L'école de Trézélan est occupée depuis le 9 avril et le 17, elle sera "école morte"

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Date de l'évènement: 
Mercredi, 16 Avril, 2014

Mercredi 16 avril (2014) - En début de semaine dernière, les parents d'élèves de Trézélan ont fait la collecte des pétitions déposées depuis le vendredi précédent dans les  ...

... commerces de Bégard. Ils ont recueilli plus de 900 signatures de soutien. Le jeudi 10 avril, une délégation d'élus et de représentants de parents d'élèves a été reçue par l'inspectrice académique de Saint Brieuc et l'après-midi, en Préfecture, s'est tenue la Commission Départementale de l'Éducation Nationale qui devait statuer sur le sort de la quatrième classe menacée à l'école de Trézélan. À ce jour, la décision n'est toujours pas prise.

Le jeudi 17 avril va se tenir la 2ème CTSD (Comité Technique de la direction académique où sont discutées les mesures de carte scolaire) et les parents de Trézélan ont demandé à faire "Ecole morte" : Pas d'enfant à l'école mais tous à Saint-Brieuc, à la Direction Académique, pour manifester son désaccord de fermeture d'une classe.

C'est dire combien les parents d'élèves et les élus ont haussé le ton ! Depuis le mercredi 9 avril, ils occupent l'école. Après un grand barbecue dans la cour de l'école, ils ont planté les tentes et dormi sur place. Le lendemain et les jours suivants, ils se sont relayés dans l'école sans perturber le déroulement des classes jusqu'à lundi dernier où ils ont mené une action d'entrave afin d'alerter l'inspection académique.

Mercredi dernier, dans la cour de l'école, entre barbecue, sac de charbon et de victuailles, de nombreux élus et de parents s'étaient donné rendez-vous. Pour l'occasion, le maire, Gérard Le Caër, visiblement excédé par la situation imposée par l'académie, s'est fait plus combatif : "Vous avez répondu nombreux pour défendre cette 4ème classe de l'école de Trézélan. Les élus sont là aussi, sachant que demain va se jouer une partie difficile à la préfecture où le Conseil Départemental de l'Éducation Nationale va se réunir pour, peut-être… ne pas encore trancher. Ce que souhaite l'académie, selon les consignes gouvernementales reçues, c'est enlever 30 postes, ouvrir 20 postes et créer 7 postes de remplacement, car apparemment il n'y a pas de remplaçants dans les écoles ! Il reste donc 3 postes qui seraient amenés en Ille-et-Vilaine, sur Rennes probablement, où il y aurait eu un accroissement de population". Comme il le dira ensuite, il ne conteste pas le fait qu'il y ait un besoin de postes en Ille-et-Vilaine et que l'on ait besoin de remplaçants supplémentaires. "Par contre, dit-il, ce qui est contestable, c'est qu'on vienne ponctionner ces postes dans les écoles du Département, et notamment dans les milieux ruraux. On est en train de dépecer le milieu rural, et c'est cela que je vais dire demain. Je vais parler du sort qui est fait actuellement au milieu rural. Tout va vers la ville, que ce soit dans les rythmes scolaires, dans les réformes territoriales ou dans l'éducation; Tout va dans le même sens et on va se retrouver dans des situations très difficiles à vivre. Ici, si de 4 classes nous passons à 3, l'école va forcément être fragilisée et des gens vont décider d'aller ailleurs et c'est quelque chose qui peut s'entendre dans la mesure où on ne tient pas compte des réalités locales". Il rappelle que l'école de Trézélan est une petite école de 4 classes qui fonctionne bien, avec, autour, des communes qui n'ont pas d'école et qui trouvent dans ce lieu de proximité un intérêt à y inscrire leurs enfants. "Ce que je ne comprends pas, continue-t-il, c'est que pour la prochaine rentrée, nous sommes à 77 élèves plus 9 plus petits. Nous sommes plus nombreux que l'année d'avant, et on menace de nous fermer une classe. Ce n'est pas acceptable. Donc on va se battre jusqu'au bout. On a été reçu hier par l'inspectrice d'académie. Elle nous a donné une réponse de normand… dans le pays breton : On ne sait pas… On va voir… Il y a peut-être pire… Donc pour le moment, il y a une inflexion à ne pas vouloir changer les cartes et on est dans le collimateur".

Prenant alors un point de vue plus politique, le maire et vice-président du Conseil Général affirme sa position : "Demain, je défendrais un principe général : la défense de la petite école publique en milieu rural car sinon, c'est faire le chou gras aux écoles privées qui ont déjà revu, assez stratégiquement, le problème des rythmes scolaires en se disant : Nous on va se remettre à la semaine à 4 jours et on va peut-être capter du monde. D'ailleurs, il y a des portes ouvertes partout. Ils ne s'en cachent pas et ils ont bien le droit. C'est leur logique, mais on va fragiliser l'éducation nationale, on va la détricoter, la rendre illisible et ce n'est pas bien pour l'égalité républicaine, pour l'égalité de l'éducation et de l'enseignement pour tous les enfants. Il faut peser sur ces mauvais choix qui sont faits par le gouvernement actuel qui avait pourtant dit mettre la priorité sur l'éducation et la justice. J'en veux vraiment à la non tenue de ces engagements et du respect de l'enfant et de son éducation".

La conclusion, nous la laisserons à Clémence, Léa et Erell, les trois petites copines de l'école de Trézélan qui ont, ce premier soir d'occupation de l'école, lancé d'un seul cri : "C'est trop nul de fermer l'école"

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