"Le bocage est un capital dont il ne faut prélever que les intérêts"

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Date de l'évènement: 
Mardi, 26 Février, 2013

Le mardi 26 février (2013), route communale de "Park Meur", rendez-vous avait été pris avec Arlette Offret, adjointe à l'environnement et Alain Samson, le directeur des services techniques de la commune, pour faire un point sur le chantier visant à ...

... dégager la végétation arborée afin de sécuriser la circulation et d'éviter la dégradation de la chaussée.

Mais au-delà de cet objectif essentiel, ce chantier est aussi une expérimentation visant à appliquer une méthode favorisant la préservation du bocage et à prendre des mesures afin de savoir "ce que cela représente que de faire du bois de chauffage plutôt que du broyage" dira par la suite la représentante du Conseil Général. L'intérêt essentiel de la méthode, explique Maël Le Guen du Syndicat de bassin versant du Jaudy, est "de reconstruire les haies, les talus avec pour objectif essentiel la reconquête de la qualité de l'eau". Il s'agit donc de gérer au mieux l'existant, d'éviter les coupes à blanc et de favoriser la régénération permanente des végétaux. Comme il le résumera en conclusion, "il faut concevoir le bocage comme étant un capital et n'en prélever que les intérêts".

Conduite par le Conseil Général en partenariat avec la filière Bocage Énergie Trégor récemment réorganisée en société coopérative SCIC-SA-Bocagénèse (article ICI), le syndicat de bassin versant Jaudy-Guindy-Bizien, les associations War-dro an Natur et Etudes et Chantiers de Bretagne, le moulin du Palacret et la commune de Bégard qui avait initialisé la démarche l'an passé sur le chantier de Coat Merrien (article ICI), cette étude est placée sous la responsabilité de Françoise Keryer, responsable du service "Aménagement Rural et Forestier", aidée de Léo Couture, en stage au conseil général dans le cadre de son BTS "Gestion Forestière".

La méthode

Les arbres prélevés sont des arbres morts ou dangereux, mal configurés ou gênants pour les usagers de la voie. Dans un premier temps, avec les propriétaires, un marquage a été fait "afin de rester dans une gestion durable de la haie en mettant en priorité les arbres dangereux et en repérant les tiges prometteuses" explique Léo Couture. Les coupes sont faites à la tronçonneuse, les coupes hautes destinées à relever les houppiers étant réalisées à l'aide de la nacelle mise à disposition par la commune. Une partie du bois prélevé a été acquise par "Études et Chantiers" pour alimenter la chaudière bois-bûches qui réchauffe le gite du moulin du Palacret. Les autres bois sont traités par les propriétaires ou ont été achetés sur pied par des particuliers. Enfin, ce qui ne peut être transformé en bûches, est broyé afin d'alimenter la filière bois (en plaquettes) ou de servir de paillage. "S'agissant de talus privés, l'aide apportée par la commune est importante" précise Alain Samson. "La commune ne devrait seulement demander aux gens que d'élaguer, mais nous souhaitons que cela soit fait proprement; C'est pourquoi nous participons très largement. Le travail fait est bien fait car nous avions en face des propriétaires sérieux qui ont joué le jeu de la préservation du bocage".

Les mesures

Lors du marquage, un cubage sur pied a été fait. Comparé avec le cubage issu de la taille effective, le résultat devrait permettre l'établissement d'une méthode d'estimation du volume bocager valorisable en bois-bûche sur un linéaire donné et selon le type de bois. L'étude consiste aussi à valoriser les coûts de production. Aussi, sur le chantier de Park Meur, le temps passé par chaque intervenant est relevé de même que sont marquées les consommations en carburant destiné aux véhicules utilisés et aux tronçonneuses. Hormis les tronçonneuses, les moyens matériels utilisés sont la broyeuse (Conseil Général) et la nacelle (Commune). En matière de personnel communal, ce sont 12,5 jours/hommes qui ont été consommés : 2 agents sur 5 jours pour les élagages avec la nacelle, 2 agents sur une journée pour le broyage et un agent sur une demi-journée pour le nettoyage du chantier. Estimée sur pied à 120 stères, la production effective de bûches devrait être de l'ordre de 180 à 200 stères, la différence étant pour l'essentiel du fait des élagages à la nacelle non mesurables à priori.

Une restitution de l'étude par le Conseil Général des Côtes d'Armor est prévue le mardi 9 avril prochain. Alors… "bûchage" ou broyage?

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