Nouveau commerce : "J'avais pensé à la boulangerie et j'ai choisi la cordonnerie"

Vendredi 17 mai (2014) – Il est des boutiques où, lorsque vous entrez pour y faire une emplette, vous ressortez la tête remplie de raisons pour y revenir, car vous venez de découvrir combien...

...  ce commerce va vous être utile pour régler ces menus soucis dont vous reportiez sans cesse la résolution. C'est le cas de la boutique de Bruno Cardin. Bruno a 52 ans et il est cordonnier… entre autres choses. Il est, plus exactement, cordonnier multi-services. Du moins il l'est devenu; Avant, il était moniteur d'atelier au CAT (Centre d'Aide par le Travail) de Plouisy. "J'ai fait ce métier pendant quasiment 25 ans, explique Bruno Cardin. J'encadrais des personnes handicapées mentales dans le cadre d'une production, une légumerie; On épluchait de très gros volumes de légumes; Jusqu'à 2 tonnes de légumes bruts par jours, épluchés, conditionnés et livrés… notamment à l'Hôpital de Bégard, à l'hôpital de Guingamp, des restaurants, des lycées, des collèges…". C'est en janvier 2013 que son long parcours de reconversion professionnelle a commencé. "J'ai pris un congé individuel de formation. Je suis allé me former à Cholet, 9 mois, dans un centre AFPA qui forme des cordonniers multi-services" raconte-t-il. Cela faisait plusieurs années que ça me trottait dans la tête. J'avais envie de changer de métier, d'être un peu plus indépendant, de ne pas avoir de hiérarchie au-dessus. Mais les deux filles n'avaient pas fini leurs études, et ma femme, infirmière en clinique, s'est mise à son compte, sur Squiffiec… Alors j'ai décidé d'attendre un petit peu, le temps que son activité démarre, et de fil en aiguille, ça a un peu tardé". Il est donc passé en dernier. Après les filles… Galant homme !

Mais maintenant, il a atteint son but. Bruno Cardin est installé place de la République depuis le 2 mai, dans un atelier-boutique très lumineux. Il propose des services de cordonnerie donc et en la matière, précise-t-il, "il y a une multitude de services. Les poignées de sac, par exemple. Je fais aussi des travaux sur peaux comme la rénovation de cuirs, la réparation de blousons : recoudre des boutons, changer une fermeture éclair…". Il fabrique aussi des ceintures à partir de bandes de cuir qui proviennent d'une sellerie de Cavan (NDLR : son frère). À côté de cela, il est équipé pour la reproduction de clefs, y compris de clefs de voiture avec transpondeur (puce électronique). Il fait de la gravure de plaques, il fabrique des tampons encreurs, il imprime les cartes de visites, il fabrique les plaques minéralogiques, il affute ce qui doit l'être (couteaux, ciseaux, sécateurs…) et il vend de la coutellerie. "Je fais les couteaux de poche de fabrication traditionnelle, c’est-à-dire pas fabriqués en chine" précise-t-il. Il cherche d'ailleurs des producteurs de couteaux bretons. Ah oui… il vend aussi tous types de piles pour les montres et il est outillé pour ouvrir les boitiers.

Du mardi au samedi, ses horaires sont de 9h à 12h et de 14h à 19h; "En théorie, précise-t-il, car je suis en phase découverte et j'adapterai mes horaires en fonction des besoins des clients". Voilà donc un nouveau commerce de proximité en centre-ville et gageons qu'il était attendu. D'ailleurs, notre artisan confirme : "Les gens réagissent bien; J'ai un bon retour de la population. Les gens sont super contents d'avoir une cordonnerie sous la main sans être obligés d'aller dans une galerie marchande".