Yves God : "Savoir d'où l'on vient!"

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Date de l'évènement: 
Mercredi, 21 Novembre, 2012
Humaniste! C'est le terme utilisé par Gérard Le Caër lors la dernière remise des médailles du travail de l'Intermarché de Bégard (notre article du 8 novembre), pour qualifier ce que fût Yves God tout au long de sa vie professionnelle. Le maire de Bégard, en lui remettant la médaille d'honneur de la ville, après avoir ...

... encouragé Marie et Eric Termet qui ont repris l'Intermarché cédé par Yves God, a mis à l'honneur ce dernier pour son dévouement à Bégard et s'est souvenu du temps passé : "L'homme est très entreprenant, il a le sens des affaires et il ne cessera de les développer jusqu'en 2011; Jusqu'à 20 créations ou rachats ou agrandissement, dont 7 sur Bégard [...] Il est loin le temps ou Roger, son père arrivait chez moi, à la ferme, au volant de son Citroën HY, vous savez, la camionnette de Louis La Brocante. Je me souviens, enfant, d'assister aux échanges de produit, au troc car l'argent n'était pas très présent dans ces années 60-65… Certes il est loin ce temps mais c'est de là que tout est parti. J'entends rendre un hommage solennel aux parents de Yves : des commerçants humbles, modestes et tellement travailleurs; Toujours prêts à rendre service […]. Yves, tu as hérité de ces valeurs humanistes que tu as mises en application tout au long de ta carrière professionnelle et je sais que tu as toujours eu un très grand respect pour tout le personnel dévoué et fidèle qui ont été durant toutes ces années, non seulement de très bon employés mais aussi des compagnons de route appréciés. Je salue l'homme discret et efficace qui a beaucoup contribué au développement de la commune, en nous aidant à affirmer notre existence entre Guingamp et Lannion en créant une zone de chalandise reconnue […] Je salue l'aide importante apportée au monde associatif, […] Tout cela, de mon point de vue procède de la synergie et c'est en s'unissant qu'on devient plus forts, que l'on peut résister à ceux qui voudraient, par exemple, nous transférer sur Guingamp".

En remerciant le maire, Yves God précisera qu'il a toujours eu de bonnes relations avec la municipalité : "J'ai beaucoup travaillé avec Noël Bernard. Nous avons eu parfois des rapports virils; Il me montrait ses muscles, je lui montrais les miens, mais ça s'est toujours fait avec respect et nous avons toujours tenu les engagements que nous prenions". Puis revenant sur l'hommage rendu à ses parents Yves God confie : "Je suis touché par ce qui vient d'être dit. Je voudrais partager cette médaille de la ville avec le souvenir de mes parents. […] Mes parents, alors âgés de 27 et 20 ans (ma mère en avait 20), étaient dans une petite ferme ou les 2 sœurs de mon père étaient déjà présentes. C'était la pauvreté, ils ne mangeaient pas tous les jours à leur faim, alors, en 1946, ils décident de partir. Ils apprennent que le Comte et la Comtesse de Lannion cherchaient un valet et une femme de service. Ils viennent de la ferme, ils ne savaient même pas mettre des couverts sur une table et ils se retrouvent employés chez le Comte et la Comtesse Caradec (?). Quelques mois après, un cousin qui tenait une épicerie à Bégard, dit à mon père qu'il partait sur Tréguier. Il propose à mes parents de reprendre le commerce. Mon père est tenté mais n'a pas les sous pour racheter le fond. Alors il part à vélo chercher des sous en commençant par Pluzunet ou il avait de la famille. En faisant ainsi le tour de la famille, en 1947, il achète le fonds de commerce. Il y avait 26m2. Ensuite, mes parents ont agrandi, tous les ans, tous les ans… et si je vous raconte cela, c'est qu'il faut savoir d'où l'on vient".

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