmise, il avait baissé le prix de vente du fond à 60.000€ et que depuis, il avait trois candidats à la reprise". "Dans les faits, il n'y aurait personne, poursuit le maire, mais il nous a dit qu'il était en discussion avec un nouveau meunier et qu'il me rappelait avant ce Conseil… mais je n'ai pas eu d'appel".

"Moi, je suis vraiment défavorable à cet aménagement, annonce Yannick Le Kerneau, le chef de file de la minorité. On a un commerce d'une surface plus grande à un emplacement plus judicieux. Le fond de commerce est disponible, il est à la vente à 100.000€ - 60.000€ maintenant semble-t-il - et nous, on est à 130.000€ !". "Il faut comparer avec la réfection du logement qui est à faire dans l'ancienne boulangerie. On sait très bien que ce n'est pas habitable dans l'état. Il faut comparer des choses comparables !" répond le maire qui ajoute : "Nous et la population, sommes en attente de la reprise de la boulangerie. Il y a une demande mais elle n'est pas dans les murs de la boulangerie actuelle, alors qu'est-ce que l'on fait ?". Quand Yannick Le Kerneau demande si le candidat a visité l'ancienne boulangerie, le maire répond : "Il a vu de l'extérieur et cela ne semble pas être en adéquation avec le concept visé. Ce qu'il veut, c'est que les clients entrent et voient le boulanger et le pâtissier au travail. On lui a demandé si, en cas de baisse du prix du fond existant, il serait intéressé et il nous a catégoriquement répondu que non, car il ne pourra pas mettre en place ce qu'il veut faire dans les locaux de l'ancien boulanger et si la commune loue les murs du 23 de la rue de Guingamp, il s'installe chez nous, sinon, il ira chercher ailleurs". "Je ne crois pas que ce soit la solution que de laisser tomber ce commerce-là, insiste Yannick Le Kerneau à propos de la boulangerie Thomas; Qu'est-ce que l'on a fait pour essayer de trouver des acquéreurs ?". "Il y avait un candidat potentiel à un moment donné qui cherchait à acheter mais je n'ai pas voulu interférer, répond le maire; C'était des discussions entre acheteur et vendeur; C'était des discussions du domaine privé ! Je n'ai pas à entrer dans ce jeu, dire que le prix est raisonnable ou pas ! Ils ne se sont pas mis d'accord …. Et ce n'est pas le rôle du maire d'aller forcer la main du vendeur pour faire baisser le prix ! Il n'aurait jamais fallu fermer avant d'avoir vendu, car le fond n'a plus de valeur maintenant …". Sur ce dernier point, Jean-Michel Le Troadec est en accord avec le maire : "A sa place, j'ai un fond de commerce à vendre, je ne ferme pas du jour au lendemain. Il avait deux restaurants sur la commune qui marchaient avec lui et il n'a même pas prévenu qu'il baissait le rideau". "C'est quand même un emplacement idéal pour avoir un commerce" insiste une nouvelle fois l'élu de la minorité. "Oui… mais ce n'est pas la demande que l'on a" répond Jean-Paul Le Goff. "Il n'y aurait pas une querelle personnelle qui viendrait interférer sur l'intérêt général ?" interroge Yannick Le Kerneau. "Quelle querelle personnelle, demande Séverine Le Bras, l'adjointe aux affaires sociales. Ce serait bien que l'on sache laquelle… que nous soyons mis au courant". "Je pense que c'est cela" s'obstine l'élu Le Kerneau. "Certes, depuis que l'on parle de ce projet, il ne nous regarde plus pareil, mais il n'y avait pas querelle avant cela; Mais peut-être que tu as plus d'infos que moi ?  Tu vas me dire !" interroge le maire. On n'en saura pas plus.

Le problème, selon Hervé Rannou, c'est que si la commune refuse l'installation d'une boulangerie dans le bâtiment communal, rien ne dit que le fond de l'ancienne boulangerie sera vendu dans l'année. "Ce n'est pas nous qui vendrons pour lui, même si on peut lui apporter un candidat, ce qui a été déjà plus ou moins le cas… mais s'il n'arrive pas à se mettre d'accord avec les acheteurs…". "Je suis un peu surpris de tous ces bruits… qui ne sont pas des bruits de couloir, ce sont les siens, ajoute-t-il. On est allé le voir, il avait trois offres et quinze jours ou trois semaines après il n'y en avait plus ! C'est sûr que si on annonce que l'on va rénover cet immeuble car on a un client, la vente du sien, c'est fini !". "Il peut rouvrir sa boulangerie, intervient Yannick Le Kerneau, il voulait juste s'arrêter ! Il n'a pas déposé le bilan". "Bon maintenant, il peut aussi vendre pour un autre commerce, poursuit Hervé Rannou qui conclut son intervention : "C'est un vrai problème. D'un autre côté, quand il a fermé, il ne s'est pas posé la question de savoir qui allait manquer de pain; On peut faire les philanthropes, mais il ne faut non plus inverser les rôles. Cela me pose un problème dans les deux cas, mais on sent qu'il y a une rupture de dialogue et tout le problème est là car on n'a jamais trop su s'il y avait ou pas des candidats. Quand le maire et le premier adjoint sont allés le voir, il les a reçus sur le pas de la porte…". L'absence de communication et de transparence de la part du vendeur… voilà où semble se situer le cœur de cet épineux problème mais pour le maire, "il faut considérer le côté humain mais aussi celui de la commune qui a besoin d'une boulangerie…".

Malgré trois rejets et une abstention des élus de la minorité, le projet de rénovation du bâtiment sis au 23 de la rue de Guingamp est retenu… sous réserve maintenant que le projet du candidat demandeur soit lui aussi toujours d'actualité…

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