Vœux du Maire : pour une année "d'évolution positive"…

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Date de l'évènement: 
Jeudi, 7 Janvier, 2016

Jeudi 7 janvier (2016), en présence de plus de 300 personnes, le maire, Gérard Le Caër, a prononcé ses vœux et ceux de son Conseil pour une année 2016, "d'amour, de paix et aussi d'amitié entre les peuples, de justice sociale, de partage, de...

... solidarité, de respect de l'autre, de démocratie et de République", mais aussi, pour Bégard plus précisément, une année "d'évolution positive, au travers d'une confiance réciproque, et d'attractivité, notamment par le maintien artisanal et commercial du centre-ville, source de vie, d'échanges, de circuits courts, de lien social, plus-value économique de proximité et du vivre ensemble". Mais reprenons dans l'ordre…

Après avoir remercié les représentants des corps constitués, des écoles, des administrations, des associations, de la paroisse, des commerçants et artisans, des professions libérales et de l'hôpital du Bon Sauveur, les personnels de la commune, du foyer logement, de la Communauté de Communes, du SMICTOM, du syndicat des eaux du Jaudy, du CCAS, du centre d'entraide… le maire a confié à Hélèna Denis-Pesrotel, la directrice Générale des services, le soin de présenter le bilan démographique et urbanistique de la commune en 2015.

État-Civil et urbanisme

"Soixante-treize (73) décès ont été enregistrés l'an passé, annonce la directrice ! Ils sont nombreux, trop nombreux, la moyenne des dix dernières années étant de cinquante-sept (57) décès par an, dont soixante et un (61) l'an passé". Si les décès ont augmenté, ils n'ont hélas pas été démographiquement compensés par les naissances : "L’année 2015 a donné le jour à quarante-cinq (45) enfants ; Trente-deux (32) filles et treize (13) garçons. Félicitations aux heureux parents et n’hésitez surtout pas à renouveler l’expérience parce que ces chiffres sont moins bons que l’an passé avec ses cinquante-cinq (55) naissances. La moyenne des naissances sur les dix dernières années est de 51, aussi nous comptons sur nos jeunes mariés de l’année 2015 - douze (12) mariages ont été célébrés - pour apporter de jolis sourires dans les foyers Bégarrois".

Suite au recensement effectué en début d'année – 2.461 logements sur les 2.488 recensés, ont fait l'objet d'une enquête – la population municipale retenue par l'INSEE au 1er janvier 2016 est de 4.867 habitants.

"L'urbanisme reprend quelques couleurs, poursuit Hélèna Denis-Pesrotel ; Les certificats d’urbanisme de 2015 sont au nombre de cent-dix-neuf (119), quasi identique à 2014 ; Toutefois les permis de construire pour habitations individuelles, collectives ou mitoyennes ont presque doublé : Treize (13) permis de construire ont été accordés pour sept (7) en 2014". Pour elle, toutefois, ces chiffres restent timides, même si la commune a encore attiré quelques quatre-vingt (80) nouvelles familles en 2015… "des familles à la recherche d’un lieu de vie avec un pôle d’activités conséquent, qu’il soit scolaire, associatif ou commercial. Bégard est un lieu de vie à proximité géographique des bassins d’emploi, un lieu de vie où l’activité commerçante se renouvelle. Un lieu de vie à taille humaine où chacun peut trouver sa place". S'ensuit alors une revue de détail des effectifs territoriaux et communaux : départs, arrivées, titularisations, promotions, un point sur la rentrée scolaire – "particulièrement tendue, je dirais même injuste avec la fermeture d’une classe à l’école maternelle de Baloré, alors même que le nombre d’enfants était équivalent à la précédente rentrée" – et un autre sur la réforme territoriale, la loi NOTRe – "Une loi NOTRe qui bouleverse l’organisation territoriale, qui redistribue les compétences, lesquelles  deviennent parfois exclusives, parfois partagées. Tout a été mené au pas de charge et tout reste assez flou pour le moment, voire incompréhensible et inquiétant pour nos missions de demain" - avant de conclure : "En 2016, une nouvelle contribution financière pour participer à l’effort de redressement des finances publiques sera demandée aux collectivités. Alors oui, certes, ce prélèvement est en partie compensé par d’autres dotations de péréquation qui augmentent, mais chacun sait que lorsque les recettes n’augmentent pas, les budgets baissent. Des choix seront donc à faire à très moyen terme. 2016 sera une année longue - 366 jours - mais je sais que l’esprit positif et la volonté permettront à chacun de s’épanouir individuellement tout en œuvrant pour le bien commun".

Le maire a ensuite confié la parole à Vincent Clec'h, en qualité de président de la Communauté de Commune du Pays de Bégard (NDLR : Contenu de l'intervention dans une prochaine édition), puis, "comme nous sommes ce soir au chef-lieu de ce nouveau canton politique dont je vous parlais tout à l’heure, les deux conseillers départementaux brillamment élus en mars dernier - Vincent Le Meaux et Cinderella Bernard - s’exprimeront tour à tour".

Vincent Le Meaux : à propos du rôle du Conseiller Départemental

En synthèse, pour Vincent Le Meaux, "sur ce territoire de 23 communes, les choses se sont réparties naturellement avec Cinderella Bernard. Ce territoire de Bégard, ou plus précisément, ce canton de Bégard – je me reprends car Noël Bernard n'aime pas le terme de territoire (NDLR : C'est effectivement nécessaire de distinguer le canton électoral du territoire de Bégard, lequel, qui ne compte actuellement que sept communes, est en cours d'extension pour une cartographie étendue d'ici 2017 qui ne correspondra peut-être pas au canton électoral) – va connaitre dans les jours à venir de grands débats, notamment autour du contrat de territoire qui est l'une des politiques essentielles du département qui croit dans les communes pour faire progresser l'ensemble du territoire". Il rappelle que pour cela, soixante (60) millions d'euros ont été prévus au budget primitif 2015 du Département et il précise le rôle que devront jouer les Conseillers Départementaux : "Nous serons présents en ces moments pour faciliter les discussions entre les maires, les présidents de communautés de communes et faire en sorte que le projet retenu par la commune, la communauté de commune, puisse donner du sens, des services nouveaux, une meilleure politique publique et permettre ainsi le mieux vivre ou le bien vivre ensemble". Parlant de la loi NOTRe et du remodelage prochain des territoires, il insiste ensuite sur la nécessité de ne pas éloigner l'usager du service public, de la commande publique, que ce service soit rendu par l'administration publique ou les élus. "Il faut que nous gardions comme souci majeur la compréhension que peut avoir le citoyen de l'ensemble des politiques publiques qui peuvent être menées. Nous ne sommes pas là pour prendre de l'argent – l'impôt - dans les poches de nos concitoyens mais pour utiliser l'impôt afin de favoriser le développement de nouvelles politiques publiques, de nouveaux services publics" En conclusion, il remercie le maire, Gérard Le Caër pour avoir pris et respecté l'engagement de passer le témoin à Cinderella Bernard : "il a passé le témoin à une jeune génération qui souhaite s'engager, pas seulement pour le Conseil Départemental, mais également dans d'autres lieux et à ce titre-là, je voulais publiquement saluer les passeurs de témoins, les passeurs d'histoire ; Votre maire de Bégard a su le faire et je l'en remercie".

Cinderella Bernard : "Je suis fille d'ouvrier… je porte l'histoire de ma famille"

C'est alors tout naturellement par des remerciements au maire, que Cinderella Bernard engage son intervention. Elle rappelle ensuite son extraction modeste – "Je suis fille d'ouvrier ; Mon père est issu des foyers et ma mère a grandi en famille d'accueil, à la ferme. Elle était mère au foyer ; Nous étions trois enfants" - et l'origine de son engagement : "Je porte l'histoire de ma famille et le combat social est pour moi une nécessité. Adolescente, je voulais devenir éducatrice pour jeunes délinquants ; Ce que j'ai fait. Puis mon parcours professionnel, associatif et politique m'a amenée ici, convaincue que le débat d'idées nous conduira à une société plus juste". En disponibilité de Côtes d'Armor Habitat où elle est médiatrice, elle dit sa fierté, "en tant que femme", de présider le groupe communiste du Conseil Départemental où elle siège à la commission citoyenneté – "qui regroupe les grands thèmes liés à l'éducation, la culture et le sport" - à la commission départementale de l'Éducation Nationale (CDEN)  - "où se décident les orientations liées aux écoles et aux collèges avec le Préfet et la directrice d'Académie" – ainsi qu'à la commission de gestion des déchets – "incontournable en qualité de Présidente du SMICTOM du Ménez-Bré" – et qu'à l'Antenne Départementale des Sapeurs-Pompiers. Elle se veut ensuite rassurante : "le Département subit une baisse de ses recettes consécutivement à la baisse des dotations de l'État mais également une augmentation de ses dépenses liées à la charge du RSA. C'est un fait, notre département compte un taux élevé de précarités et une population vieillissante. C'est une situation connue et maîtrisée depuis 2012, mais soyez rassurés, le département des Côtes d'Armor ne figure pas sur la liste des départements bénéficiant du fond de soutien accordé par le gouvernement. Il n'est donc pas en faillite comme cela a été dit". Pour elle, il serait toutefois normal que l'État compense les dépenses liées au RSA, "quand le modèle économique de notre société ne permet pas un juste partage des richesses".

"D'une manière générale, la situation que traverse notre pays doit guider notre action locale, poursuit-elle, car c'est ensemble que nous lutterons contre ces phénomènes. C'est en restant solidaires et fraternels que nous maintiendrons la sérénité dans notre société. Ce n'est pas en dressant les français les uns contre les autres selon leur origine, leur religion ou parce qu'ils sont binationaux, que nous avancerons ensemble". Selon la Conseillère Départementale, l'austérité ne fera qu'accroître les inégalités et les tensions sociales ; "A notre échelon, nous devons donc veiller à placer l'humain au cœur des grandes réformes qu'entend mener le Conseil Départemental en vue de faire des économies - la réforme sociale et la réforme des ressources humaines - car c'est seulement en prenant en compte les besoins des gens que nous pourrons garantir un haut niveau de qualité du service rendu à la population et que nous maintiendrons et développerons le rôle solidaire que le Département a toujours su tenir lors de ces trente-neuf (39) dernières années".

Concernant la réforme territoriale dont elle regrette l'absence de concertation avec la population – "tant les délais sont courts" - comme son homologue Vincent Le Meaux, elle insiste sur la nécessité de protéger les petites communes, "de sorte que les services publics ne s'en aillent pas vers les villes au détriment de la ruralité". Il est, pour elle, fondamental de préserver cet équilibre, de préserver le rôle du maire dans sa commune, "dans la gestion de celle-ci et des projets qu'il entend y mener car qui mieux qu'un maire connait les problématiques de ses administrés. C'est de plus de démocratie locale, à visage humain, que nous avons besoin et non pas une démocratie de grands ensembles tellement éloignés des citoyens qu'ils s'en détourneront" puis de conclure, avant de formuler des vœux empreints d'humanité et de solidarité : "Tout ceci pour vous expliquer les enjeux qui vont nous guider notre travail en 2016 et qui auront inéluctablement des conséquences sur votre quotidien".

Gérard Le Caër : Nous avons vécu des tragédies choquantes…"

Comme il se doit, c'est au maire qu'il revient de conclure cette cérémonie des vœux, avec, tout d'abord, un rappel des instants noirs de l'année qui vient de se terminer : "Nous avons vécu des tragédies choquantes, voire traumatisantes pour les personnes qui ont été impliquées et Marianne, fille et symbole de la République, pleure encore ces morts innocents, victimes d'une barbarie fanatique digne de temps médiévaux". Pour le maire, la pire des choses serait de faire l'amalgame, de stigmatiser la haine envers l'autre, de contribuer quelque part à l'apologie du racisme, du nationalisme ; "On voit beaucoup de messages glauques sur les réseaux sociaux ; C'est inquiétant ; Cela réveille en nous de sombres images de notre histoire, impossibles à projeter en début de 21ème siècle ; Mais hélas, la réalité est autre : la bête immonde peut se réveiller, y compris là où on ne l'attend pas". Traquer ces barbares et en même temps, respecter la femme et l'homme dans leur diversité, dans leurs richesses, dans leur culture, c'est la méthode à adopter selon Gérard Le Caër. "Nous sommes un pays laïque qui se doit de défendre sa liberté d'opinion, sa liberté de croire en un, deux ou plusieurs dieux comme celle de ne croire en aucun. C'est notre force assurément et c'est ce qui dérange ces quelques fanatiques, fascistes, qu'il faut anéantir, par la volonté des peuples concernés, dans la recherche de la paix et du respect d'autrui".

"Il faut rester debout, conclut-il sur ce point, ne pas céder à cette terreur que ces obscurantistes tentent d’installer pour nous rassembler autour des valeurs de liberté, de fraternité, d’égalité, qui sont nos valeurs et le fondement de la république et qui doivent faire de notre société une société de paix, d’écoute et de tolérance. On doit rappeler ces valeurs à l’école, faire de l’instruction civique et citoyenne, je prône donc l’état d’urgence idéologique au travers d’une pédagogie anti-radicaliste ; C’est l’existence même de la laïcité qui est en jeu ; Il en va de notre avenir, de la société que nous voulons pour demain, épanouissante et optimiste pour nos enfants et générations à venir".

Après avoir ensuite rappelé quelques faits marquants de la commune en 2015(1), listé les structures et les services de proximité(2) - "plus importants encore pour décider de s'installer" - précisé l'offre en logements(3), mis en exergue le cadre de vie(4) et notamment le maintien artisanal et commercial du centre-ville – "combat du pot de terre contre le pot de fer tant la pseudo facilité d'aller vers les géants de la grande distribution ou de l'internet est grande" -  et inventorié les grands chantiers de 2016(5), "qui représentent en ces temps difficiles énormément de travail pour les entreprises", le maire a remercié "tous ceux et celles qui œuvrent pour la promotion culturelle de notre cité".

Il a ensuite présenté officiellement le nouveau directeur général de la Fondation Bon Sauveur, Pascal Conan - "c’est un homme avec qui il est agréable d’échanger et de construire. Il sait aussi combien nous sommes prêts, de par l’histoire certes, mais aussi de par le véritable poumon économique que représente cet hôpital, à travailler de concert pour que l’institution perdure et mieux, se développe chez nous, c’est vital" - rendu hommage à Thierry Offret, le président de l'AS Bégard depuis trente ans et qui vient de recevoir la médaille d'argent de la jeunesse et des sports de la main du Préfet des Côtes d'Armor, "pour son engagement bénévole auprès des autres et de la jeunesse en particulier" et remercié les élus de la commune, "pour votre investissement tout au long de l'année ; Vous faites honneur à la commune en faisant en sorte que nous puissions avancer tous ensemble dans le dialogue, la transparence et la construction la meilleure possible pour nos concitoyens et concitoyennes, pour qu’il fasse bon vivre à Bégard du plus petit au plus âgé".

"Que règne la liberté d'expression et de pensée ici et partout ailleurs et très bonne année 2016 à vous toutes, à vous tous" fût la conclusion de cet instant qui s'est terminé autour d'un amical cocktail.

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(1) Création de six nouvelles associations, la fête de la musique (NDLR : Article ICI), la kermesse des écoles publiques (NDLR : Article et photos ICI), les foulées Bégarroises, le 14 juillet (NDLR : Article et photos ICI),  la Java dans les Bois (NDLR : Article et vidéo ICI, article et photos ICI), la fête de Bégard… (2) golf 18 trous, les trois écoles, les trois garderies, la poste, la perception, la gendarmerie, les pompiers, la station d'épuration, Armoripark, le foyer logements, … (3) Résidence Konvenant Gwenn, lotissement An Ti-Skol, l'ilôt Anatole Le Braz (4) Fleurissement, protection de l'environnement (5) Rue Saint-Nicolas (NDLR : Article ICI), Place du Centre, MJC, modernisation du Foyer Logements, nouvelle école privée Anne Leroy, le foyer d'accueil et la maison d'accueil du Bon Sauveur

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