Lundi 03 Août (2020), en salle Ti Mad, le Comité d'Animation en charge de l'organisation de la fête du cheval du 15 août au Ménez-Bré, s'est a nouveau réuni pour régler les derniers problèmes potentiels avec les bénévoles responsables de secteurs, et ce fut pour le moins définitif : "Vous ne le savez pas encore, déclare le président Christian Minso en ouverture de séance, mais je crois que la foire du Ménez-Bré n'aura pas lieu cette année ; Par impossibilité de respecter les gestes barrières, nous ...
... sommes obligés de jeter l'éponge". Cette décision, sans appel, fait suite à l'entrevue que le président Minso, les membres du bureau – Serge Schüpp et Yvon Garrec – et le responsable de la sécurité nommé cette année – Patrice Baratié – ont eu avec la Sous-Préfète Dominique Laurent le 28 juillet. "On a écouté religieusement notre sous-préfète pendant une heure et demie ; Elle souhaitait voir la foire du Ménez-Bré se réaliser" rapporte Christian Minso. "Dans son propos liminaire, on comprend bien que la sous-préfète souhaite que la foire puisse se tenir, expose Yvon Garrec, pour que la vie économique et sociale redémarre, et elle ajoute que, probablement, nous serons obligés d’apprendre à vivre avec la covid et qu'il faut donc réinventer l’art de faire la fête ensemble".
A moins qu'il ne faille réinventer l'art de comprendre comment on peut s'entendre dire oui et non dans une même phrase. On peut en effet s'interroger sur la pertinence des contraintes imposées par la sous-préfète, s'agissant d'une manifestation de plein air – et même de grand plein air puisqu'en haut du Ménez-Bré – limitée à la jauge autorisée – 5.000 personnes – avec port du masque obligatoire, gel à foison, désinfections et autre dispositions sécuritaires prises par le Comité et inscrites dans le dossier remis à la Préfecture, qui l'a par ailleurs qualifié de "très bon". Il est vrai néanmoins que c'est le résultat de l'application stricte du décret n°2020-860 du 10 juillet 2020, qui préconise, "que les rassemblements, réunions, activités, accueils et déplacements ainsi que l'usage des moyens de transports qui ne sont pas interdits en vertu du présent décret sont organisés en veillant au strict respect de ces mesures" et parmi celles-ci, il y a la distanciation sociale. Mais est-ce vraiment réaliste pour ce type d'évènement ?
Aussi, même si la sous-préfète a insisté pour signifier son désir de voir cette manifestation se tenir, les exigences de sécurité sanitaire qu'elle impose sont très sévères. Si le premier lot de contraintes - comptage des entrées, comptage des sorties afin d’éviter plus de 5000 personnes sur le site en même temps, port du masque obligatoire, gel hydroalcoolique à disposition de tous les stands et aux entrées, casques et gants pour les personnels de services, poubelles différenciées, désinfection régulière des toilettes - semble réalisable au Comité, le deuxième lot - strict respect des distanciations physiques autour de toutes les animations, l'établissement de chicanes pour accéder à tous les points de vente (crêpes, sandwiches, bars, frites...), avec obligation de se disperser pour consommer, service à table par les bénévoles – alors qu'il n'était question que d'une restauration rapide – est hors de portée du Comité et de ses bénévoles.
Yvon Garrec donne un exemple : "Pour la présentation des chevaux, les gens ne doivent pas s’agglutiner le long des barrières. Le premier rang est assis, les personnes étant à un mètre de distance les unes des autres. Le deuxième rang est debout un mètre derrière, le troisième rang est en quinconce à un mètre derrière et ainsi de suite. Tous ces espacements doivent être matérialisés par du matériel tel que ruban, bottes de paille…". Et cet exemple est applicable à toutes les animations. "Imaginez la lice de 200m de périmètre au sein de laquelle sont présentés les spectacles équestres, illustre à son tour Serge Schüpp ; Cela fait 200 personnes en respectant la distanciation sociale, il fallait faire au moins 10 tours autour, soit 10 rangées espacées d'au moins un mètre et une quinzaine de bénévoles pour dire aux gens de rester dans leur carré dessiné autour de la lice... Imaginez 3.000 personnes restant figées le temps des spectacles...". A croire, comme le soulignent les membres du bureau, que "la sous-préfète n'est jamais allée à une fête champêtre".
Alors que les recrutements en bénévoles sont déjà difficiles, alors que le Comité peut disposer de 330 barrières et qu'il en faudrait le double au regard des contraintes imposées... bref, la messe est dite et ce sera la deuxième fois que la foire du Ménez-Bré est annulée depuis sa création dans la fin des années 80. La première fois, c'était en 2012, pour cause de tempête [NDLR : Coup de tabac sur la foire du Ménez Bré] et cette fois-ci, c'est pour cause de tourmente. Heureusement, souligne Christian Minso, "à part les 4.000 masques que j'ai fait rentrer, il n'y aura pas trop d'impact sur les finances de l'association".
Des vêpres seront toutefois dites dans la chapelle Saint-Hervé à 17h. Seules 40 personnes seront acceptées à l'intérieur de la chapelle mais les vêpres seront diffusées à l'extérieur.