Gérard Unvois relance "Vusion", une idée qui met du plomb sous vos pots

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Date de l'évènement: 
Jeudi, 20 Mars, 2014

Jeudi 20 mars (2014) – Pour cette première journée de printemps, une belle histoire de pots, de fleurs et d'éclosion … Le 10 septembre 1990, Gérard Unvois, bégarrois autrement connu ...

... par les fresques tout autant colorées que géométriques qui ornent deux des transformateurs électriques de la commune, devient le propriétaire du brevet "FR2775573(A1)". C'est un brevet déposé au niveau international et intitulé : "Flower pot stabilizer used e.g in cimeteries", autrement dit, en français "Stabilisateur de pot de fleur pour cimetières". L'idée du produit qui fait l'objet de ce brevet est simple, comme toutes les bonnes idées : "Mon frère est décédé en 1997 et ce fût un grand choc pour moi. C'était mon grand-frère, raconte Gérard Unvois, et j'allais donc régulièrement au cimetière. Il y avait eu des tempêtes et je voyais régulièrement tous les pots de fleurs par terre. Il y en avait de partout, en large, en long, en travers". "Ce n'est pas possible, il va falloir faire quelque chose" se dit-il. Dessinateur industriel de formation, il se met alors à faire des plans, à fabriquer chez lui des moules en bois et à y couler du béton. En 1998, il dépose un brevet et présente son idée au concours Lépine. Baptisé "Vusion", anagramme de son nom, son produit remporte la médaille de bronze. L'idée s'est matérialisée et elle est désormais consacrée.

À la fin des années 90, avec l'aide de l'entreprise bégarroise Urvoy (Trézélan), il se lance alors dans une phase de production et de commercialisation. "J'avais fait des prototypes chez moi, explique l'inventeur et nous avons fait fabriquer des moules. C'était très cher. L'entrepreneur Urvoy avait choisi de changer le matériau. Il avait pris une résine polyester, ce qui permettait d'imiter le granit et même le granit rose. On en a fabriqués, on a démarché nous-mêmes et on en a vendus 200 dans le coin entre 35 et 45€. Puis l'entreprise Urvoy a eu des difficultés pour raisons familiales et moi… j'ai baissé les bras !".

Quatorze ans après, Gérard Unvois se souvient des investissements alors réalisés. Outre le brevet international, il avait fait appel à un laboratoire de métrologie (Le Cerib) pour effectuer des essais en soufflerie. La conclusion est que "le cache-pot Vusion 2001 garni d'une plante dont le volume est double du cache-pot, reste stable sur une pierre tombale en marbre poli pour des vents météo de 90km/h, 120km/h ou 165km/h selon que le cimetière est situé respectivement en zone dégagée (plaine), en zone moyennement dégagée (banlieue) ou en zone encombrée (centre-ville)" dit le rapport.

Désormais retraité mais toujours en quête d'action, Gérard Unvois a donc rouvert ses cartons, récupéré quelques moules éparpillés au fond d'une remise de l'entreprise Urvoy Préfa sise à Trézélan (reprise en 2009) puis a poussé les portes de l'ADIT de Lannion (Agence pour le Développement Industriel du Trégor). Il y a trouvé des gens à l'écoute, "notamment Estelle Keraval qui m'a beaucoup aidé" confie Gérard Unvois. L'Adit le met alors en relation avec 16 étudiants de l'UCO de Guingamp (Université Catholique de l'Ouest) qui préparent une licence professionnelle de management des organisations, option management de l'équipe commerciale (LP.MEC). En relation avec l'inventeur, ils effectuent actuellement une étude de marché et explorent d'autres débouchés complémentaires pour ce produit, tels qu'une utilisation pour les balcons, les jardins ou encore les pelouses. Il pourrait alors être décliné en plusieurs matières (béton ou résine polyester) et prendre des couleurs.

Tout le monde est donc sur le pont. Les jeunes étudient et l'inventeur a pris contact avec des entreprises locales et départementales susceptibles de fabriquer et de commercialiser ce que l'on pourra alors dénommer : "Vusion 2014". Embarquement prochain ! À suivre …

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