Une première journée officielle de la résistance… dans le lourd silence du ministre délégué

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Date de l'évènement: 
Mardi, 27 Mai, 2014

Lundi 27 mai (2014) - Le même jour l'an passé, cette journée avait été désignée par le sénat comme journée officielle de la résistance et il restait encore à l'Assemblée à voter cette proposition. Cela a ...

... été fait depuis et c'était donc, ce lundi 27 mai 2014, la première commémoration officielle de la journée de la résistance et l'on ne peut pas dire que cela ait eu beaucoup d'écho du côté de Kader Arif, le secrétaire d'État aux anciens combattant, puisqu'il a fait dire par le Préfet, le matin même, qu'il ne ferait pas de déclaration. "Pour un 27 mai reconnu officiellement journée de la résistance, c'est dommage, dira plus tard le maire Gérard Le Caër et je dirais même que c'est une coquille, eu égard à la fracture politique, au séisme qui a eu lieu dans notre pays, j'en veux pour preuve le résultat des Européennes d'il y a deux jours".

Après un dépôt de gerbes au monument aux morts et la lecture par Pierre Martin, le président du comité local de l'ANACR et vice-président national, du message rédigé par Louis Cortot, co-président de l’ANACR (NDLR : Lire le message ICI), le cortège composé de plus de 80 personnes, porte-drapeaux, musiciens, élus du canton, citoyens, personnalités, dont le président de la légion d'honneur de l'arrondissement de Guingamp et le président départemental de l'UFAC, s'est ensuite rendu en mairie ou le maire a remercié chaleureusement les participants : "Ceci démontre que vous portez un intérêt au devoir de mémoire et à la création, il y a 71 ans aujourd'hui, du Conseil National de la Résistance par Jean Moulin". Après avoir fait état du silence du ministre délégué tel que noté supra, il se lance alors dans un discours empreint d'inquiétude et d'appel à la vigilance : "Il y a fracture politique car il y a défiance du peuple vis-à-vis du gouvernement; Non-respect des promesses, navigation à vue, c'est un sentiment de "ras-le-bol" qui prévaut, un sentiment d'abandon de la part de la classe populaire et moyenne. Je pense que c'est cela qui a contribué à cette énorme abstention et qui a malheureusement profité aux mouvements populistes et démagogues… et je les mets volontairement au pluriel". Il rappelle les réformes "non évaluées financièrement, qualitativement, sans discussion avec la base" qui se succèdent, songeant sans doute et entres autres, à celle des rythmes scolaires qu'il a déjà qualifiée "d'usine à gaz", ajoutant chaque fois qu'il l'évoque : "et c'est la commune qui paie le gaz". "Il faut quitter cette fausse route et imaginer une politique qui nous sorte de l'austérité, qui rééquilibre les richesses, nous permettant alors d'inverser la courbe du chômage en donnant à nos  jeunes, à notre population, de l'espoir. Je ne dis pas que c'est facile". Revenant à l'objet de cette commémoration du 27 mai, il alerte : "Je trouve que l'instant est grave, pathétique, car cette vague nationaliste qui déferle depuis dimanche, et pas seulement sur la France mais sur l'Europe, n'est pas sans rappeler, et c'est la liaison que je voulais faire, les condition de l'arrivée d'Hitler au pouvoir et les atrocités qui ont suivi. Il faut qu'on se rappelle; C'est un devoir de mémoire, certes, mais aussi un devoir de combat et de vigilance pour demain" puis il ajoute : "Pour être crédibles, il devient essentiel que nos gouvernants puissent écouter, partager, sortir de leur bulle, s'attaquer à la vraie finance qui règne en maître et corrompt notre planète afin qu'une grande majorité d'entre nous sorte de la souffrance et imagine un nouveau crédit sur la vie, sur l'avenir. En ce moment je pense très sincèrement à tous ceux qui se sont battus pour la liberté, contre l'oppression, contre le racisme, pour la démocratie; Je pense à Jean Moulin, l'incarnation de ce digne mouvement et soixante et onze ans après, tout serait presque à refaire. La bête immonde est de retour et je demande solennellement à ceux qui nous dirigent de tirer les leçons de ce nouveau coup de semonce, de cet échec et d'arrêter de jouer aux apprentis sorciers". "Quand on joue avec le feu… on se brûle !" ajoute-t-il et c'est sur ces mots qu'il clôt son intervention. Il remercie ensuite l'assemblée et la convie à un pot de l'amitié.

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