Réforme des rythmes scolaires – suspension demandée

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Date de l'évènement: 
Jeudi, 27 Février, 2014

En sus du débat d'orientation budgétaire (NDLR : Article ICI), ce jeudi 27 février (2014), les élus ont été appelés à se prononcer sur une demande de suspension de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires à ...

...  la rentrée 2014. Cette délibération est consécutive à un courrier émis par les syndicats CGT éducation, FO, SNUipp-FSU, Sud22 éducation, demandant aux maires de délibérer en ce sens.

En effet, expose Cinderella Bernard, la conseillère en charge du dossier, "pour la mise en œuvre de cette réforme, plusieurs difficultés constituent des freins importants". La première, c'est de trouver, en zone rurale, des personnels qualifiés et du personnel encadrant bénévole. La deuxième, c'est de trouver des locaux et de surmonter la complexité matérielle de faire coexister les activités périscolaires et les activités scolaires. La troisième, c'est la réorganisation évidente du tissu associatif qui sera directement impacté par la perte d'une demi-journée d'activité. Les autres difficultés sont le montant des frais supplémentaires pour recruter ou augmenter le temps de travail des personnels communaux afin d'assurer l'encadrement en toute sécurité, la baisse des subventions, les difficultés recensées par les communes qui ont appliqué la réforme, la difficulté de rassembler toutes les collectivités au sein du projet éducatif de territoire (PEDT) commun – l'école Anne Leroy a annoncé qu'elle ne mettra pas en place les nouveaux rythmes scolaires – les incertitudes quant au périmètre futur des territoires et enfin les échéances électorales… "tout cela fait, explique Cinderella Bernard, que nous avons besoin de temps supplémentaire, de nouvelles discussions pour pouvoir mener à bien cette réflexion, à l'échelle de notre territoire".

En conséquence, le maire, Gérard Le Caër, propose de demander la suspension de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires et ouvre le débat.

Chantal Rouzioux donne son point de vue: "Je rejoins Cécile Boëté (NDLR : Adjointe à l'environnement qui est intervenue en amont) qui disait suspension ou suppression ? et je pense qu'effectivement on peut s'interroger".  "Cette réforme ne fait pas l'unanimité, poursuit-elle et je ne pense pas que c'est ça qui résoudra les problèmes scolaires que l'on a aujourd'hui". Pour elle il faudrait déjà commencer par réduire le nombre d'enfants dans les classes "et peut-être que l'on aura derrière des enseignements qui conviennent à tous. On sait que l'on a des élèves de niveaux hétérogènes et on ne peut pas arriver tous au même niveau avec des classes surchargées : 35 par classes dans certains établissements, parfois avec deux niveaux. C'est bafouer le service publique de l'éducation qui devrait être une priorité pour tout gouvernement qui respecte ses citoyens. Donc je suis plus pour la suppression que pour la suspension".

Pour Yvon Garrec, "là-dessus il y a consensus : réforme qui n'est pas financée, décret qui ne satisfait personne, réforme qui va se faire au détriment des conditions d'apprentissage des élèves, réforme imposée, aggravation des inégalités entre les territoires…". Sa conclusion est la même que l'élue de BAGA et il "ne comprend pas pourquoi les syndicats demandent la suspension et que vous n'ayez pas vous-même proposé la suppression". Pour lui, "si cette réforme est aussi mauvaise que cela, il ne faut surtout pas la reporter. Peut-être espérez-vous la disparition du ministre? Il va être candidat aux élections européennes… et il est évident que s'il disparait, la réforme pourrait être enterrée avec lui. Donc une suspension suffirait, mais je pense qu'il faut écrire suppression ! C'est un appel à la logique, à la cohérence et aussi à un peu de courage politique" conclut Yvon Garrec.

Consensus, effectivement il y a : Pour Gérard Le Caër, "c'est le flou artistique : liberté aux écoles sous contrat privé de ne pas adhérer, obligation pour les écoles publiques d'adhérer,  détricotage complet de l'école de la République, renforcement des inégalités…". "C'est dommage que vous ne l'ayez pas dénoncé avant, intervient Chantal Rouzioux. "Ça fait longtemps qu'on l'a dénoncé" oppose le maire, "j'ai même dit à Cindy (NDLR : Cinderella Bernard) : on continue à travailler car ce n'est pas parce que l'on va faire un vœu que les choses vont être pour autant changées dans quelques mois, et donc, il faut quand même que l'on offre, dans ce contexte compliqué, les meilleures conditions de scolarité aux élèves". "En plus, on le sait, ajoute-t-il, les gamins de 2 à 10 ans ont besoin d'un référent et pas d'être noyés dans un paquet de trucs où on ne sait plus qui fait quoi". Pour le maire cette réforme fait partie des choses pondues par les technocrates, qui ont une vision urbaine des choses.

Délibération est prise à l'unanimité de demander la suspension, Yvon Garrec regrettant néanmoins que cela n'aille pas jusqu'à la suppression, sans pour autant demander la rédaction d'une mention.

(au fil du temps...)Les débats du conseil municipal précédent (16/01/2014) :

♦ Conseil Municipal – Une réforme de la taxe foncière qui fragilise le golf

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