Ecole de Trézélan – Toujours une forte mobilisation contre la fermeture d'une classe

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Date de l'évènement: 
Vendredi, 4 Avril, 2014

À l'issue de la visite de l'inspecteur d'académie (NDLR : article ICI), nouvelle action ce vendredi 4 avril (2014) des parents d'élèves de l'école de Trézélan et de l'Amicale Laïque contre la fermeture d'une classe lors de la prochaine rentrée. Après la mobilisation de lundi, ...

... une nouvelle mobilisation jeudi, c'est en centre-ville que se sont cette fois rendus les parents mécontents, pour recueillir des signatures avant que la décision soit prise, le 10 avril prochain.

Lundi, dans la cour de l'école, les parents ont clamé haut et fort leur volonté de préserver leur école en l'état. "On revendique la qualité de l'enseignement de cette école rurale et on veut que cela continue car l'école est active, pleine de projets", ont-ils dit. A l'heure actuelle, l'effectif est de 73 élèves et de 7 jeunes enfants de moins de 3 ans. "L'inspecteur pourrait accepter d'en comptabiliser 2 ou 3 dans l'effectif à considérer" explique Corinne Le Rolland, la présidente de l'Amicale Laïque de Trézélan qui poursuit : "S'il y a fermeture d'une classe, c'est une enseignante très appréciée des parents, qui aime beaucoup cette école et qui n'a donc pas envie de partir, qui sera touchée. S'il y a fermeture d'une classe, il y aura 31 enfants en classe maternelle, en quadruple niveaux, 27 pour les CM2 en triple niveaux, et 25 élèves pour la troisième classe".

Jeudi, les rangs des parents se sont renforcés et les maires de Bégard et de Coatascorn ont affirmé leur plein désaccord vis-à-vis de ce projet de fermeture. Dans cette école de Trézélan, les enfants viennent de Bégard, de Trézélan, de Coatascorn (20 élèves), de Landébaëron, de Squiffiec, de Prat, de Brélidy, de Pluzunet. "Les parents ont entendu de bons échos et ont fait le choix de venir ici pour l'offre un peu différente qui est proposée en matière d'enseignement et d'activités alors qu'ils rencontraient des difficultés avec leurs enfants" explique Cinderella Bernard, la Maire-adjointe à l'Éducation. "C'est une situation  compliquée pour moi, explique le maire Gérard Le Caër (NDLR : il siège au Comité Départemental de l'Éducation Nationale), mais je ne manquerai pas de défendre la commune et son école". Il rappelle les investissements faits – "450.000€ pour le restaurant scolaire, sans parler de la garderie" – et lance un appel aux familles Bégarroises : "j'entendais parler de covoiturage… Il suffirait que deux ou trois familles de Bégard décident d'inscrire leurs enfants à Trézélan et l'affaire serait entendue. Ce serait bien pour tout le monde car quelques classes du centre-ville sont saturées. L'école de Trézélan est renommée. Certains parents font 10 kms pour venir ici". Au lendemain de la constitution d'un nouveau gouvernement, il entend écrire au nouveau ministre de l'Éducation Nationale. "Il y a les paroles, mais il faut aussi les actes !" lance-t-il. "C'est terrible qu'il y ait ici une menace de fermeture et qu'à côté de cela on nous enquiquine – il n'y a pas d'autre mot – avec des rythmes scolaires dont on ne voit pas le bout et qui vont nous coûter la peau des fesses (NDLR : 80.000 à 100.000€ par an estime le maire), et dont je ne suis pas persuadé que ce soit la meilleure des choses pour l'élève… C'est mon sentiment personnel". Il relève ensuite cette incohérence qui fait que les écoles privées n'ont pas l'obligation de mettre en œuvre la réforme. "Elles ont décidé de rester à quatre jours…, dit Gérard Le Caër, alors avec les centres aérés… je ne sais même pas comment on va fonctionner". Pour lui, c'est instaurer une situation de concurrence et il constate que la tactique maintenant, - et on le voit sur le département - c'est que toutes les écoles privées ont décidé de rester à 4 jours. "C'est un appel à faire venir du monde chez eux. Et nous, on va s'embourber. C'est le démantèlement de l'école de la république. Alors avant d'aller faire des bêtises comme celle-là, on ferait mieux de penser à garder des structures comme celle-ci, très viables à 4 classes et qui seront fragilisées à trois" puis de conclure : "Il serait important de revenir aux fondamentaux et assurer une bonne éducation. Avec des instituteurs bien formés dans une classe qui n'excède pas 25 élèves, cela se passe très bien. Le reste c'est de l'alchimie, des montages pour se faire plaisir, ministre après ministre. J'attends de Benoit Hamon qu'il ait un peu de lucidité !".

Germain Sol-Dourdin, le maire de Coatascorn, soutient lui aussi la préservation d'une école à quatre classes. "J'ai écrit à la Directrice d'Académie pour lui expliquer l'histoire de notre petite école et l'histoire de la forte implication de notre commune pour le maintien d'un effectif ici. C'est pourquoi nous avons mis en place un transport scolaire organisé par la commune elle-même et que plus de 90% de nos enfants fréquentent cette école".

Vendredi matin, les parents d'élèves et les adhérents de l'Amicale Laïque ont déposé une pétition chez les commerçants du centre-ville. Ils ont par ailleurs recueilli de nombreuses signatures sur le marché. Rendez-vous a été pris avec la Directrice Académique et Cinderella Bernard expliquait sur le marché : "Nous avons le soutien de la députée Annie Le Houérou et du sénateur Gérard Le Cam. Par ailleurs, si les parents n'obtiennent pas gain de cause mardi soir lors du rendez-vous avec la Directrice, ils occuperont l'école et la télévision sera sollicitée pour le CDEN (Comité Départemental de l'Éducation Nationale) du 10 avril". Le 10 avril, la décision sera prise.

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