Samedi 7 mars : Mobilisation revendicative des services sociaux

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Date de l'évènement: 
Samedi, 7 Mars, 2015

Samedi prochain, le 7 mars (2015), le Comité Cantonal d'Entraide de Bégard dirigé par Corinne Delaquaize et présidé par Maryvonne Le Berre, ainsi que ...

... les structures "SAMAD" de Bourbriac, le Comité de Services aux Personnes et ADSEVEL de Guingamp, se mobilisent pour manifester sur l'esplanade du Général de Gaulle à Rennes. Leurs revendications visent la sauvegarde des services d'aide et de soins à domicile mis à mal par le gouvernement qui a repoussé à la mi-2015, la promulgation du projet de loi relatif à l'adaptation de la société au vieillissement et de fait, a reporté à fin 2015, début 2016, le déblocage de financements qui vont avec. "C'est aujourd'hui plus de 2 millions de bénéficiaires et plus de 270.000 emplois qui sont menacés" annoncent les parties revendicatrices dans leur document de présentation. Plus localement, la directrice du Comité Cantonal de Bégard note le manque de considération de la part des financeurs que sont le Conseil Général et l'ARS : "Tous les ans, le 31 octobre, nous envoyions nos budgets prévisionnels pour l'année à venir, lesquels considèrent nos tarifs de fonctionnement, les déploiements des projet que nous pouvons avoir et les tarifs demandés aux personnes aidées… et il n'est jamais considéré". "On nous demande d'avoir une démarche qualité - on vient de faire une évaluation interne et externe dans l'année qui s'est écoulée - et on n'a pas plus de financement pour ce genre de chose" ajoute Corinne Delaquaize.

Ce que veulent les acteurs de l'accompagnement au domicile, c'est alerter sur la disparition programmée des services professionnels d'aide et de soin à domicile, valoriser ces métiers et surtout défendre les services d'aide et de soin à domicile et le droit des personnes âgées par la mise en place "d'un modèle plus solidaire qui soit aussi une alternative économique au placement en établissement des publics les plus fragiles". Autrement exprimé dans un communiqué, l'UNA (Union Nationale de l'Aide) demande que soit reconnu le droit fondamental de vivre à domicile et conséquemment, souhaite que soient affectés les financements nécessaires aux besoins des personnes aidées et soignées à domicile, qu'un terme soit mis aux inégalités de traitement en fonction des départements de résidence, que soit reconnue la réalité des coûts de revient garantissant un service de qualité et le respect des conditions de travail des salariés, qu'il soit mis fin aux distorsions de concurrence entre les différents acteurs et que ce domaine permette l'émergence de vraies carrières pour les intervenants à domicile.

Pour Marguerite Dalemans, 91 ans, qui bénéficie des services d'aide à domicile du Comité Cantonal de Bégard, "le service à domicile, c'est bien parce que si on ne les avait pas, on nous mettrait dans un home et on serait bien malheureux". "Par home, il faut comprendre la maison de retraite", précise son fils, Jean-Marie Polard, résident de Pluzunet qui explique alors que sa maman est d'origine Flamande, qu'elle a déjà résidé en maison de retraite et qu'elle n'est ici à Bégard, que depuis quelques années. "Pour moi, la venue des assistantes, c'est un rayon de soleil. Elles ont toujours le sourire, elles disent toujours oui" poursuit Marguerite Dalemans qui bénéficie de l'assistance à domicile pour la toilette les lundis, mercredis et vendredis. "On est bien mieux chez soi, on fait ce que l'on veut, on mange ce que l'on veut, on part quand on veut, on reçoit son fils quand on veut…  et on boit quand on veut…" ajoute malicieusement Marguerite. Pour la vieille dame, la maison de retraite, "on sait que c'est la fin; Quand on reste chez soi, on continue de vivre", puis revenant sur les assistantes, elle déclare : "Si on ne les avait pas, qu'est-ce qu'on ferait ? Qu'est-ce qu'ils feront avec les vieux ? Y en a qui n'ont pas d'argent pour aller dans les homes, y'en a qui n'aiment pas… comme moi. C'est donc nécessaire d'avoir des aides-soignantes. Elles sont courageuses, ce n'est pas un métier agréable". En tout, elles sont sept assistantes à se relayer au domicile de Mme Dalemans et la vieille dame regrette de partir bientôt. Car elle va repartir, vers sa Belgique natale. "Je suis vraiment triste de quitter… ce n'est pas que je n'aime pas les français, mais je veux mourir en Belgique. Je suis venue ici trop âgée pour pouvoir m'adapter" explique la nonagénaire. "Elle veut rejoindre son mari décédé et inhumé à Liège" ajoute son fils. Las, c'est en home, comme Marguerite appelle les maisons de retraites, qu'elle résidera à Liège, mais elle a demandé à emporter une photo du groupe des assistantes de Bégard… pour se souvenir d'elles, là-haut.

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Le 7 mars, c'est dans quinze villes de France que seront organisées les manifestations. En Bretagne, ce sera de 15h à 17h esplanade de Général de Gaule à Rennes. Des déplacements sont organisés au départ des quatre structures locales que sont le Service d'aide au maintien à domicile du Pays de Bourbriac (02.96.43.49.28), le Comité Cantonal d'Entraide de Bégard (02.96.45.15.08), l'ADSEVEL de Guingamp (02.96.44.16.03) et le Comité des Services aux Personnes de Guingamp (02.96.44.16.03)

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