Conseil Municipal - Accueil des réfugiés : "Aider l'humain à se reconstruire…"

Jeudi 25 février (2016), en fin de la séance du conseil Municipal, le maire Gérard Le Caër avait porté à l'ordre du jour une délibération se rapportant à l'accueil des réfugiés. C'est Cinderella Bernard qui donne lecture de la motion sur l'accueil des migrants, telle que soumise aux...

...  voix des Conseillers. Elle rappelle que "le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, par courrier du 6 septembre, a invité les collectivités à se mobiliser en rappelant que la politique d'asile est une compétence de l'État, tant sur le plan social que financier". Elle indique qu'à réception de ce courrier, un collectif s'est créé sur la commune, en partenariat avec celui de Lannion qui depuis 10 ans aide et accompagne les sans-papiers. Aujourd'hui, les membres de ce collectif sollicitent la commune pour accompagner leurs initiatives et pour être le coordonnateur des actions qui pourraient être menées. Ainsi, donc, poursuit la Conseillère Départementale, "la commune ne disposant pas de logement d'accueil, le maire propose de participer à l'effort de solidarité, au regard de la taille de la commune et de sa capacité, en coordonnant les actions avec le comité de soutien et en assurant les relations avec les services de l'État à qui incombe la compétence".

La France s'est positionnée pour accueillir 30.000 réfugiés, rappelle la Conseillère, "mais actuellement la situation est bloquée ; Les personnes réfugiées sont en situation d'attente et d'identification et pour l'instant, elles n'arrivent pas chez nous. Pour autant, il faut se tenir prêt, car lorsque la situation sera débloquée, il faudra disposer de logements. Sans logement, notre rôle sera d'accompagner, avec des vêtements, un suivi administratif, la scolarité, l'accès à la culture, au sport, aux associations…"

Pour le maire, "la motion consiste à dire dès maintenant au Préfet que nous sommes prêts à participer à cet effort de solidarité pour accueillir chez nous des réfugiés politiques. Il faut que nous soyons capables d'organiser leur vie, leur adaptation et leur suivi au quotidien". "Il faut afficher notre envie de pas vouloir fermer les frontières de Bégard à des gens qui sont dans le malheur" reformule-t-il. Il évoque le cas, ancien maintenant, d'une famille débarquée d'un boat-people et qui fut recueillie sur la commune : "Cette famille est arrivée dans les HLM… On l'a accompagné et elle s'est épanouie, développée…". "C'est notre ambition, ajoute-t-il, aider l'humain à se reconstruire après une telle défaillance ! Ce sont des réfugiés politiques… Ils quittent leur pays car ils sont menacés de mort… On ne peut pas ne pas s'en préoccuper, sauf à oublier carrément les valeurs de la résistance, à oublier ce qu'ont fait les générations précédentes".

Pour Alain Brunel, l'élu de BAGA (Bégard A Gauche Autrement), "il faudrait faire sortir le débat de notre assemblée et informer les Bégarrois de ce qu'on fait, de pourquoi on le fait … faire comprendre aux gens ce qui va se passer, ce que l'on peut faire, de quelle façon on va le faire – les tenants et les aboutissants en quelque sorte - pour que ce soit clair pour tout le monde".

"Il faut rechercher des logements, via le privé notamment, répond le maire à l'attention de Chantal Rouzioux qui demande plus de concret, mais il faut aussi leur donner un accompagnement au quotidien, ne pas oublier la barrière de la langue, les intégrer dans la vie associative et éducative, les aider dans leurs démarches administratives… avec l'aide du comité de soutien".

Sans réserve d'aucune sorte, les élus unanimes votent [vote] favorablement la motion proposée et par là même, font savoir au préfet "notre solidarité et notre attachement à l'accompagnement et à l'accueil de personnes en situation difficile" conclut Gérard Le Caër.