45 tonnes de boues produites par la station de Lanneven

Le samedi 15 juin (2013), il y avait portes ouvertes à la station d'épuration. Ce fût l'occasion pour de nombreux Bégarrois de découvrir ce que devenaient leurs...

... eaux usées de toutes sortes dès lors qu'ils étaient raccordés au réseau d'assainissement. Commençons par fournir la réponse : elles sont rejetées dans le Roudour… mais comme elles sont passées avant par la station d'épuration, "elles sont de haute qualité et sans aucun doute de meilleure qualité que les eaux en amont" dira le maire, Gérard Le Caër lors de cette porte ouverte. Calibrée pour 6.200 habitants (en équivalence), ce sont actuellement 1.500 à 1.600 raccordements, soit environ 3.000 abonnés Bégarrois, qui alimentent la station. Tous les effluents arrivent ici, sur une pompe de relèvement qui propulse les eaux vers le tamisage, les bassins d'aération, le dégazage, la filtration, la clarification… Au final, la station produit deux rejets : les eaux clarifiées (325.000m3/an dont plus de la moitié en eau de pluie) et les boues (45T/an). Avec les boues commence la filière "compostage". Mélangées avec des déchets verts en provenance de la déchetterie à raison de 1 volume de boue pour 2 volumes de déchets (NDLR : c'est presque les proportions du "pastaga" marseillais"). "Du point de vue environnement, explique Vincent Clec'h, le 1er adjoint, c'est une bonne opération. On traite 250 à 270m3 de boues que l'on mélange avec 800m3 de déchets verts". La première phase de la filière va être la fermentation. Le mélange monte en température jusqu'à 60 degrés. La deuxième phase est la maturation et au final, ce sont quatre agriculteurs qui intègrent le compost produit dans leur plan d'épandage. "Le compost n'est pas normé, précise Vincent Clec'h, c’est-à-dire que nous ne pouvons pas le vendre aux maraîchers. Toutefois, des contrôles, que nous prenons en charge, sont effectués sur les plans d'épandage afin de détecter d'éventuelles matières organiques ou métaux lourds". Il n'est pas normé, mais il est contrôlé. "Vous pourriez en mettre sans problème dans votre potager" confie Vincent Clec'h. L'avenir, c'est de le "normer" afin de pouvoir le commercialiser. En sus d'une nécessité sécuritaire, c'est l'une des raisons qui ont motivé la couverture des aires de fermentation, de maturation et de stockage. En effet, explique Alain Samson, le directeur technique de la commune qui a assuré la maîtrise d'ouvrage de cette opération, "lorsqu'il pleut, le mélange "boues-déchets verts" peut monter jusqu'à 90 degré et là, il y a risque d'incendie. C'est déjà arrivé! De plus, la pluie nuit à la bonne fermentation et maturation du compost". Sur les aires de fermentation et de maturation, ce sont respectivement 160m2 et 220m2 de couverture qui ont été réalisées par la SARL Le Péron Construction installée sur la ZA croix Blanche à Squiffiec. A cela, il convient d'ajouter 78m2 et 81m2 de bardage pour éviter la rentrée des eaux. Au total, ce sont 75664€.TTC qui ont été consacrés à cette opération, dont 68.531€ pour l'entreprise Le Péron. La SAUR qui assure la gestion technique et sécuritaire de la station a participé à hauteur de 40.000€. "C'est tout l'intérêt du contrat sur 12 ans que nous avons passé avec la SAUR" relève Gérard Le Caër. C'est en effet la SAUR qui assure l'entretien du réseau d'assainissement, des postes de relèvement et de la station d'épuration, y compris le renouvellement des équipements. "Il y a eu débat au Conseil Municipal rappelle le maire, mais si on devait assumer la gestion de la station d'épuration, il faudrait avoir des compétences de chimiste, d'ingénieurs et maîtriser les procédures de surveillance. Du coup, il aurait fallu sous-traiter ces compétences". En conclusion, pour reprendre un message d'un visiteur qui est parvenu à la rédaction de BVo : "Très bien la journée portes ouvertes de la station de Lanneven, les enfants ont été très intéressés (et moi aussi !). Pourquoi ne pas en programmer une dans la continuité pour la station de captation de Pont Morvan ? Afin qu'ils aient aussi une vision de là où tout commence… Merci".