Bégard – Derniers budgets primitifs du mandat : 2,2M€ d'investissements... au moins !

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Date de l'évènement: 
Vendredi, 7 Février, 2020

Vendredi 07 février (2020), c'est avec un peu d'émotion que le maire Vincent Clec'h a ouvert le dernier conseil municipal de la mandature. "J'ouvre ce dernier conseil de la mandature en pensant à ceux qui ne repartent pas ou ne repartiront pas selon ce qui ce passera en mars". Il remercie tous les élus "qui se sont engagés au service des administrés, sachant que...

...  c'est un engagement fort, pas toujours très simple du fait qu'on nous impose beaucoup de chose". Il remercie par ailleurs le personnel "qui nous a accompagnés lors de ces 6 années de mandat".

"La particularité de cette année, c'est de voter uniquement les budgets primitifs" présente ensuite le maire en évoquant la contrainte du 15 avril comme date limite de vote des budgets primitifs, "et c'est un peu compliqué avec le calendrier électoral". Les comptes administratifs et les comptes de gestion seront votés en mai ou juin par la nouvelle équipe qui aura la possibilité de voter un budget supplémentaire, puisque ne sont votés ce soir, que les investissements faisant l'objet d'autorisation de programme, c’est-à-dire "les coups partis". Les subventions et les tarifs communaux seront du ressort des prochains élus.

Lotissements

Les premiers budgets primitifs présentés sont ceux des résidences. Pour Konvenant Gwenn, Héléna Denis Pesrotel signale que deux ventes de lots ont été réalisées en 2019 et qu'une option a été prise sur un lot pour 2020. Trois lots restent à vendre. Lorsque tous les lots auront été vendus, la recette totale sera de 552.435€ pour un coût total de 842.529,37€. Le prix de vente au m2 est de 32.50€ht pour un prix de revient de 49,57€ht. Le budget primitif s'équilibre à hauteur de 173.000€ en fonctionnement et de 278.218€ en investissement. Le fonctionnement 2019 est déficitaire de -62.297,60€ et l'investissement laisse un excédent de +5.217,95€.

Pour le second, An Ti Skol, le fonctionnement est équilibré et l'investissement déficitaire de -29.137,20€. Sur les 6 lots que compte ce programme, quatre ont été vendus, dont un en 2019. Le prix de vente est de 25,06€ht/m2 pour un prix de revient de 37,07€ht/m2. Les budgets primitifs s'équilibrent à hauteur de 30.100€ en fonctionnement et à 30.000€ en investissement.

Les budgets primitifs des lotissements sont votés à l'unanimité.

Armoripark

Le fonctionnement 2019 laisse un déficit de -82.017,77€ qui vient s'ajouter au report de 2018 pour produire un résultat global de fonctionnement de -119.370,66€. C'est le poste charge de personnels qui pèse le plus dans les dépenses (333.492,10€) . Les recettes sont alimentées pour l'essentiel par les entrées (386.426,41€), suivies par la restauration (123.279,45€), ce qui fera dira dire à Vincent Clec'h : "On a bien fait de rénover le snack bar. Ça a boosté le chiffre d'affaires et ça devient une recette importante pour Armoripark". En 2019, la fréquentation a été de 62.975 entrées pour 67.808 l'année précédente. C'est la huitième fréquentation sur les 20 dernières années. En investissement, le résultat de l'exercice est de 20.622,71€ et de 23.910,85€ en cumulé.

En 2020, le budget primitif prévoit un équilibre du fonctionnement à hauteur de 835.000€ avec 340.000€ de frais de personnels. Sur l'année 2020, 82.800€ d'investissements sont planifiés, avec un minigolf tout neuf (14.000€ pour 15 trous), le remplacement des ralentisseurs des luges d'été (18.600€) et du tapis de réception du Pentogliss (7.800€), le remplacement des toiles en bordure de la piste de kart et quelques autres achats d'équipement. Nouveauté : cette année, une mascotte déambulera dans le parc.

Chantal Rouzioux note une augmentation "substantielle" de l'effectif saisonnier et se dit "interpellée" par la demande faite en matière de recrutement d'un agent d'accueil à partir de février alors que l'ouverture n'est qu'en avril. "Quel est l'intérêt ? Il y a déjà du personnel permanent à Armoripark et en période hivernale on ne peut pas dire que...". Vincent Clec'h argumente en précisant que la saison, certes, commence le 1er avril, "mais on a déjà beaucoup de réservations pour des groupes et la saison se prépare. Pour nous, la saison c'est maintenant". Cécile Boëté, l'ajointe aux loisirs confirme : "Tout ce qui est radios, encarts publicitaires et locations, c'est maintenant ; C'est sur février qu'il faut réserver les espaces, passer les contrats avec les publicitaires, voir avec les comités d'entreprises".

Les cinq élus de Baga s'abstiennent de voter le budget primitif du parc : "On reconnait à Armoripark une utilité pour les Bégarrois et qu'il y a des retombées économiques importantes sur la commune, mais ceci dit, le déficit est conséquent. Peut-être que l'ébauche de convention avec le camping du Donant permettra de réduire ce déficit, mais je pense qu'à terme, ce déficit sera englobé dans GPA et ça soulagera les Bégarrois".

"Je ne connais pas une piscine qui ne soit pas déficitaire et parfois sur des sommes qui dépassent le million d'euros, répond Vincent Clec'h ; Et je trouve que d'avoir un parc de loisir autour de cette piscine, ça reste acceptable pour le budget communal". Pour lui, les retombées sont aussi en image pour la commune et de conclure sur ce point : "C'est un patrimoine communal. Je ne pense pas que l'agglo souhaite récupérer Armoripark. En revanche, le partenariat avec le camping est une bonne chose et on espère qu'il y aura des retombées de fréquentation pour les deux établissements".

Budget principal

Le compte administratif provisoire présenté par la directrice générale des services montre un résultat de fonctionnement bénéficiaire de 913.181,17€ pour 2019 et de 1.219.197,21€ en cumulé. En investissement, le résultat déficitaire de -201.078,64€ en 2019 ponctionne le report antérieur et laisse un excédent cumulé de 482.407,76€. Au total, fonctionnement et investissement produisent un excédent de 1.701.604,97€. [NDLR : Pour mémoire, l'excédent cumulé de 2018 était de 1.317.097,53€ et de 742.886,57€ en 2017].

En considérant une affection provisoire de 941.292,24€ pris sur le résultat de fonctionnement 2019 à l'investissement 2020, le budget primitif de fonctionnement s'équilibre à hauteur de 4.951.000€ et celui de l'investissement à hauteur de 3.414.700€, dont 2.216.000€ de dépenses d'investissements, réparties en 964.500€ pour l'aménagement urbain,76.000€ pour la voirie, 1.026.500 pour les bâtiments, 60.000 pour l'éclairage public, 48.500 pour les services techniques et 10.500 pour les édifices cultuels.

Ces budgets primitifs envisagent le gel des taux des impôts locaux et la couverture des autorisations de programmes de la médiathèque (970.000€ / 2020), de la requalification urbaine (Baher/Bodiou) pour 255.000€ en 2020, et l'avenue Pierre Péron aux alentours du collège (737.000€ / 2020). Sont aussi prévus 21.000€ pour le stade Adrien Hamon pour l'agrandissement du vestiaire des arbitres, la mise aux normes du terrain d'honneur et l'augmentation de la surface du terrain.

L'adoption de ces budgets passe par l'adoption des autorisations de programmes. Celle de la requalification urbaine reçoit les abstentions de Baga, de même que la convention avec Côtes d'Armor Habitant, le maître d'ouvrage. "Nous avons déjà exprimé notre désaccord sur cette requalification urbaine, notamment en ce qui concerne la session des biens à Côtes d'Armor Habitat pour un euro symbolique ; C'est inacceptable qu'une collectivité puisse céder ses biens de cette façon" déclare la cheffe de file de Baga qui s'insurge par ailleurs sur le fait "d'expatrier des habitants qui sont en centre-ville aujourd'hui vers Kéranf, qui est quand même beaucoup plus loin, alors qu'ils ont bradé une gendarmerie, beaucoup plus proche des commerces, où il y avait possibilité de relogement" [NDLR : Chantal Rouzioux fait référence à un dossier qui a fait débat en son temps : Voir Quand la gendarmerie… ne fait plus rire personne !].

Avant le vote des résultats et des budgets primitifs qui recevront l'accord des élus de la majorité et les abstentions des cinq représentants de Baga présents et représentés, Cinderella Bernard, la première adjointe, a rappelé qu'il s'agissait d'un budget "qui signe la fin de notre mandat et du programme que nous avons écrit". "Je pense que l'on peut être fier des réalisations faites dans le cours de ce mandat et qui vont se poursuivre sur le mandat suivant et qui ont contribué à changer l'image de la commune et à la rendre plus attrayante".

Pour Chantal Rouzioux qui a choisi de faire une rétrospective "pour voir si la situation financière de Bégard a évolué durant ce mandat" et qui, pour ce faire, se lance dans un reporting statistique comparant les taux d'imposition, l'endettement par habitant, la capacité d'auto-financement par habitant avec des chiffres puisés sur les sites de l'Etat pour des villes "de même strate" et soulignant "l'augmentation des charges de fonctionnement de 10% alors que les recettes n'ont augmenté que de 6%" et l'augmentation des charges de personnel –"400.000€ en 6 ans, et pour quels services supplémentaires ?" – le résultat du fonctionnement ne semble pas avoir atteint l'amélioration escomptée [NDRL : Voir notes en bas de page]. Et de conclure : "La difficulté financière de la commune est bien son endettement et au cours des 6 ans, vous n'avez pas réussi à désendetter la commune et sortir de cet endettement va certainement encore demander des années de sacrifices au Bégarrois, d'autant que l'annuité de la dette reste importante".

Vincent Clec'h, à qui revient le soin de clore le débat, rappelle à l'élue de Baga "que pour être honnête, on ne compare pas des taux, mais des produits. Vous savez que pour avoir des produits, on multiplie une base par un taux et si vous avez des bases qui sont faibles, vous avez un taux plus élevé. C'est ce que paient les gens qu'il faut comparer, pas les taux" puis d'ajouter : "Si vous dites que notre en-cours a augmenté, c'est que vous n'avez pas lu les documents administratifs. En effet, l'en-cours a baissé et on rembourse plus d'emprunts que l'on emprunte chaque année. La capacité de désendettement de notre collectivité est à 4,46 et on considère que 5 est un très bon chiffre. Certes, il y a des communes qui sont peu endettées mais qui ne font pas grand-chose. Nous, ce n'est pas le cas".

Pour le maire, "la situation est saine et elle nous permet d'investir cette année plus de 2,2M€ sur des opérations lourdes" et de conclure : "Je suis fier de laisser la commune avec ces données et ces résultats qui permettront à Bégard de voguer vers des lendemains intéressants et novateurs".

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[Notes de la rédaction : Nous nous sommes penchés sur les résultats 2014 (source : compte administratif) en les comparant aux résultats constatés de 2019 (source : compte administratif provisoire), soit 6 années de réalisation budgétaire de l'actuelle équipe Les charges réelles de fonctionnement 2014 étaient de 3.678.144,41€, les recettes de 4.528.650,02€ et les charges de personnels de 2.110.139,25€ En 2019, les charges de fonctionnement réelles ont été de 3.586.171,90€, les recettes 4.658.912,78€ et le poste charges de personnels de 2.269.553,64€ Donc, l'évolution des charges de fonctionnement 2014 versus 2019 a été de -2,5% (et non pas de +10% !). L'évolution des recettes 2014 versus 2019 a été de +2,87% (et non pas 6% !). L'évolution des charges de personnel 2014 versus 2019 a été de 7,55% et sur 6 ans, ce n'est pas 400.000€ de plus en frais de personnel mais un peu moins de 159.500€. En 2014, les recettes représentaient 123% des dépenses. En 2019, elles représentent 130%].

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