Sport et handicap : Bel engagement des associations sportives

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Date de l'évènement: 
Samedi, 24 Mai, 2014

Samedi 24 mai (2014), le Conseil Général des Côtes d'Armor, en partenariat avec la commune de Bégard et la Fondation Bon Sauveur, organisait une journée consacrée au sport et au handicap. Catherine Geoffroy, en charge ...

... du développement des pratiques sportives pour tous - personnes handicapées, personnes âgées, sédentaires, fragilisées socialement - et de la pratique sportive des femmes, au sein du Conseil Général, et Sandrine Laborie, agent de développement du comité du sport adapté des Côtes d'Armor, ont expliqué, d'une même voix, les objectifs poursuivis : "L'idée est de sensibiliser les clubs sportifs d'une commune déterminée, à l'accueil d'un public en situation de handicap mental, psychique ou moteur". Le but du jeu était donc de sensibiliser les clubs afin de leur permettre de mesurer les conditions de faisabilité d'un tel accueil. "C'est un premier contact entre les clubs sportifs et le public handicapé qui conduira, peut-être, à l'ouverture de sections d'accueil de personnes handicapées" poursuit Catherine Geoffroy. Malgré un temps plus qu'instable, c'est toutefois 80 personnes handicapées qui ont pu faire le tour des ateliers préparés par une douzaine d'associations bégarroises. Dans le petit gymnase, il y avait le tennis de table et badminton. Dans le grand gymnase, on combattait (gouren et karaté), on jouait au tennis, aux boules, au foot, aux jeux traditionnels bretons et dehors, entre deux averses, on s'initiait au cyclotourisme, à l'athlétisme, à la marche nordique et au golf.

"Sur le département, précise Catherine Geoffroy, trois cents personnes en situation de handicap moteur pratiquent un sport; Il y en a autant pour le handicap mental. Il y a donc une demande mais c'est un public dont on s'est si peu occupé, que la demande est restée en veilleuse. Beaucoup de ces personnes handicapées pensent qu'elles ne peuvent rien faire, aussi, en leur montrant, elles viendront à se dire : moi aussi, je peux faire des choses". C'était donc un double objectif : montrer aux personnes handicapées qu'elles peuvent pratiquer des activités physiques et montrer aux associations que ce n'est pas infaisable de les accueillir.

Sport Adapté et Handisport, partenaires de la journée

Partenaires de la journée, les comités départementaux Sport Adapté et Handisport tenaient chacun un stand. Pour Evelyne Angoujard, la présidente du comité handisport, c'était un rendez-vous important : "On est déjà présent sur Bégard au sein de l'ASB avec trois licenciés. On essaie de développer un peu plus de clubs ou de sections dans les communes et les villes comme Guingamp par exemple, ou aujourd'hui, il n'y a rien. On fait beaucoup de recherches en natation. C'est très demandé car l'eau est un élément super pour le corps. Guingamp, il y a une piscine… Il faudrait rencontrer les élus…  voir si les infrastructures sont adaptées…". Les prochains évènements proposés par handisport sont le 1er challenge handisport en équipe qui se déroulera sous la forme d'un géocaching (course au trésor complétée de tir laser et sarbacane) le samedi 7 juin à Saint-Gelven (près de Guerledan) et sa participation au trail de Quessoy le 21 juin.

Pratique : Pour les manifestations prochaines d'Handisport, renseignements et inscriptions en écrivant à cd22@handisport.org. Site internet : www.handisport-cotesdarmor.org Pour joindre le Comité Sport Adapté (site web : cdsa22.com), composer le 06.30.12.88.66 ou écrire à cdsportadapte22@gmail.com

"Le petit Atelier" de Valérie

Parmi les partenaires de cette journée dédiée au handicap, "Le petit atelier" proposait de jolis accessoires vestimentaires pour les personnes en fauteuil. "Je crée des capes pour personnes en fauteuil roulant, explique Valérie Allain-Olivier. Je fais des pièces uniques que j'adapte ensuite à la personne ou bien je travaille sur mesure. Je fais cela depuis 2011. J'étais prof d'anglais, puis ma fille Céza, atteinte de la maladie de Little, est rentrée en 2008 au centre Héliomarin de Saint Laurent de la Mer. J'ai remarqué alors les vêtements que l'on proposait pour couvrir et protéger la personne en temps de pluie, neige, vent, etc. et je ne trouvais pas cela très joli. Je ne trouvais pas le grain de folie, la petite note d'élégance… Je me suis mise à dessiner des croquis – je n'avais jamais fait de couture de ma vie - et au bout de 3 ans, j'ai poussé la porte de la chambre des métiers et d'artisanat de Saint Brieuc, j'ai déposé les brevets de mes capes à l'INPI et je me suis lancée". Sa clientèle, ce sont bien sûr les personnes handicapées, via les associations qui l'invitent. "La cape, il faut qu'elle soit couvrante, imperméable et surtout chaude parce que ce sont des personnes qui ne peuvent pas bouger comme nous, explique-t-elle. Très souvent, elles ont des difficultés à enfiler des gants, donc sur mes capes, je propose des manchons, cousus, détachables ou entièrement détachés. Mes capes se complètent de capuche, d'écharpe à nouer ou scratchée dans les cas de troubles du comportement et j'adapte ensuite mes modèles selon l'ergonomie du fauteuil ou la pathologie de la personne".

Pratique : Consulter le site http://www.lamodenfauteuil.moonfruit.fr/

En clôture : "Un tordu au sourire irrésistible"

Pour clore cette journée du sport et handicap, il y avait une personne incontournable : Gilles Le Druillenec, le fondateur de l'association "Barrez la Différence". Sportif – il est titulaire du brevet d'État d'éducateur sportif en voile -  chauffeur de bus et citoyen de sécurité civile – il fait des navettes spéciales boîtes de nuit - comédien et "mal fichu" – il est infirme moteur cérébral - c'est avec beaucoup d'énergie et d'humour qu'il est venu raconter son parcours au travers d'un spectacle interactif ("un tordu au sourire irrésistible") au cours duquel certains spectateurs sont devenus acteurs de sa vie, jouant sur scène, sa mère, son père, un obstétricien, une directrice d'école, une petite camarade d'école… Beaucoup de drôlerie et de tendresse dans cette pièce biographique écrite par lui, pour lui et pour les autres, tous les autres… une façon de montrer que "quand on le veut, on l'obtient". Encore faut-il être têtu… comme le breton qu'il est.

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